Un homme a mis le feu mercredi dans les locaux de la mairie d’Angoulême, sans faire de victime, avant d’être grièvement blessé par la police municipale venue l’intercepter, ses motivations étant inconnues à ce stade.
L’individu de 46 ans et de nationalité française, sans casier judiciaire, a fait irruption vers midi dans l’hôtel de ville après avoir garé son véhicule sur lequel figuraient des inscriptions en langue arabe – la profession de foi musulmane.
« Nous n’en avons tiré à ce stade aucune conclusion sur le mobile de l’intéressé », a déclaré à la presse la procureure de la République à Angoulême, Stéphanie Aouine. « Il est prématuré à cette heure d’aller sur le champ de ses motivations », a-t-elle ajouté, précisant que les perquisitions n’ont pas fourni « d’éléments notables » et que l’état de santé de l’assaillant, stabilisé mais nécessitant des interventions chirurgicales, a été jugé incompatible avec une garde à vue.
Vêtu d’un treillis militaire et muni d’un bidon d’essence, celui-ci a pénétré dans la mairie sans se signaler auprès des personnels et son attitude suspecte a conduit une secrétaire à déclencher un bouton d’alarme qui a prévenu la police municipale. Parvenu à l’étage dans le bureau des élus où se trouvaient deux assistantes, l’homme a répandu de l’essence pour y mettre le feu et ces dernières sont sorties de la pièce en hurlant, selon le préfet de Charente, Jérôme Harnois.
Arrivés sur place, les agents municipaux « ont tenté de maîtriser l’individu avec un tonfa (une sorte de matraque, ndlr), et compte tenu de sa virulence, ils ont fait usage à plusieurs reprises de leur arme à feu », a détaillé le représentant de l’État.
Selon la procureure, un seul policier a tiré à deux reprises alors que l’homme, armé d’une « chaîne enflammée » selon les premières auditions, « s’engageait vers eux avec une attitude agressive » et « ne répondait pas aux injonctions », après avoir allumé plusieurs feux rapidement éteints ensuite par les pompiers. Grièvement touché, l’homme a été hospitalisé en « urgence absolue » à Poitiers. L’hôtel de ville a été évacué et un important dispositif de sécurité et de secours a été déployé autour des lieux.
Deux enquêtes ouvertes
Le parquet d’Angoulême a ouvert deux enquêtes : l’une vise l’agresseur pour tentative d’homicides aggravée et destruction de biens d’utilité publique, l’autre le policier qui a fait usage de son arme. « Il ne semble pas y avoir de contentieux » entre cet homme et le personnel municipal, selon le maire d’Angoulême, Xavier Bonnefont. « Ce n’est pas un individu connu de nos services à l’heure où je vous parle », a déclaré l’élu à France Info, saluant le « sang-froid » des assistantes qui lui ont fait face et ont été « en partie aspergées ».
Les auditions des témoins sont en cours et « tous les champs sont ouverts », a affirmé la procureure, soulignant qu’à ce stade de l’enquête, il n’y avait « pas de lien fait avec une entreprise terroriste » éventuelle.
Les services de déminage sont intervenus sur la voiture de l’assaillant. Une perquisition a été effectuée à son domicile dans un quartier d’Angoulême, ville qui compte quelque 41.000 habitants. Selon une voisine, interrogée par le journal Charente Libre, l’homme, qui s’était récemment rasé les cheveux, « n’était pas comme d’habitude » mercredi matin: « il était énervé, il est descendu comme un dingue avec deux bombes de peinture », a-t-elle dit, sans connaître le motif de ce comportement.
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