À l’occasion des rencontres à Davos en mai 2022, les jets privés ont multiplié par quatre les émissions de carbone dans l’aéroport local. Les participants à l’événement font avancer l’agenda du changement climatique sans réduire leurs propres émissions.
Au cours du Forum économique mondial (FEM) qui s’est tenu à Davos du 22 au 26 mai 2022, 1040 jets privés ont fait des allers‑retours depuis les aéroports desservant Davos, selon un rapport établi par Greenpeace le 13 janvier. Les émissions de dioxyde de carbone des jets privés ont ainsi été multipliées par quatre au regard d’une semaine normale.
Le nombre de jets arrivant et partant de Davos a doublé au cours de la semaine, entraînant l’émission de 9700 tonnes de CO2, soit l’équivalent d’environ 350.000 voitures thermiques. La majorité de ces jets ont été utilisés par ceux qui participaient au FEM pour leurs déplacements privés.
Klara Maria Schenk, responsable de la campagne européenne sur la mobilité de Greenpeace, a qualifié l’utilisation de jets privés à Davos de « leçon d’hypocrisie de mauvais goût », dans la mesure où le FEM prétend s’engager à respecter l’objectif climatique de Paris, qui consiste à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
Selon un communiqué de presse publié le 13 janvier, 80% de la population mondiale qui subit les conséquences des « émissions de l’aviation nuisibles au climat » n’a jamais pris l’avion.
« En attendant, les riches et les puissants se pressent à Davos dans des jets privés ultrapolluants et socialement inéquitables pour discuter du climat et des inégalités à huis clos », a déclaré Mme Schenk.
Pollution et jets privés
Sur l’ensemble des jets privés repérés pendant la semaine du sommet de Davos, 53% correspondaient à des vols de moins de 750 kilomètres. Selon le rapport de Greenpeace, ces trajets auraient pu être assurés en voiture ou en train. Parmi ces vols, 38% correspondaient à des distances inférieures à 500 kilomètres, le vol le plus court ne dépassant pas 21 kilomètres.
La France, l’Italie et l’Allemagne sont les trois pays qui ont enregistré le plus grand nombre d’arrivées et de départs depuis les aéroports de Davos.
« Davos dispose d’une gare ferroviaire parfaitement adaptée, et pourtant ces personnalités n’ont pas daigné prendre un train pour parcourir 21 km. Pouvons‑nous vraiment croire qu’ils pourront résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés ? » a déclaré Mme Schenk.
Si l’on considère le nombre de kilomètres par passager, les jets privés sont le mode de transport le plus polluant. La question des émissions produites par les jets privés a attiré toute l’attention l’année dernière lorsque plusieurs personnalités publiques ont été critiquées pour avoir utilisé ces jets sur de petits trajets.
Dans l’Union européenne, les jets privés ne sont pas soumis à des réglementations. Cependant, en 2022, la France a fait pression sur les autres pays de l’Union pour réglementer les émissions des jets privés.
Les émissions produites par les jets contre celles des trains, l’agenda de gauche de Greenpeace
Dans un article publié l’année dernière, Kelvin Chan, journaliste économique basé à Londres de l’Associated Press, a noté que son voyage en train pour Davos, sur 870 km, n’avait généré que 12,2 kilogrammes de dioxyde de carbone par passager. En revanche, en prenant l’avion, le même voyage aurait généré 197 kilogrammes d’émissions.
On estime que les jets privés émettent 10 fois plus de dioxyde de carbone par personne que les vols commerciaux et environ 50 fois plus que les trains. Au total, l’aviation est responsable d’environ 2% des émissions de carbone dans le monde.
Entretemps, Greenpeace, l’organisation à l’origine du rapport sur les émissions des jets privés à Davos, a fait l’objet d’une enquête pour avoir exacerbé la question sur le changement climatique.
Dans un courriel obtenu par Epoch Times en septembre, Patrick Moore, qui a fondé Greenpeace et quitté l’organisation en 1986, souligne que le groupe a été « détourné » par la gauche. Les hommes politiques de gauche ont vite compris que le mouvement écologique rapporterait des fonds et faciliterait la prise de pouvoir.
« Les activistes de gauche d’Europe et d’Amérique du Nord ont transformé Greenpeace autrefois fondée sur la science, en une organisation de collecte de fonds politique », a‑t‑il déclaré.
« Les campagnes menées par les groupes de défense de l’environnement contre le CO2, le plastique et l’énergie nucléaire sont trompeuses et font croire aux gens que la fin du monde est imminente à moins qu’ils ne détruisent leurs économies et paralysent la civilisation », a écrit Patrick Moore.
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