Après les All Blacks, l’Uruguay, adversaire incomparablement plus modeste. Le XV de France, largement remanié, passe à la deuxième étape de son Mondial, jeudi (21h00) à Lille, où la qualité de l’organisation sera par ailleurs scrutée après les couacs du week-end dernier.
Sur le papier, les Bleus, parmi les grands favoris de la compétition, n’ont pas grand-chose à craindre des Uruguayens : en cinq participations à une Coupe du monde, la 17e nation mondiale n’a remporté que trois matches.
Mais, tandis que la rencontre sera précédée d’un hommage aux milliers de victimes du séisme au Maroc et des inondations en Libye, sous forme d’une minute d’applaudissements, l’enjeu sera également extra-sportif.
« Lors du Conseil des ministres, le président (Emmanuel Macron) a demandé de dire les dysfonctionnements, a vérifié que tout le monde était bien mis en tension. Il était très attentif, désireux que les choses se passent maintenant nickel chrome », a fait savoir à l’AFP une source gouvernementale.
Samedi à Marseille, plusieurs milliers de fans anglais avaient raté les premières minutes du match contre l’Argentine, coincés à l’extérieur du Vélodrome, et à Bordeaux, des problèmes de transports ont privé des supporters irlandais du coup d’envoi.
Ce jeudi, les bars à proximité du stade Pierre-Mauroy devront ainsi fermer de 20H00 à 21H30 pour « éviter les attroupements » et « des files d’attente trop longues » et préserver « l’ordre public », selon la préfecture du Nord.
Le public était au rendez-vous dès l’après-midi dans la métropole nordiste baignée de soleil. Un « village rugby » a été installé sur la Grand’Place avec des ateliers tirs, un mini-terrain, et la célèbre statue de la Déesse avait un ballon de rugby sous le bras.
Mais, pour les Français, pas question de prendre cette deuxième rencontre à la légère. « Les Uruguayens vont avoir à cœur de bien faire et de montrer une belle image. On aurait trop à perdre à les prendre de trop haut », a assuré le talonneur Pierre Bourgarit, un des douze nouveaux joueurs titularisés par Fabien Galthié par rapport au XV lancé contre les All Blacks en ouverture du tournoi, vendredi dernier (victoire 27-13).
Le principal changement intervient en troisième ligne, où Anthony Jelonch a réussi son incroyable pari: victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche le 26 février, opéré début mars, le Toulousain est déjà de retour, six mois plus tard. Avec les galons de capitaine qui plus est.
« Cela fait quelques semaines que je m’y prépare, que je suis prêt à jouer », a-t-il expliqué.
A ses côtés, seuls trois des titulaires du XV tombeur des Blacks ont conservé leur place : le deuxième ligne Cameron Woki, l’ailier Gabin Villière et le centre Yoram Moefana.
Le sélectionneur Fabien Galthié doit gérer les états de forme de ses stars, l’enchaînement des matches (trois en 14 jours en septembre) et les blessés (Paul Willemse, Julien Marchand, Cyril Baille, Jonathan Danty…).
Car si les quarts de finale semblent promis aux Bleus dans un groupe A que complètent l’Italie et la Namibie, le chemin des demies passera par un des cadors du groupe B, où s’affrontent les champions du monde sud-africains, les N.1 mondiaux irlandais et les coupeurs de tête écossais -l’équipe qui a le plus battu le XV de France depuis l’arrivée de Galthié.
D’ici là, les Uruguayens, qui vont disputer jeudi leur premier match dans le tournoi, ne se présentent pas en victimes. « Los Teros », du nom d’un oiseau sud-américain au comportement agressif, ont débarqué en France le couteau entre les dents. « Depuis quelques temps, l’Uruguay essaye davantage d’imposer son jeu. Évidemment, c’est plus difficile à ce niveau de compétition mais l’idée reste la même: proposer des choses, autant en défense qu’en attaque, et ne pas subir », a assuré l’ailier Nicolas Freitas, qui évolue à Vannes (Pro D2).
« En restant attentistes contre la France, on s’expose à de gros problèmes. On veut prendre des initiatives et profiter à fond de l’occasion qui nous est donnée de nous mesurer à une sélection du plus haut niveau mondial », a-t-il ajouté.
Avec quelques professionnels et une majorité de joueurs qui évoluent à Penarol, club de Montevideo, l’Uruguay s’est fixé un objectif: remporter deux matches en Coupe du monde, comme l’a expliqué le deuxième ligne de Bayonne Manuel Leindekar à l’AFP. « Il faut rêver grand pour réussir. »
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