À travers la Chine existe un vaste réseau de camps de travaux forcés et de prisons, gérés par les puissantes agences de sécurité internes du régime communiste. Ils retiennent hommes et femmes, intellectuels et illettrés, prisonniers d’opinion et officiels corrompus. Alors que certains camps sont de véritables complexes d’esclavage et de torture, d’autres sont des sections spéciales, au sein desquelles des condamnés privilégiés purgent leur peine dans un confort relatif.
Dans l’article sont présentées cinq des plus grandes et onéreuses constructions pénitentiaires, toutes situées dans le nord et le nord-est de la Chine. Parmi celles-ci se trouvent trois complexes urbains, situés dans ou près de métropoles animées; les deux restantes sont isolées, près des zones froides et lugubres que sont les frontières mandchourienne et mongolienne.
1. La ville-prison de Shenyang
Endroit: Shenyang, capitale de la province du Liaoning
Année de construction: 2003
Superficie: 0,40 km2
Située à environ 43 km de la ville de Shenyang, la vaste prison de Shenyang a coûté 150 millions de dollars à construire. Elle est composée de cinq zones; la prison des nouveaux arrivants, la première prison, la seconde prison, la prison pour femmes ainsi que l’hôpital provisoire de la prison.
La ville permet de loger environ 20 000 personnes. Jusqu’à 12 prisonniers peuvent tenir dans ses cellules, la surface habitable par personne est d’environ 3 m².
Ce super-pénitencier est qualifié comme étant une «importante réalisation de Bo Xilai». Bo, l’ambitieux membre du Politburo, purgé en 2012, avait organisé la construction de la ville-prison dans la province du Liaoning alors qu’il y siégeait en tant que secrétaire du Parti de 2003 à 2004.
De nombreux pratiquants de la discipline spirituelle Falun Gong du Liaoning ont été emprisonnés ici pendant et après le mandat de Bo Xilai. Au moins 46 pratiquants y ont été persécutés à mort.
Les blogueurs Zhang Peng et Zhen Yichun sont connus pour y avoir été détenus. Tous deux ont été accusés d’avoir essayé de « subvertir l’État » pour avoir produit des articles sur des sujets considérés comme sensibles par le parti, comme le massacre de la place Tiananmen (Zhang) et les Neuf commentaires sur le parti communiste (Zhen), un livre édité par Epoch Times et exposant l’histoire du parti communiste chinois.
2. La prison de Yancheng
Endroit: Sanhe, province du Hebei
Année de construction: 2002
Superficie: 0,44 km2
Gu Kailai, la femme de Bo Xilai (qui a construit la ville-prison de Shenyang) et qui a assassiné l’homme d’affaires britannique Neil Heywood, purge actuellement une peine de prison à vie dans un complexe pénitencier que les internautes ont surnommé la «Maison-Blanche» en raison de son architecture distinguée.
Administrée par le ministère chinois de la justice, la prison de Yancheng est une prison «de luxe», destinée aux membres purgés du Parti communiste en provenance de tout le pays.
La «prison-palais», dont la pelouse entretenue couvre presque trois terrains de football (d’où son autre surnom, la «prison-jardin»), contient des cellules de la taille d’un «appartement new-yorkais moyen», une salle de gymnastique moderne et même un bar.
Des anciens membres du Parti ainsi que des membres importants de la pègre, bien qu’y étant incarcérés, profitent d’une vie confortable derrière les barreaux. Ils disposent d’un accès à l’internet, de téléphones intelligents, de DVDs, de plats cuisinés et peuvent même faire appel à des prostituées.
Cette situation contraste nettement avec celle des petits criminels et des prisonniers d’opinion, qui sont fréquemment torturés, maltraités, contraints à travailler jusqu’à des heures impensables, à peine nourris, dans des camps de travaux forcés.
En grande partie à la suite de la lutte anticorruption menée par l’actuel secrétaire général du Parti Xi Jinping, les deux «prisons de luxe» chinoises – celle de Yancheng et celle de Qincheng – deviennent surpeuplées, d’après les médias officiels. La prison de Yancheng peut accueillir au maximum 1600 prisonniers.
3. La prison provinciale de Shandong
Endroit: Jinan, capitale de la province du Shandong
Année de construction: 1962
Superficie: 0,36 km2
La prison provinciale du Shandong abrite aussi bien des fabriques de chaussures que des usines automobiles appartenant à l’État.
Des «espions» et des «membres des services de renseignements» – on n’est jamais vraiment sûr de savoir si ce sont effectivement des agents agissant sous couverture ou des personnes accusées de l’être à la suite d’un jugement rendu suivant la vague juridiction pénale chinoise – sont censés être détenus dans cette ville-prison. Il y avait 1294 détenus en 1963, d’après les témoignages des dernières données publiques.
Le militant prodémocratie Ren Zhiyuan est l’un des prisonniers notoires de ce centre d’incarcération. Il a été arrêté pour avoir tenté de «subvertir l’État» en 2005 et a été condamné à 10 ans de prison l’année suivante.
En juillet 2013, d’anciens prisonniers de la prison provinciale du Shandong ont dit que Ren avait été l’objet de nombreuses violences et qu’il avait aussi subi diverses formes de tortures psychologiques au cours de son incarcération. Parce qu’il refusait de plaider coupable, les visites mensuelles des membres de sa famille, les traitements médicaux ainsi que le droit de faire appel lui ont été interdits.
4. La prison régionale de Baoanzhao
Endroit: Bannière de Jalaid, district de Hinggan, Mongolie intérieure
Année de construction: 1954
Superficie: 0,34 km2
Il y a huit prisons et unités distinctes au sein du centre carcéral régional de Baoanzhao; la prison de Baoanzhao, la prison de Wutai, la prison de Wulan, la seconde prison des femmes, la branche Est de l’administration des prisons, le second centre de gestion des maladies, le centre de gestion de l’eau et de l’électricité ainsi que la compagnie d’agriculture et de commerce de Baoanzhao.
En 2004, Baoanzhao hébergeait 6000 détenus et 1700 policiers.
5. La prison de Heilongjiang Nehe
Endroit: Chaîne de montagnes du Khingan inférieur, province du Heilongjiang
Année de construction: 1955
Superficie: 183 km²
Construite une année après la vaste réforme agraire entreprise par le régime chinois et la réforme de collectivisation de 1950 à 1953, cet important complexe carcéral «agricole» recouvre 106 km² de terre arable et 60 900 m² de constructions pénitentiaires.
En 2004, de nouvelles structures ont été ajoutées pour héberger les 543 membres du Parti en provenance des 24 branches du Parti. La prison était alors habitée par 1000 détenus, 390 policiers et 2119 employés réguliers.
Auparavant connue comme la «prison de Laolai», le méga-pénitencier de Heilongjiang a été renommé prison de Nehe en 2013.
De nombreux incidents, tels que des homicides involontaires ou des suicides, ont été rapportés à Nehe en janvier de cette année. Des gardiens de cellules ont tiré et tué six habitants locaux; un prisonnier qui a aidé un garde à repêcher son arme tombée à l’eau lors d’une sortie de chasse s’est noyé; et l’on compte aussi plusieurs cas de prisonniers battus à mort par leurs geôliers.
Entre 2008 et 2014, au moins huit prisonniers et un gardien ont tenté de se suicider au sein de la prison de Nehe.
Article original: 5 Chinese Prisons That Are the Size of Small Towns
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.