Dans le sud de l’Afghanistan, la police religieuse des talibans à Kandahar a placardé de grandes affiches dans la ville affirmant que les femmes musulmanes qui ne portent pas de voile intégral « essayent de ressembler à des animaux ».
Depuis leur retour au pouvoir en août dernier, les talibans ont imposé une série de restrictions à la société civile, dont une grande partie visent à soumettre les femmes à leur conception intégriste de l’islam. Début mai, le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, a émis un décret selon lequel les femmes doivent se couvrir entièrement en public, y compris le visage, idéalement avec la burqa, un voile intégral avec une grille en tissu au niveau des yeux.
Il a également déclaré qu’en règle générale, les femmes devaient rester à la maison.
#Afghanistan: « La situation est telle que la burqa protège désormais les femmes des talibans » https://t.co/IRQ7LminCd 26 ans plus tard, l’#écrivaine et #activiste désormais #réfugiée en #Catalogne ne cache pas son pessimisme quant à l’avenir des femmes afghanes. @volemacollir
— ANC France ? (@ANC_France) June 15, 2022
« Les femmes musulmanes qui ne portent pas le (voile intégral) essayent de ressembler à des animaux », est-il écrit sur les panneaux, placés notamment près de commerces ou à des grands carrefours.
« Porter des vêtements courts, serrés et fins va également à l’encontre du décret » du leader des talibans, ajoute le texte.
Sanctions
« Nous avons mis ces affiches dans toute la ville, et (pour) les femmes dont le visage n’est pas couvert, nous informerons leurs familles et prendrons des mesures conformément au décret », a déclaré à l’AFP Abdul Rahman Tayebi, responsable du ministère à Kandahar.
Selon le décret le chef suprême des talibans, les deux premières infractions sont sanctionnées d’un simple avertissement adressé aux chefs de famille, à la troisième, ces derniers écopent de trois jours de prison, et à la quatrième ils sont traduits en justice.
Des dizaines de milliers d’écolières et de femmes exclues
Mercredi 15 juin, la Haut-commissaire aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a critiqué « l’oppression systémique institutionnalisée » exercée par le régime taliban sur les femmes et les filles afghanes, dont la situation est désormais « critique ».
Des dizaines de milliers d’écolières ont ainsi été exclues des écoles secondaires afghanes, et beaucoup de femmes occupant des postes de fonctionnaires n’ont pas été autorisées à reprendre le travail.
Les femmes se sont également vu interdire de voyager seules, et elles ne peuvent se rendre dans les parcs et jardins publics de Kaboul que certains jours, les autres étant dévolus aux hommes.
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