Kohl’s est le dernier détaillant à faire face à des appels au boycott en écho à ce qui se passe chez Target, les utilisateurs de réseaux sociaux ayant braqué les projecteurs sur les vêtements pour enfants du « Mois de la fierté » de l’entreprise.
Parmi les articles vendus par Kohl’s, on trouve des grenouillères LGBT pour bébés et un tutu arc-en-ciel pour enfants, selon le site web de l’enseigne. Parmi les articles proposés, on trouve par exemple une bannière « Love Is Love », ainsi que des serviettes, des bavoirs, des bougies, des shorts et des oreillers portant le slogan.
Certains utilisateurs ont publié d’autres articles tels qu’un « ensemble body bébé Sonoma Community Pride » conçu pour les enfants de 3 mois, 6 mois et 9 mois. L’un des modèles comprend le drapeau arc-en-ciel qui reprend les couleurs des transgenres.
Le 28 mai, l’influenceur conservateur Benny Johnson a demandé sur Twitter pourquoi Kohl’s vendait de la « marchandise de la fierté » pour des enfants de 3 mois. En réponse, d’autres utilisateurs ont appelé les gens à boycotter Kohl’s, dans un contexte de réaction contre Target, Bud Light, The North Face et d’autres entreprises accusées de promouvoir un programme pro-LGBT.
Le compte Twitter « End Wokeness », très suivi, a fait des déclarations similaires en ligne, écrivant que « Kohl’s encourage la fierté LGBTQ pour les bébés » et qu’il « semble que Kohl’s n’ait rien appris de Bud Lite et de Target ».
« Au cas où vous auriez besoin de vêtements pour votre enfant gay ou trans de 3 mois, Kohl’s vous en propose », a écrit le commentateur ALX, un autre utilisateur populaire de Twitter, dans un message comprenant une capture d’écran de la grenouillère. « Oui, c’est vrai. »
Autres mises à jour sur le boycott
Le tumulte de Kohl’s survient près de deux mois après le boycott lancé par les conservateurs contre Bud Light. La marque de bière avait en effet invité l’activiste transgenre Dylan Mulvaney à faire la promotion du produit sur Instagram. Elle a donc produit une canette de bière personnalisée avec le visage de Dylan Mulvaney et celui-ci en a fait la promotion sur les médias sociaux au début du mois d’avril avec le hashtag « #budlightpartner ».
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Depuis, les ventes de Bud Light ont considérablement baissé et des rapports ont récemment indiqué que la valeur marchande et les actions d’Anheuser-Busch avaient chuté d’environ 15 milliards de dollars. Par ailleurs, certains analystes ont noté que, contrairement à d’autres boycotts, celui qui vise Bud Light semble fonctionner parce que les gens peuvent facilement passer à des bières légères concurrentes.
Jared Dinges, analyste chez JPMorgan Chase, a indiqué dans une note adressée à ses clients la semaine dernière que les ventes de Bud Light avaient baissé de 23% au cours de la semaine qui s’est achevée le 6 mai. Il a fait remarquer qu’à court terme, un certain nombre de consommateurs américains ne boiront tout simplement plus cette bière.
« Nous pensons qu’un certain nombre de consommateurs américains ne boiront pas de Bud Light dans un avenir prochain », a-t-il écrit, selon les rapports. « Nous pensons qu’une baisse de volume de 12 à 13% sur une base annuelle serait une hypothèse raisonnable ».
Mais Michel Doukeris, PDG d’Anheuser-Busch InBev, a déclaré au Financial Times qu’il attribuait le boycott à la « désinformation » et à la « confusion ». Pour tenter de dissocier la marque de Dylan Mulvaney, Michel Doukeris a affirmé qu’une seule canette avait été produite à l’effigie de Dylan Mulvaney.
Quant à Target, la chaîne de magasins basée à Minneapolis a vu ses actions chuter de plus de 10% depuis le 17 mai.
Entre-temps, Target a confirmé avoir retiré certains de ses articles « Pride », dont des grenouillères pour nourrissons et des articles expliquant aux enfants comment utiliser les pronoms transgenres.
« Depuis le lancement de la collection de cette année, nous avons été confrontés à des menaces qui ont eu un impact sur le sentiment de sécurité et de bien-être des membres de notre équipe sur leur lieu de travail », a déploré le géant du commerce de détail, sans donner de précisions sur les menaces en question. « Compte tenu de ces circonstances instables, nous procédons à des ajustements de nos plans, notamment en retirant les articles qui ont été au centre des comportements les plus conflictuels. »
Alors que certains observateurs, dont le sénateur Ted Cruz (Parti républicain, Texas), ont estimé qu’un boycott de Target pourrait ne pas fonctionner, Kohl’s se trouve dans une situation précaire. Au cours de l’année écoulée, Kohl’s a vu ses actions chuter de plus de 50% en raison d’une baisse des dépenses de consommation et d’autres problèmes.
En juin 2022, l’action de la société se négociait à environ 46 dollars. Le 26 mai, les actions ont clôturé à environ 20 dollars.
Lors d’une récente conférence téléphonique avec des analystes, le PDG de Kohl’s, Tom Kingsbury, et la directrice financière, Jill Timm, ont fait savoir que l’entreprise essayait de reconquérir certains clients. Tom Kingsbury a expliqué qu’en raison de problèmes macroéconomiques tels que l’inflation persistante, « le client à revenu moyen est comprimé ». Il a ajouté que Kohl’s pouvait à nouveau attirer ces clients, mais ces propos étaient antérieurs au récent retour de bâton.
La direction de l’entreprise, quant à elle, a annoncé au début du mois qu’elle avait été en mesure d’afficher un bénéfice au cours du dernier trimestre, malgré la chute généralisée du marché de la vente au détail. Un certain nombre de grandes surfaces et de détaillants américains tels que Walmart, Sears et Walgreens ont décidé de fermer leurs magasins dans tout le pays ces dernières années, tandis que la chaîne de magasins d’articles pour la maison Bed Bath & Beyond a déposé son bilan au début de l’année.
Les responsables de Kohl’s n’ont pas répondu à la demande de commentaire d’Epoch Times à l’heure de la mise sous presse, le jour férié du Memorial Day aux États-Unis. Le détaillant basé dans le Wisconsin n’a pas commenté publiquement la réaction suscitée par la marchandise.
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