Un réfugié syrien armé d’un couteau a blessé jeudi matin six personnes, dont quatre enfants de 22 à 36 mois dans un parc à Annecy, une attaque « sans mobile terroriste apparent » qui a suscité une vague d’émotion en France et en Europe.
L’agresseur, « un réfugié politique qui serait sans domicile fixe, arrivé à Annecy à l’automne 2022 » n’était « ni sous l’emprise de stupéfiant ni sous l’emprise d’alcool », a déclaré la procureure d’Annecy Line Bonnet-Mathis au cours d’un point de presse. « En l’état, on n’a pas d’éléments qui pourraient nous laisser entendre qu’il y a une motivation terroriste », avait-elle déclaré un peu plus tôt dans l’après-midi. « On essaie de comprendre son mobile », a-t-elle dit en fin de journée, « je ne peux pas exclure à ce stade un acte insensé ».
« Nous sommes bouleversés par cet acte odieux, inqualifiable », a pour sa part déclaré Élisabeth Borne qui s’est rendue sur place avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, pour « exprimer tout le soutien et toute la solidarité de la nation ».
Les quatre enfants blessés, dont un Britannique et un Néerlandais, ont été transférés à Genève et à Grenoble après des premiers soins sur place. « Leur état de santé est extrêmement fragile, ils sont toujours en urgence absolue », a indiqué la procureure en précisant que l’attaquant avait visé « les parties vitales ». Un adulte se trouve toujours à l’hôpital après avoir été blessé par l’agresseur puis touché par les tirs de la police pendant l’interpellation et un autre adulte a été touché plus légèrement, selon la procureure.
« Forte solidarité avec la France »
Des représentants consulaires britanniques ont été dépêchés sur place, a annoncé le chef de la diplomatie britannique James Cleverly en déplacement à Paris, en exprimant sa « forte solidarité avec le peuple français en ces temps terribles ». Le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a également exprimé sa « pleine solidarité avec la France » en appelant sur Twitter à « condamner une telle violence avec la plus grande fermeté ».
Le président Emmanuel Macron a pour sa part dénoncé une « attaque d’une lâcheté absolue ». « La Nation est sous le choc », a-t-il écrit sur son compte twitter.
Abdalmasih H., de nationalité syrienne et né en 1991, avait obtenu l’asile en Suède en 2013 où il a vécu pendant 10 ans. « Il n’a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède », a confié son ex-épouse, jointe par l’AFP. Il était en situation régulière quand il est arrivé en France, il y a quelques mois. Dans une nouvelle demande d’asile déposée en France en novembre 2022, il s’était déclaré « chrétien de Syrie », selon une source policière. Et il portait une croix chrétienne quand il a été interpellé.
L’attaque est survenue vers 9h30 sur une aire de jeux, aux abords du jardin de l’Europe, dans le centre historique d’Annecy. L’homme vêtu d’un short noir, un foulard bleu noué sur la tête, s’est attaqué aux enfants sur une aire de jeux, selon des images du drame authentifiée par l’AFP. On le voit dans cette vidéo lever les bras au ciel et crier en anglais « au nom de Jésus ! ». D’autres images relayées par la presse le montrent en train de courir au milieu d’une pelouse, couteau à la main. « Un couteau pliable type Opinel », a indiqué la procureure en précisant que son sac à dos avait été saisi. Selon différents témoignages, l’agresseur a tenté de s’enfuir et attaqué une personne âgée avant d’être interpellé par la police, qui a ouvert le feu. Une enquête a été ouverte concernant les tirs de la police.
Cellule de crise
Les secours ont été alertés à 9h41, l’intervention déclenchée immédiatement et l’homme interpellé quatre minutes plus tard, selon un chronométrage diffusé par la police. « Je courais au bord du lac, et je vois tout d’un coup des dizaines de personnes qui courent dans le sens contraire. (…) Il y a une maman qui me dit ‘‘courez, courez ! Il y a quelqu’un qui poignarde tout le monde tout au long du lac, il a poignardé des enfants, courez !’’ », a témoigné l’ancien footballeur professionnel Anthony Le Tallec dans une story Instagram.
La préfecture de Haute-Savoie a déployé une cellule de crise, une cellule de soutien psychologique et un dispositif d’information à destination du public. Une unité de forces mobiles a été envoyé en renfort, selon l’entourage de Gérald Darmanin, tandis que sur place, les autorités démentaient des rumeurs qui couraient la ville sur la présence d’un deuxième agresseur.
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