La Chine va de nouveau permettre à ses citoyens de voyager à l’étranger, à partir du 8 janvier, alors qu’elle connaît à nouveau une vague de Covid-19, probablement la plus importante à ce jour. Cette décision pourrait entraîner d’importants problèmes de santé et une augmentation du nombre de souches pathogènes de Covid‑19, déclare le Dr Xiaoxu Sean Lin, microbiologiste et professeur adjoint au département des sciences biomédicales du Feitian College, lors d’une interview du 28 décembre faite par NTD et Epoch Times et diffusée sur Newsmakers.
« J’espère que les souches pathogènes vont disparaître », explique le Dr Lin. « Mais je pense que le risque est désormais beaucoup plus élevé que par le passé. »
Selon le Dr Lin, les niveaux élevés de fumée et de pollution industrielle en Chine ont entraîné une détérioration du système immunitaire de la population et une prévalence importante des maladies respiratoires, telles que la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Les risques de mutation du Covid‑19 en une souche plus mortelle au sein de la population chinoise s’en trouvent accrus.
Par conséquent, puisque la Chine ouvre ses frontières, le Dr Lin estime que de nouvelles vagues de Covid‑19 vont vraisemblablement se répandre comme une traînée de poudre dans le monde.
« Je ne pense pas que la situation sera identique à celle observée en 2020. Cette fois‑ci, je pense qu’elle sera probablement bien pire. On peut parler d’un effondrement (…) du système de santé publique. Il y aura de gros tsunamis de ces vagues d’infection en Chine, et probablement de nouveaux variants Omicron ou autre. »
La Chine lève les restrictions sur les voyages
Au cours des trois dernières années, les populations ont mis en œuvre différentes stratégies de lutte contre le Covid‑19, allant de la destruction du virus à une approche permettant de ralentir sa propagation. Mais comme les mesures adoptées pour maîtriser le virus ont échoué et que les souches dominantes se sont révélées plus bénignes, la plupart sont revenues à une approche « au travail comme d’habitude ». La Chine, cependant, a fait figure d’exception.
Au lieu d’assouplir les restrictions au fur et à mesure de l’apparition des variants plus transmissibles du Covid‑19, Pékin a poursuivi sans relâche sa politique zéro Covid. Cette politique incluait des tests de masse, la fermeture des entreprises et des écoles, et le confinement forcé des citoyens à domicile ou dans des installations publiques.
Les restrictions gouvernementales ont réduit en miettes les moyens de subsistance de la population. Aujourd’hui, l’ouverture des frontières chinoises représente pour beaucoup une chance de « s’échapper ».
« S’ils ont déjà un passeport, s’ils ont les [moyens] financiers, ils vont tenter de quitter la Chine avec beaucoup de détermination. Je pense que beaucoup de Chinois vont vouloir quitter la Chine en raison du peu de perspectives qui s’offrent à eux en ce moment », prévient le Dr Lin. Cet exode massif se révélera être un véritable défi pour ce qui est de contrôler la propagation des nouveaux variants qui ont pu apparaître en Chine.
« Il est certain que le monde entier doit accorder… une grande attention [à cet exode]. Puisque de nombreuses personnes transporteront ces agents pathogènes dans différents pays. Ces différents pays devront se préparer à faire face à l’émergence de nouveaux variants contagieux en provenance de Chine, qui se répandront ensuite largement dans le reste du monde. »
De plus, l’augmentation de la transmissibilité ne représente qu’une partie du problème. Selon le Dr Lin, lorsqu’un virus parvient à un certain niveau de transmissibilité, il tente naturellement de renforcer sa pathogénicité, son caractère mortel.
« Beaucoup [de Chinois] souffrent de problèmes immunitaires (…) dans des situations de maladie chronique. Donc, je pense que le virus aura plus de chances de générer des mutations qui conduiront à une pathogénicité plus élevée. Voilà qui me semble très préoccupant. »
Solutions possibles
D’après le Dr Lin, le meilleur moyen de faire face à la propagation d’éventuels nouveaux variants venus de Chine est de suivre l’exemple du gouvernement japonais.
« Le gouvernement japonais teste les passagers qui arrivent de Chine [et] les place en quarantaine pendant sept jours s’ils sont testés positifs au Covid. Je dis que c’est essentiel. »
La mise en œuvre de cette stratégie est particulièrement importante pour les pays voisins de la Chine, car ils sont plus enclins à voir des personnes fuir l’oppression du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir.
En outre, selon le Dr Lin, le fait de tester les passagers en provenance de Chine permet de détecter les souches de Covid qui circulent et ont circulé dans le pays. À ce jour, l’obtention de données de séquençage fiables s’est avérée difficile.
« Peut‑on vraiment faire confiance aux déclarations faites par le gouvernement chinois sur ses données de séquençage ? J’en doute. »
Au fur et à mesure que des pays comme le Japon et l’Italie feront passer des examens aux passagers chinois pour rassembler des données de séquençage, des informations plus fiables émergeront.
Les protestations conduisent à des ouvertures
Dans le cadre de sa politique de confinement forcé, le PCC a enfermé les citoyens chez eux. Ces mesures se sont avérées mortelles lorsqu’un incendie s’est déclaré dans un immeuble de la région du Xinjiang, à l’extrême ouest de la Chine.
Selon les autorités chinoises, dix personnes au moins sont décédées faute d’avoir pu être évacuées.
Les habitants et les groupes de défense reprochent au gouvernement central une politique zéro Covid qui a empêché les résidents de s’enfuir et fait obstruction aux opérations de sauvetage. Le nombre de victimes est semble-t-il bien plus élevé que celui annoncé par les autorités.
À la suite de l’incendie, de nombreuses manifestations ont éclaté à travers le pays pour dénoncer les mesures draconiennes imposées par le PCC.
La Chine a d’abord renforcé ses mesures de sécurité en réponse aux protestations, et des vidéos publiées en ligne montraient des policiers arrêtant des manifestants en grand nombre. Un responsable de l’Organisation mondiale de la santé a expliqué lors d’une conférence de presse le 14 décembre, que l’épidémie actuelle en Chine « a commencé bien avant l’assouplissement de la politique zéro Covid ».
Selon lui, le PCC a décidé de changer de stratégie parce que le zéro Covid n’était plus la meilleure option, compte tenu de son incapacité à contenir le virus et de son impact économique et social.
« L’explosion des cas en Chine n’est pas due à la levée des restrictions Covid. Elle a commencé bien avant l’assouplissement de la politique ‘zéro Covid’, et je pense qu’il est très important de le reconnaître », a déclaré le Dr Mike Ryan, responsable des opérations d’urgence de l’OMS.
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