Jeudi, lors d’un communiqué, le Collectif Inter-Hôpitaux (CIH) a alerté sur l’état des services pédiatriques en France, dénonçant une situation « catastrophique », du fait du manque de personnel.
Alors que la bronchiolite sévit déjà dans 11 des 13 régions françaises, ce collectif de médecins a lancé un message d’alerte : « Des enfants en situation d’urgence ne peuvent plus être pris en charge par les services compétents », évoquant des situations de « tri ».
Au service d’hépatologie pédiatrique du Centre hospitalier universitaire Bicêtre (AP-HP), le docteur Oanez Ackermann relate ainsi : « Les difficultés que nous rencontrons actuellement sont totalement inédites », lors d’une conférence de presse organisée par le CIH.
Dans cet établissement, 10 lits sur 24 sont aujourd’hui fermés. « En ce mois d’octobre, nous n’avons pas pu accueillir cinq enfants en situation d’urgence vitale » et avons dû annuler « 25 hospitalisations programmées depuis plusieurs mois », a expliqué la pédiatre.
« C’est du tri », a dénoncé Véronique Hentgen, pédiatre au Centre hospitalier de Versailles, détaillant ainsi certaines situations : le report d’une chirurgie pour une infection ganglionnaire, la non-hospitalisation d’un enfant nécessitant un électroencéphalogramme pendant 24 heures, d’un autre souffrant de douleurs articulaires ou encore l’impossibilité de poser des pompes à insuline « car il n’y a plus de place d’hospitalisation ».
« À terme, on constate une perte de chance pour l’enfant qui a besoin de soins, pour les parents confrontés à la maladie chronique et un épuisement des soignants », conclut Isabelle Desguerre, cheffe de service neuropédiatrie au CHU-Necker Enfants-Malades.
Des soignants épuisés et démobilisés
Lisa Ouss, pédopsychiatre à l’hôpital Necker-Enfants Malades, a fait état de « conditions inéthiques, suscitant une charge mentale, une responsabilité terrible, qui ne suscitent pas de vocations et contribuent à éloigner de l’hôpital de jeunes praticiens ».
Laurent Rubinstein, infirmier urgences et réanimation, dit arriver à l’hôpital « la boule au ventre, car nous ne savons pas si nous sommes en nombre suffisant ».
Véronique Hentgen conclut ainsi : « Nous sommes donc aujourd’hui à la croisée de deux chemins : soit le politique décide d’abandonner l’hôpital public, soit il prend enfin le problème à bras le corps et engage une réforme de fond (financement, recrutement, gouvernance) qui garantira un accès aux soins pour tous de qualité ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.