Une jeune femme afghane qui a obtenu la meilleure note du pays à son examen d’entrée à l’université est confrontée à un avenir incertain après la prise du pouvoir par les talibans.
Salgy Baran est une jeune fille de 18 ans qui a grandi dans l’est rural de l’Afghanistan. En 2015, la famille a déménagé à Kaboul, une ville qui offrait plus de libertés aux femmes, rapporte AP.
Cette année, Salgy a passé l’examen pour entrer à l’université des sciences médicales de Kaboul, la meilleure école de médecine d’Afghanistan. Sur les quelque 174 000 élèves qui ont passé le test, l’adolescente a obtenu les meilleurs résultats.
Cependant, après la prise du pouvoir par les talibans le 15 de ce mois, l’avenir de Salgy semble incertain, comme celui de milliers d’Afghans.
« J’avais des projets avec le précédent gouvernement, j’avais tout planifié depuis plusieurs années », a déclaré Salgy. « Mais avec le nouveau régime, je ne peux rien dire. Même demain est incertain. »
— Mynameis…Miro (@zg4ever) August 27, 2021
La jeune fille a décidé de faire des études de médecine après avoir vu son père diabétique mourir d’une surdose d’insuline administrée par un médecin alors qu’elle n’avait que 7 ans. Cet événement l’a motivée à devenir le médecin « qui ne fera jamais d’erreurs ».
Les talibans ont contrôlé l’Afghanistan de 1996 à 2001, date à laquelle les États-Unis ont envahi le pays. À partir de 2002, dans les villes sous contrôle afghan, des millions de filles comme Salgy ont pu aller à l’école, ce qui est impensable sous le régime des talibans, selon Human Rights Watch.
Le mardi 17, le groupe terroriste a déclaré : « L’Émirat islamique d’Afghanistan refuse que les femmes soient des victimes », lors d’une déclaration d’amnistie générale dans laquelle il affirme que les femmes peuvent travailler et aller à l’école et à l’université.
« L’Émirat islamique d’Afghanistan est prêt à offrir aux femmes [un] environnement de travail et d’étude, et [admettre leur] présence […] dans les différentes structures [gouvernementales] conformément à la loi islamique et à nos valeurs culturelles », a ajouté Enamullah Samangani, membre de la commission culturelle des talibans.
Dans un Kaboul où la plupart des universités et des bureaux publics restent fermés, des universitaires afghans ont déclaré au magazine Nature que les talibans « discutent avec les directeurs d’université de la possibilité de reprendre les cours », avec la perspective de « permettre aux femmes de poursuivre leurs études ».
Cependant, la réalité semble être différente, car on ne sait pas comment le groupe terroriste va interpréter la « loi islamique » qui va régir la vie de millions d’Afghans.
Malgré ces perspectives, Salgy a avoué qu’elle n’avait pas peur, mais qu’elle s’inquiétait pour son avenir et se demandait si les talibans lui permettraient de poursuivre des études universitaires, a rapporté l’agence AP.
D’autre part, bien que le 31 août soit la date limite fixée pour que les États-Unis procèdent au retrait de leurs troupes d’Afghanistan, la famille de Salgy ne prévoit pas de quitter le pays, mais s’inquiète des événements qui vont suivre.
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