L’opposant vénézuélien Juan Guaido, reconnu président par intérim par plus d’une cinquantaine de pays, a assuré mardi entretenir des contacts « très discrets » avec des militaires de son pays et affirmé que l’armée souhaitait un changement de gouvernement.
« Nous avons eu des contacts très discrets avec des militaires, mais ce n’est pas encore le moment de donner des détails car malheureusement, ici (au Venezuela), on est en dictature. La persécution est à l’ordre du jour », a déclaré Juan Guaido dans un entretien accordé à la radio péruvienne RPP depuis Caracas.
Selon lui, « 91% des Vénézuéliens » veulent un changement de gouvernement « et l’armée n’échappe pas à cela ». « La famille militaire et tous ceux qui subissent la crise au Venezuela savent ce que nous vivons », a ajouté le député de centre droit de 35 ans. Selon M. Guaido, il existe « des signes importants de malaise » au sein des forces armées, qu’il a qualifiées de dernier « soutien au régime dictatorial » du président socialiste Nicolas Maduro.
L’opposition « va continuer de lutter de manière pacifique, mais aussi très appuyée pour rétablir la démocratie », a-t-il poursuivi, donnant également des gages quant au respect des engagements du Venezuela en cas de changement de gouvernement. « Ce ne sera pas un problème pour la Russie, la Chine ou tout autre pays, car ce que nous allons respecter c’est l’Etat de droit, la Constitution, rétablir la sécurité juridique qui fait défaut aujourd’hui à notre économie », a conclu Juan Guaido, président du Parlement, unique institution aux mains de l’opposition.
Le 23 janvier, à la surprise générale, il s’est déclaré président par intérim du Venezuela. Plus d’une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis l’ont reconnu comme tel, estimant illégitime le deuxième mandat de Nicolas Maduro après des élections considérées comme frauduleuses. M. Maduro, qui dénonce une tentative de coup d’Etat orchestrée par l’opposition avec le soutien de Washington, est notamment soutenu par la Russie et la Chine.
Selon l’ONU, environ 2,7 millions de Vénézuéliens ont émigré au cours des quatre dernières années du fait de la crise économico-politique, qui se traduit notamment par une hyperinflation, ainsi que de fortes pénuries de nourriture et de médicaments. Les Nations unies prévoient 5,3 millions de migrants vénézuéliens fin 2019, soit la pire crise humanitaire qu’ait connu l’Amérique latine en temps de paix.
D.C avec AFP
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