La population mondiale vieillit. Le nombre d’adultes de 65 ans et plus augmente et les personnes âgées représentent une part de plus en plus importante de la population. Néanmoins, il existe de nombreuses opinions erronées concernant les conséquences du vieillissement sur le corps et sur le cerveau.
1. La démence fait partie intégrante du processus de vieillissement
La fréquence à laquelle le phénomène de démence se manifeste augmente avec l’âge. Cela signifie qu’à mesure que vous vieillissez, les chances qu’une pathologie liée à la démence vous soit diagnostiquée s’accroissent. Toutefois, si vous vivez assez longtemps pour atteindre un âge respectable, vous ne serez pas nécessairement frappé de démence. Cette dernière se caractérise par le diagnostique de troubles cognitifs (qui affectent la sphère cérébrale) et de déficiences des capacités fonctionnelles (qui nous permettent de vivre de façon autonome).
La forme la plus fréquemment rencontrée, est celle que l’on connaît sous le nom de maladie d’Alzheimer. Cependant, les pathologies démentielles peuvent se manifester sous bien d’autres formes, telles que la démence vasculaire (généralement engendrée par des accidents vasculaires cérébraux à la suite d’une crise cardiaque), la démence fronto-temporale (caractérisée par une atrophie du cerveau qui s’exprime principalement au niveau des zones temporales et frontales, ainsi que dans la région du cortex cérébral), ou encore la démence à corps de Lewy, appelée aussi DCL (qui se traduit par le dépôt anormal d’une protéine à l’intérieur des cellules du cerveau). Enfin, plusieurs types de démence peuvent apparaître de façon concomitante et donner lieu à des pathologies composites.
Pourtant, moins de 2 % des individus entre 65 et 69 ans ont fait l’objet d’un diagnostique lié à une forme de démence. S’agissant des personnes âgées de plus de 90 ans, ce taux grimpe alors à 30 %. Toutefois, 70 % des membres de cette catégorie d’âge ne présentent pas de pathologies démentielles.
2. Les capacités cognitives commencent à diminuer dès qu’un individu entre dans la vingtaine
Les capacités cognitives font référence à la manière dont nous réfléchissons et formons nos pensées. Cependant, on associe plusieurs compétences à la sphère cognitive : la vitesse à laquelle nous sommes capables de réagir (temps de réaction), notre capacité à nous souvenir de différents objets (mémoire globale), la connaissance des mots et de leurs sens (maîtrise du vocabulaire) et bien d’autres encore. Ces domaines cognitifs évoluent différemment tout au long du processus de vieillissement.
Le temps de réaction et la mémoire globale commencent effectivement à décliner peu après qu’un individu ait atteint une vingtaine d’années, ce qui signifie qu’il mettra plus de temps à réagir à divers stimuli et aura tendance à être plus étourdi à mesure qu’il prend de l’âge. Ce n’est toutefois pas le cas en ce qui concerne la maîtrise du vocabulaire. En moyenne, nous atteignons notre pic de performance dans ce domaine lorsque nous entrons dans la soixantaine et nos connaissances en la matière ne déclineront pas de façon sensible par la suite. D’ailleurs, de multiples études montrent que les gens d’un certain âge constituent généralement les meilleurs cruciverbistes.
3. Il n’existe aucun moyen de se prémunir contre les risques de développer une forme de démence
On estime qu’environ 30 % des cas de démence diagnostiqués dans le monde pourraient être évités à travers la mise en place de modes de vie adaptés. Les informations récoltées indiquent que les facteurs de risques liés à la sphère cardiovasculaire, comme le diabète, une pression sanguine trop élevée, l’obésité et le manque d’activité physique, contribuent à augmenter de façon significative la probabilité de développer des formes de démence à la fin de sa vie. La dépression, le tabac et un faible niveau d’éducation constituent également des facteurs qui jouent un rôle dans l’apparition de pathologies démentielles.
