À douze jours du premier tour des législatives, le chef de file du Rassemblement national Jordan Bardella a martelé mardi qu’il ne pourrait « pas agir » sans « majorité absolue » car il « n’envisage pas d’être le collaborateur du président de la République ».
Promis à Matignon en cas de victoire de son camp, Jordan Bardella affirme qu’il aura « besoin d’une majorité absolue » pour appliquer son programme.
Je veux remettre de l’ordre, à la fois dans les comptes de l’Etat et dans les rues de notre pays.
Pour gouverner, j’ai besoin que les Français nous donnent la majorité la plus large possible les 30 juin et 7 juillet prochains.https://t.co/3cGoFS9Z6M
— Jordan Bardella (@J_Bardella) June 17, 2024
« Je veux être en situation d’agir »
« Je veux être en situation d’agir », a affirmé sur CNews/Europe 1 le président du RN, crédité de 33% dans le dernier sondage Ifop lundi. « Si demain les Français plaçaient le pays dans une situation de majorité relative, c’est à dire dans une situation de blocage avec un Premier ministre qui n’aurait pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale (…), alors on ne pourrait pas changer les choses ». « Il y a une occasion historique d’inverser de le cours de l’histoire, de changer de politique dans notre pays », ajoute-t-il. Car il « n’envisage pas d’être le collaborateur du Président » Emmanuel Macron.
Pour parvenir à cette majorité absolue et être en capacité d’agir, le leader de droite nationaliste dit avoir décidé avec Marine le Pen « de tendre la main à des formations patriotes, républicaines et notamment aux Républicains de droite avec Éric Ciotti » pour bâtir la majorité la plus large possible » qu’il appelle de ses voeux.
« Beaucoup de cadavres dans le placard »
S’il l’obtient, sa « première mesure » sera de faire voter un budget rectificatif incluant une baisse de la TVA sur l’énergie et les carburants. En revanche, la suppression de la TVA sur les « produits de première nécessité » attendra le budget suivant, « à la rentrée ». Lundi, M. Bardella avait aussi dit qu’il abrogerait la réforme des retraites « à partir de l’automne », levant un flou sur ce sujet.
« Il y a les urgences et les réformes », a plaidé mardi celui qui s’apprête à « hériter d’un pays en situation de quasi faillite » et souhaite d’abord effectuer « dès (son) arrivée » un « audit des comptes de l’État », s’attendant à « trouver beaucoup de cadavres dans le placard ».
Visant directement son rival, le Premier ministre Gabriel Attal a estimé sur France Info que « s’agissant de Jordan Bardella, il y a de moins en moins de programme et de plus en plus de conditions, ça commence à ressembler à un refus d’obstacle ».
« À la question est-ce que vous voulez réellement exercer le pouvoir ? » de la journaliste de CNews, Jordan Bardella répond qu’il le veut. Mais qu’il ne souhaite pas le « pouvoir pour le pouvoir » ou « pour sa gloire personnelle ». Il réaffirme qu’il veut le pouvoir pour être en capacité de pour changer la politique du pays et améliorer le quotidien des Français. Si ce n’est pas le cas, il sera en incapacité de faire voter ses réformes, précise-t-il.
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