Dix-sept personnes ont été portées disparues et des centaines d’autres évacuées après le passage du cyclone Mekunu qui a provoqué inondations et dégâts sur l’île yéménite de Socotra, déclarée en « état de catastrophe naturelle », ont indiqué jeudi des responsables locaux. Il s’agit du premier cyclone tropical de la saison 2018 dans l’océan Indien nord et le sultanat d’Oman voisin est en alerte élevée car il s’attend un fort impact vendredi.
Les autorités omanaises ont multiplié les mesures préventives. L’armée de l’air a procédé à l’évacuation de centaines d’habitants des îles Halaniat, au large de la province de Dhofar (sud-ouest d’Oman), a rapporté la télévision publique. L’hôpital Sultan Qabous de Salalah, capitale du Dhofar, a également été évacué et des abris ont été préparés à travers la province. Les services météorologiques omanais ont indiqué que le cyclone devrait s’intensifier et atteindre la « catégorie 2 » avant de frapper les côtes omanaises vendredi. Il sera accompagné de vents violents et de fortes pluies.
L’Autorité de l’aviation civile omanaise a annoncé la fermeture de l’aéroport de Salalah pour 24 heures à partir de jeudi minuit (20H00 GMT). Le ministère de l’Education a décrété que les écoles seraient fermées jusqu’à lundi inclus. Oman est sur le passage des cyclones du nord de l’océan Indien. Seize personnes étaient mortes en 2010 lors du passage du cyclone Phet. En 2007, le cyclone Gonu avait fait 49 morts et provoqué des dégâts estimés à quatre milliards de dollars.
Des responsables omanais ont effectué des visites d’inspection sur les barrages de la province de Dhofar, en assurant que ces installations étaient capables de retenir les quantités de précipitations attendues. L’archipel de Socotra, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, est une réserve de biosphère. Il est situé à quelque 350 kilomètres des côtes méridionales du Yémen.
Le gouverneur de Socotra, Ramzi Mahrous, a indiqué qu’au moins 17 personnes étaient portées disparues depuis que le cyclone a frappé mercredi soir. Il a précisé que deux bateaux avaient coulé et que trois véhicules avaient été emportés dans des glissements de terrain. Quelque 150 familles ont été évacuées de leurs habitations et se sont réfugiées dans des installations gouvernementales, a dit un autre responsable, précisant que certains sont coincés dans leurs maisons.
« Les zones côtières ont été submergées par des inondations, causant d’importants dégâts aux habitations », a déclaré M. Mahrous à l’AFP. Certains résidents portant des enfants ont tenté de fuir sous la pluie au milieu de rues inondées, a rapporté un correspondant de l’AFP. Le gouverneur a dit que plus de 10 villages, situés dans le sud et l’est, étaient totalement coupés du reste de l’île, redoutant s’attendre à un bilan plus élevé de victimes.
M. Mahrous a averti que les ressources de l’île n’étaient pas suffisantes. Le gouvernement yéménite a décrété « l’état de catastrophe naturelle » à Socotra. Il a appelé les organisations humanitaires et la coalition militaire qui intervient dans ce pays sous commandement saoudien à fournir « une aide urgente » aux personnes affectées, selon l’agence gouvernementale Saba. Des responsables des secours yéménites ont demandé l’envoi d’équipes médicales à Socotra et dans des régions du sud du Yémen susceptibles d’êtres touchées plus tard par le cyclone en mouvement.
Les autorités locales de la province de Mahrah, sur la côte sud-est du Yémen, ont appelé les habitants à rester chez eux et à ne pas utiliser l’électricité et le téléphone portable, a indiqué l’agence Saba. Des millions de Yéménites vivent dans des conditions misérables du fait notamment de la guerre qui oppose depuis 2015 le gouvernement, soutenu par la coalition sous commandement saoudien, à des rebelles Houthis, appuyés par l’Iran. En novembre 2015, quelque 200 personnes avaient été blessées lors du passage du cyclone Chapala sur l’île de Socotra.
DC avec AFP
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