« Les casseurs décrédibilisent tout »: la présence d’un grand nombre de « black blocs », qui ont affronté les forces de l’ordre et causé des dégradations, a fait dérailler la manifestation parisienne du 1er Mai, qui n’a pas pu se dérouler comme prévu. Partie vers 15H00, la manifestation a très rapidement changé de tournure, bloquée par quelque « 1.200 black blocs » recensés par la préfecture de police, sur les 14.500 personnes venues hors cortège syndical, une configuration inédite selon une source proche du dossier. Côté syndicats, la police a recensé 20.000 manifestants et la CGT 55.000. Face aux affrontements et dégradations, les forces de l’ordre ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes et deux lanceurs d’eau. De nombreuses dégradations ont été commises par les militants encagoulés.
Près de 200 « black blocs » ont été interpellés, selon la préfecture de police, qui a également mentionné six autres interpellations, pour port d’arme prohibé ou jets de projectiles. Le président de la République Emmanuel Macron a condamné, sur twitter, « avec une absolue fermeté les violences » qui ont « dévoyé les cortèges du 1er mai ». « Tout sera fait pour que leurs auteurs soient identifiés et tenus responsables de leurs actes », a-t-il ajouté, alors qu’il se trouvait en déplacement en Australie. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a également condamné dans un communiqué ces violences et « l’irresponsabilité des discours radicaux qui encouragent de tels agissements ». Venu manifester en famille, Mathieu Gourmelon, 54 ans, a regretté que les « blacks blocs » aient éclipsé les autres participants, qui défilaient calmement: « Les casseurs décrédibilisent tout ».
Face à l’impossibilité pour la manifestation syndicale de se dérouler comme prévu, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a « invité » les organisateurs – CGT, Solidaires, la FSU et des fédérations franciliennes de FO — à modifier l’itinéraire, ce qu’ils ont fait. « Quand les exactions ont commencé, il y avait au moins un millier de personnes entre eux et les forces de l’ordre. On ne pouvait pas intervenir », a expliqué le préfet de police. « Nous voulions éviter à la fois parmi les manifestants, mais aussi parmi les forces de l’ordre, qu’il y ait des blessés voire des morts », a ajouté le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Au moins quatre personnes, dont un policier, ont été légèrement blessées, selon le préfet de police.
Au total, les manifestations ont rassemblé 210.000 personnes en France, selon la CGT qui a qualifié la mobilisation de « réussite », 143.500 selon le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police de Paris. Dans la plupart des grandes villes, à l’inverse de Paris, les manifestations, auxquelles participaient aussi les organisations étudiante et lycéenne Unef et UNL, et parfois La France Insoumise, le NPA, le PCF ou Lutte ouvrière, se sont déroulées dans une ambiance bon enfant. Les cheminots participaient en nombre aux cortèges.
DC avec AFP
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