Criant « Viva Cuba Libre », des milliers d’Américains d’origine cubaine sont descendus dans les rues de Miami et Washington en soutien aux manifestations historiques contre le régime castriste, dont ils espèrent qu’elles mèneront à sa chute.
« C’est le moment » qui « va faire tomber le communisme », estimait Humberto Ponce Diaz, un Cubain croisé par l’AFP dimanche soir dans le quartier de « la Petite Havane » à Miami, où près de 5.000 personnes ont brandi des drapeaux des deux pays dans un concert de klaxons.
« Je soutiens à 100% Patria y Vida » (la patrie et la vie), affirmait- il en référence à une chanson lancée en février, dont le titre détourne le slogan révolutionnaire « Patria o muerte » (la patrie ou la mort), et qui est devenu le cri de ralliement des manifestants.
Exprimer leur joie face à la mobilisation
« A bas le communisme ! », ajoutait-il, drapé dans l’étendard de son pays.
De nombreux Américains d’origine cubaine sont, comme lui, de féroces détracteurs du régime castriste et ont ressenti le besoin d’exprimer leur joie face à une mobilisation qu’ils n’avaient pas anticipée.
« Je suis très émue parce que je ne pensais pas que ça aurait lieu », confiait Aleida Lopez, une Cubaine installée dans l’Etat de Floride, à 145 km de l’île des Antilles, comme des centaines de milliers de ses compatriotes.
« Les jeunes ont finalement dit +ça suffit, on va faire ce que les plus vieux n’ont pas pu faire+ », se réjouissait également Yanelis Sales, une femme aux cheveux gris alternant l’anglais et l’espagnol avec fluidité.
Pénuries d’aliments, de médicaments…
Excédés par les pénuries d’aliments et de médicaments et les coupures d’électricité, des milliers de Cubains sont sortis spontanément dimanche dans les rues de dizaines de villes et villages du pays, aux cris de « Nous avons faim », « Liberté » et « A bas la dictature ».
C’est la première grande mobilisation populaire depuis la révolution de 1959 qui a porté Fidel Castro au pouvoir. A Cuba, les seuls rassemblements autorisés sont généralement ceux du Parti communiste.
« Les prochains jours seront décisifs pour les Cubains qui réclament la liberté », a estimé lundi la gouverneure adjointe de Floride, Jeanette Nunez.
« C’est le début du changement », estimait aussi Gianni Leyva, un ancien militaire de 35 ans qui a manifesté lundi devant la Maison Blanche à Washington. Les Cubains « meurent, ils sont fatigués. Et pourtant, ils sont sortis et ils ont commencé à crier +Liberté+, ce qu’ils n’avaient jamais fait ! », s’enthousiasmait-il.
« J’espère que ça ne va pas retomber », qu’ils vont « rester dans la rue et se battre pour la liberté », ajoutait ce trentenaire, dont la mère est Cubaine.
Mort l’an dernier sur l’île faute de soins médicaux
Autour de lui, les manifestants ont appelé le gouvernement du démocrate Joe Biden à condamner la répression de la contestation.
« Espérons que le président et le Congrès fassent un pas dans la bonne direction et aident mon pays », déclarait Sergio Alvarez, un électricien de 32 ans né à Cuba, dont le père est mort l’an dernier sur l’île faute de soins médicaux.
Joe Biden « doit dénoncer ce qui se passe », ajoutait Elaine Miranda, une étudiante de 26 ans. « On ne sent pas le soutien de son administration », déplorait-elle.
Le président américain a appelé lundi La Havane à « se garder de toute violence et de toute tentative de réduire au silence le peuple de Cuba ».
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