Bien qu’il se soit marié avec sa petite amie du lycée et qu’il ait eu sept enfants (ou peut-être huit), Karl Marx n’était pas ce que l’on pourrait appeler un homme « de famille ».
Dans « Le Manifeste communiste », il prône l’abolition des structures familiales traditionnelles, auxquelles il reproche de favoriser le capital et la création de richesses privées. La famille est le principal mécanisme de transmission des valeurs de la société, générations après générations, et lorsque celles-ci sont fortes et soudées elles renforcent la vision du monde des classes moyennes, que Marx a en horreur. Dans la perspective d’une révolution, il soutenait l’idée que l’État devait prendre en charge l’éducation et perturber les liens familiaux.
D’autres penseurs marxistes reprennent cette idée, lorsqu’ils disent que la famille est un outil d’oppression et qu’elle doit être démantelée. Même les pays démocratiques et visiblement libres ne sont pas à l’abri d’une telle vision des choses aujourd’hui. Le mouvement Black Lives Matter, par exemple, a pour principe directeur de « perturber la structure familiale nucléaire prescrite par l’Occident ». En effet, les « progressistes » comprennent qu’une famille forte est un obstacle aux mouvements révolutionnaires.
Aujourd’hui, au Canada, les politiques fédérales et provinciales poursuivent ces mêmes objectifs, en diluant la définition de la famille jusqu’à la rendre presque insignifiante. L’Ontario a la juridiction la plus agressive à cet égard. En 2016, la province a radicalement redéfini le concept officiel de famille par le biais d’une nouvelle loi appelée « Toutes les familles sont égales ». Avant cette loi, le droit ontarien énonçait que : « Pour tout ce qui a trait à la loi, une personne est l’enfant de ses parents naturels. » La seule exception étant l’adoption légale.
La loi de 2016 a supprimé du droit ontarien cette reconnaissance fondamentale de la famille naturelle. Elle a également mis en place de multiples autres façons de devenir un parent légal. Jusqu’à quatre adultes peuvent signer un « accord de filiation avant la conception » par lequel ils acceptent de coparentaliser un enfant qui n’a pas encore été conçu, même si aucun de ces adultes n’a de lien biologique avec l’enfant, ni de lien juridique ou familial avec l’un des autres coparents.
D’autres provinces s’orientent dans la même direction, en minimisant l’importance des liens de sang entre l’enfant et les parents. Les tribunaux de Colombie-Britannique et de Terre-Neuve ont donné leur aval au concept de « couples à trois » – essentiellement des couples de n’importe quelle combinaison de sexes – et les différentes définitions de la famille sont en train d’être modifiées pour supprimer des termes tels que « mère » et « père ». Que cela soit fait de façon intentionnelle ou non, ces politiques sapent l’indépendance et la stabilité de la famille.
Les problèmes posés par une telle approche ne sont pas sans conséquences pour les enfants. Des preuves scientifiques fiables et abondantes montrent qu’un enfant a plus de chances de réussir dans la vie lorsqu’il vit avec ses deux parents biologiques. Le père et la mère jouent des rôles importants bien que différents dans la vie de leur enfant, et les enfants qui vivent avec leurs parents biologiques mariés ont statistiquement de meilleurs résultats que les autres. Selon une étude du ministère américain de la santé et des services sociaux, les enfants séparés de l’un ou des deux parents biologiques sont plus susceptibles de connaître la pauvreté, d’être témoins de violences ou de vivre avec une personne toxicomane ou alcoolique ou susceptible d’être incarcérée. Les liens biologiques sont un facteur essentiel dans l’éducation d’un enfant.
Dans le même temps, on ne compte plus les preuves historiques qui montrent l’importance de la famille en tant que rempart contre le totalitarisme et les excès du gouvernement. Et ce, pour toutes les raisons dont Marx s’inquiétait : Les familles véhiculent et protègent leurs propres valeurs, souvent en opposition avec les exigences politiques dominantes. Dans son livre « Le Poids d’un Héritage Hitlerien », Alfons Heck, ancien membre des Jeunesses nazies, explique que « nous, qui sommes nés dans le nazisme, n’avions aucune chance [d’échapper à la propagande] à moins que nos parents soient assez courageux pour résister à cette vague et pour transmettre leur opposition à leurs enfants ».
L’ancien dissident tchèque Vaclav Benda, emprisonné à l’époque de la guerre froide pour « subversion de la République », a écrit une série d’essais, notamment un essai intitulé « Les problèmes de la famille dans un État totalitaire », dans lequel il décrit les nombreuses techniques de l’État communiste pour saper les liens familiaux. D’autres écrivains ont qualifié les familles de « cellules de résistance » dans la lutte contre le totalitarisme. L’animosité de l’État à l’égard de la famille est encore plus marquée dans la Chine communiste avec l’odieuse « politique de l’enfant unique », qui empêchait les parents d’agrandir leur famille.
Selon la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies de 1948, la famille est « l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’État ». Dans cette optique, nous ne pouvons pas permettre que le concept de famille devienne un vase vide qui peut être rempli ou redéfini à sa guise par l’État. Elle doit être défendue comme ce qu’elle est, une institution naturelle et pré-politique indépendante de l’État, avec son propre domaine d’autorité distinct.
Les familles sont vitales pour la stabilité de la société et essentielles pour résister aux excès de l’État.
Une version plus longue de cet article a été publiée sur C2CJournal.ca.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.