« Une solution pour mon fiston se dessine, maintenant je veux porter la voix des invisibles » a déclaré Georgio Loiseau, 46 ans, maire de Poses (Eure) qui a entamé dimanche sa grève de la faim.
L’élu demande « qu’une solution soit trouvée pour son fils ainsi que pour quatre autres enfants en situation de vraie urgence ». Son fils de 12 ans arrive fin juin à la fin du parcours élémentaire d’une école que M. Loiseau a lui-même créée en 2017, par manque de place pour accueillir son enfant. « Je serai en grève de la faim jusqu’à ce que des solutions soient créées pour ceux qui n’en ont pas », a prévenu l’élu vendredi dans un entretien à l’AFP. Il « demande un calendrier avec de vraies sessions de travail pour la création de places d’accueil pour les élèves autistes ».
Avec mon ami Georgio #Loiseau, maire et père d’un enfant porteur de handicap qui démarre aujourd’hui sa grève de la faim contre le manque dramatique de places en IME.
Avec mes collègues députés nous le recevrons à l’Assemblée nationale ce mercredi #hautetfort pic.twitter.com/zkF8WR7qSr— Philippe Brun (@p_brun) May 29, 2023
« Notre modèle a été repris, dupliqué, mais il manque des places »
La structure qu’il a créée, au départ associative, est désormais sous la tutelle de l’état. « Nous avons reçu des enquêteurs de l’éducation nationale qui nous ont félicités. L’Éducation nationale ainsi que l’ARS (Agence régionale de Santé) ont pris la main », pour la direction et le financement de cette UEEA (Unité d’enseignement en élémentaire autisme) qui accueille aujourd’hui sept élèves.
Il affirme avoir dû « récolter 120.000 euros par an », grâce à l’agglomération Seine-Eure et des dons pour financer quatre postes à temps plein, un enseignant spécialisé, une accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH) et deux éducateurs nécessaires à l’épanouissement des enfants. « Notre modèle a été repris, dupliqué, mais il manque des places » notamment pour la suite du cursus en collège et lycée.
Il rencontre mercredi des députés puis Geneviève Darrieussecq
M. Loiseau a écrit aux députés et sénateurs, présidents des chambres, élus locaux ainsi qu’à la ministre Darrieussecq mais il regrette que « rien ne bouge ». La Dasen (direction académique des services de l’Éducation nationale) a toutefois octroyé à son fils le « droit de rester » dans son école.
Mardi, ceint de son écharpe tricolore, il s’est dit « un peu déçu » en sortant d’un échange avec l’ARS mais il admis que le conseil départemental « a été très à l’écoute ». « Ils sont conscients des difficultés des familles. Cela étant, je ne me nourrirai pas de leurs belles paroles », a-t-il déclaré à un correspondant de l’AFP.
Mercredi Georgio Loiseau rencontrera des députés. Il sera ensuite reçu par la ministre Darrieussecq. Il a publié sur Facebook une vidéo qui atteint quelque 30.000 vues.
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