Un nouveau dispositif prometteur pour le traitement des tumeurs cérébrales

Un nouveau dispositif implantable contourne la barrière hémato-encéphalique, ce qui pourrait rendre le traitement du cancer du cerveau plus efficace

Par George Citroner
11 août 2024 10:34 Mis à jour: 12 août 2024 00:41

Le cancer malin du cerveau est l’un des cancers les plus mortels et les plus difficiles à traiter, principalement en raison de la difficulté pour les médicaments anticancéreux de traverser la barrière hémato-encéphalique.

Les scientifiques ont découvert une méthode potentielle pour contourner cette membrane semi-perméable qui protège le cerveau des substances nocives et des agents pathogènes. Cela pourrait permettre l’administration directe de médicaments chimiothérapeutiques réducteurs de tumeurs là où ils sont le plus nécessaires.

Un dispositif implantable contourne les défenses du cerveau

En utilisant la technologie iontronique, des chercheurs suédois et autrichiens ont montré que l’administration continue de médicaments anticancéreux à faible dose près du site de la tumeur peut réduire considérablement la croissance des tumeurs cérébrales malignes. La technologie iontronique utilise le mouvement contrôlé de particules chargées pour relier des puces électroniques à des cellules vivantes.

Les chercheurs ont testé cette méthode de traitement sur des embryons d’oiseaux en implantant chirurgicalement une pompe ionique près de la tumeur. La pompe a libéré de faibles doses de gemcitabine, un médicament chimiothérapeutique, en contournant directement la barrière hémato-encéphalique pour cibler le cancer.

Les résultats publiés dans le Journal of Controlled Release ont montré une « inhibition remarquable de la croissance » de la tumeur lors de l’utilisation de la pompe iontronique, par rapport à l’administration d’une dose quotidienne unique, qui n’a eu aucun effet.

Selon les auteurs de l’étude, cette technologie pourrait révolutionner le traitement du glioblastome, une forme de cancer du cerveau particulièrement agressive et mortelle.

En franchissant la barrière hémato-encéphalique, la pompe iontronique pourrait permettre l’utilisation de médicaments très puissants jusqu’alors inadaptés au traitement des tumeurs cérébrales et pourrait éventuellement être appliquée à d’autres cancers difficiles à traiter, notent les auteurs.

Les prochaines étapes consisteront à affiner la technologie et à mener des études sur des animaux de plus grande taille avant de procéder à des essais sur l’homme.

Les options thérapeutiques actuelles sont limitées

Si les traitements actuels du cancer du cerveau, comme la radiothérapie, la chirurgie et la chimiothérapie, présentent une certaine efficacité, leurs résultats globaux sont limités, a déclaré à Epoch Times le Dr Michael Schulder, vice-président du service de neurochirurgie du North Shore University Hospital et du Long Island Jewish Medical Center, qui n’a pas été associé à l’étude.

La barrière hémato-encéphalique bloque de nombreux médicaments anticancéreux. La plupart des molécules de médicaments anticancéreux sont trop grosses pour passer à travers cette barrière, a expliqué le Dr Schulder.

Le glioblastome, le cancer malin du cerveau le plus fréquent, est une tumeur invasive du cerveau, et non dans le cerveau, a-t-il ajouté. Il ne s’agit pas d’une tumeur purement focale, ce qui explique pourquoi les traitements localisés tels que la chirurgie ou la radiothérapie ciblée ne sont pas efficaces.

Rien ne prouve que la détection précoce fasse la différence

Des progrès dans le traitement des tumeurs métastatiques et des glioblastomes à un stade précoce ont été réalisés au cours des 15 dernières années, a déclaré le Dr Schulder. « Malheureusement, rien ne prouve que la détection précoce fasse la différence », a-t-il ajouté.

La détection précoce peut introduire un biais trompeur. Lorsqu’une tumeur cérébrale primaire est détectée plus tôt – une tumeur qui est ou peut devenir un glioblastome – les patients semblent survivre plus longtemps simplement parce que le diagnostic a été posé plus tôt dans l’évolution de la maladie, a déclaré le Dr Schulder. « Cela ne signifie pas que l’on a modifié la biologie de leur traitement ou leur réponse au traitement ».

Le Dr Schulder reste optimiste malgré les difficultés rencontrées, notant que les chercheurs sont toujours déterminés à trouver de meilleurs moyens de lutter contre le cancer du cerveau.

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