L’idée d’une primaire pour désigner un candidat commun pour la présidentielle de 2027 divise déjà la Nupes, avec en filigrane le souhait pour certains d’éviter une quatrième candidature de Jean-Luc Mélenchon.
Alors que la question d’une liste commune aux Européennes de l’an prochain fractionne déjà les partenaires de l’alliance de la gauche et des écologistes, l’idée d’une candidature commune à la présidentielle de 2027 fait quasiment l’unanimité, chacun ayant acté l’impossibilité de faire gagner la gauche en partant divisé. Mais même si l’enjeu parait encore lointain, la manière d’arriver à désigner le candidat ou la candidate unique risque d’être un caillou dans la chaussure de la Nupes jusqu’en 2027.
La patronne d’Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier, a ainsi plaidé pour « un candidat unique » en 2027, mais elle souhaite que se mette en place « une coopérative des bonnes volontés qui jouerait le rôle de comité de campagne ». Cette « coopérative » pourrait proposer « une méthode » pour la désignation du candidat, selon elle, jugeant que « les primaires à l’applaudimètre militant, ces dernières années, n’ont pas porté bonheur à ceux qui y avaient recours ». « Si on peut se passer d’une primaire, c’est pas mal, mais ce n’est ni un totem, ni un tabou », ajoute un autre élu écologiste.
Pour le patron du PS Olivier Faure, « les égos doivent s’effacer devant les égaux », et l’incarnation présidentielle « ne peut venir qu’après l’édification » d’un contrat de coalition, écrit-il dans une « lettre aux Français », sans se prononcer sur le mode de désignation qui aurait sa préférence.
Le député socialiste Jérôme Guedj plaide lui pour une primaire : « Je ne vois pas d’autres moyens. Là, ce ne serait pas une primaire tordue, pour trancher une ligne et une incarnation. Si on a un contrat de coalition, on a un périmètre, on peut montrer qu’il y a un collectif, une « dream team » face à la macronie, affirme-t-il.
#Nupes : « Il faut construire un contrat de coalition pour les élections législatives pour sortir du crétinisme présidentiel. Et après on va chercher celui ou celle qui peut l’incarner. Pour ça, je ne vois pas d’autre solution que des primaires. » @JeromeGuedj #BonjourChezVous pic.twitter.com/xwWZh7RBCm
— Public Sénat (@publicsenat) May 2, 2023
Du côté du PCF, on souligne que le sujet est encore trop lointain, mais certains n’hésitent pas à rappeler que Fabien Roussel est souvent placé par les sondages en tête des personnalités de gauche les plus appréciées.
Jean-Luc Mélenchon ou François Ruffin pour la Nupes ?
Chez La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon l’a répété à plusieurs reprises : « la primaire n’aura pas son assentiment », car ce dispositif n’apaise pas les divergences et c’est « le plus mou, le plus indécis » qui finit par l’emporter. Lui qui avait dénoncé l’initiative de la primaire populaire en janvier 2022, s’était lancé dans la campagne présidentielle après avoir obtenu 250.000 parrainages recueillis en ligne.
La primaire, « c’est le système d’avant 2022 », renchérit le député insoumis Paul Vannier. « Il faut tirer les leçons de ce qui s’est passé, ne soyons pas caricaturaux, il faut qu’on soit plus inventif que ça ». Et de critiquer une potentielle « dream team« . « Ne rions pas, ils se sont tous tout le temps déchirés », assène-t-il.
Mais tous savent qu’en toile de fond se joue surtout la question de savoir si Jean-Luc Mélenchon sera le candidat de la Nupes. « Si le débat des quatre prochaines années se résume à « Mélenchon, stop ou encore », alors ce sera un échec », remarque Marine Tondelier, qui ne serait pas contre « une candidate », et considère la personne désignée devra présenter « des capacités à fédérer, à apaiser, à dialoguer ». Alors que se profile la candidature potentielle du député insoumis de la Somme François Ruffin, un élu socialiste le reconnaît : « c’est vrai que ça arrangerait tout le monde si Mélenchon n’y allait pas. »
Un autre député du même parti estime que le PS pourrait être le barycentre » de cette coalition. « Le paradoxe, c’est qu’on a besoin de la radicalité pour passer le premier tour, et pour le 2e, on a besoin de la solennité des socialistes ». Mais un député insoumis prévient d’emblée que ce sera « compliqué pour le PS, même revenu à gauche, d’incarner une rupture ». « Je suis toujours dans l’idée que Mélenchon serait le meilleur candidat ».
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