Ainsi, un des moyens envisagés pour réduire la probabilité de souffrir de démence consiste à diminuer les facteurs de risques en lien avec la sphère cardiovasculaire. Par exemple, faire davantage d’exercice et perdre du poids si vous êtes obèse. Il a aussi été démontré que participer à des activités qui permettent de stimuler la sphère cognitive, telles que des activités sociales, des colloques, des conférences et des séminaires formels ou informels, favorise la réduction des risques relatifs au développement de formes de démence.
Ces éléments rejoignent d’ailleurs ceux récemment mis en lumière par des études européennes et américaines. Ces travaux indiquent en effet que sur les deux dernières décennies, la probabilité d’être victime de démence a décliné. Pourquoi ? Il semble que les adultes soient désormais en meilleure santé physique et cognitive que leurs prédécesseurs.
4. Je serai moi aussi atteint de démence si mes parents en ont souffert
La démence tardive – diagnostiquée à partir de 65 ans et plus – est assez peu influencée par les gènes transmis par nos parents. Neuf gènes ont été identifiés comme capables d’augmenter ou de diminuer les risques de développer une forme de démence. Parmi eux, un seul revêt une importance particulière : il s’agit de l’apolipoprotéine E. Si vous disposez d’une combinaison d’allèles E4/E4, vous avez quinze fois plus de chances d’être victime de démence qu’une personne qui possède une combinaison plus répandue, à savoir E3/E3.
Par ailleurs, les autres gènes identifiés ont une incidence nettement plus faible. L’influence de chacun d’entre eux quant à la probabilité de souffrir de démence ou, au contraire, de s’en prémunir, ne s’élève en effet qu’à environ 20 %.
Afin de proposer un éclairage supplémentaire vis-à-vis du rôle joué par le patrimoine génétique sur le développement de maladies liées à la démence, on peut signaler le fait que son importance est bien moindre que celle du mode de vie dont nous parlions auparavant. Les formes de démence sont en effet plus susceptibles de se manifester du fait de l’obésité (hausse de 60 % des chances de développer la maladie) ou de l’inactivité physique (+ 80 %).
Ces comparaisons n’ont pas pour objectif de fournir une analyse qui puisse être tenue pour infaillible – étant donné que les gènes qui s’expriment dans l’apparition de phénomènes de démence peuvent être eux-mêmes influencés par les différents aspects liés au mode de vie – mais elles permettent toutefois de souligner l’importance fondamentale des facteurs qui concernent l’hygiène de vie.
5. Mon poids restera le même
Les principes de base de la physique nous indiquent que si les calories que nous ingérons sont à peu près équivalentes à l’énergie que nous consommons, notre poids restera relativement stable. Bon nombre d’individus s’en tiennent à cette croyance simple et sensée. Cependant, ils ne prennent pas en compte les effets significatifs du vieillissement sur le métabolisme énergétique.
À mesure que nous vieillissons, la structure de notre corps évolue. Par exemple, un changement s’opère au niveau de la masse graisseuse – qui tend à augmenter – et de la masse musculaire – qui tend à diminuer.
Ces modifications ne s’expriment d’ailleurs pas de façon similaire chez l’homme et chez la femme. Les hommes connaissent ainsi une évolution plus brutale en ce qui concerne la perte de leur masse musculaire, qui se traduit par une réduction des dépenses énergétiques d’environ 3 % tous les dix ans.
Chez les femmes, le taux est un peu plus faible que celui des hommes (environ 2 % tous les dix ans). Par conséquent, si vous continuez à manger de façon équivalente et à maintenir le même niveau d’activité physique au fur et à mesure que vous vieillissez, vous aurez de grandes chances de prendre du poids et d’augmenter votre pourcentage de masse graisseuse.
Le vieillissement ne constitue pas un processus biologique passif. Si nous voulons préserver notre santé et nous prémunir de l’apparition de maladies comme la démence, nous devons donc mieux comprendre le fonctionnement de notre corps et les changements qu’il connaît.
Version anglaise : 5 Common Myths About the Aging Brain and Body
Hannah Keage est maître de conférence en psychologie à l’UNISA (University of South Australia). Blossom Christa Maree Stephan est maître de conférence à l’université de Newcastle, en Australie. Cet article a d’abord été publié sur le site The Conversation, vous pouvez consulter la version originale ici.
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