Le parquet de Nice a confirmé lundi avoir ouvert fin mai une enquête préliminaire pour « détournement de fonds publics » à la suite d’un signalement visant plusieurs personnes dont Éric Ciotti, qui a dénoncé « une manipulation politique évidente ».
Le signalement avait été adressé le 26 avril par l’antenne départementale de l’association anticorruption Anticor à propos de cartes de parking gratuites dont M. Ciotti et plusieurs de ses proches collaborateurs au conseil départemental sont soupçonnés d’avoir bénéficié sur le port de Nice entre mars 2021 et février 2023.
La permanence de M. Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président des Républicains, qui a désormais scellé une alliance avec le Rassemblement national en vue des élections législatives, se trouve sur le port de Nice. Selon Anticor, plusieurs cartes, dont celle attribuée à la commission des finances du département, présidée par M. Ciotti, ont été utilisées le soir du second tour des législatives de juin 2022.
« Je ne me sens pas concerné par cette affaire. Ma sérénité est totale »
« Est-ce légal ou pas, cela peut-il constituer un détournement de fonds publics, et dans la mesure où ces cartes ont été utilisées pendant la campagne des législatives de 2022, s’agit-il d’un financement illégal de campagne électorale, vu qu’un candidat ne peut pas bénéficier d’avantages financiers ou en nature de la part d’une société pendant cette période ? », s’est interrogé auprès l’AFP un représentant d’Anticor.
Contacté par l’AFP, le procureur de Nice, Damien Martinelli, a indiqué avoir « ouvert une enquête pour détournement de fonds publics le 31 mai à la suite d’un signalement reçu qui vise plusieurs personnes dont Éric Ciotti », confirmant une première information donnée par le Figaro et France Info.
« Je ne me sens pas concerné par cette affaire. Ma sérénité est totale », a répliqué M. Ciotti dans un communiqué, rappelant les « multiples interventions » du conseil départemental sur le port, qui abrite en particulier un musée et des locaux des pompiers.
Dénonçant « une manipulation politique évidente », M. Ciotti a aussi relevé les liens entre l’auteur du signalement, qui a quitté Anticor depuis, avec son rival Christian Estrosi (Horizon) et le camp macroniste.
« Je m’attendais hélas à des coups bas après l’annonce tant attendue de l’union des droites. Je rassure les Français, rien ne me fera céder et reculer, personne ne pourra ni m’intimider, ni me museler. J’ai le cuir épais et fais confiance à la justice », a-t-il conclu.
En mai, le parquet avait aussi confirmé l’ouverture d’une autre enquête préliminaire pour détournement de fonds publics après un signalement de l’association AC!! sur des soupçons de cumuls d’emplois au conseil départemental des Alpes-Maritimes. Selon un rapport de la chambre régionale des comptes, quatre collaborateurs du conseil ont travaillé en même temps comme assistants parlementaires sans réaliser les démarches nécessaires, et selon le journal Le Monde, ils étaient au service de M. Ciotti.
Des signalements abusifs sans poursuite en Côte d’Azur
Créée en 2002, Anticor est impliquée dans plus de 160 procédures. Des plaintes d’Anticor ont entraîné des poursuites concernant la cession de la branche énergie d’Alstom à General Electric et une enquête préliminaire dans les contrats russes d’Alexandre Benalla, l’ex-conseiller du président Emmanuel Macron. Mais sur la Côte d’Azur, certains élus ont dénoncé des signalements abusifs, ne débouchant finalement sur aucune poursuite.
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