De nouveaux mails des National Institutes of Health (NIH) publiés en vertu de la Freedom of Information Act (FOIA) révèlent le contraste frappant entre les opinions exprimées publiquement et celles en privées par les hauts responsables des NIH sur l’origine de la pandémie de Covid-19.
Ce nouvel éventail de mails, obtenu par le journaliste indépendant James Tobias, montre un schéma de tromperie aux plus hauts niveaux des NIH, y compris l’ancien directeur, Francis Collins, et l’actuel directeur des NIH, Lawrence Tabak, qui était auparavant l’adjoint de M. Collins.
Les mails révèlent également que lorsque le président Donald Trump a coupé le financement d’EcoHealth Alliance – le groupe par lequel l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, sous la direction d’Anthony Fauci, a acheminé des subventions fédérales à l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) – une kyrielle d’organisations et de personnes ont adressé des demandes aux NIH demandant, à ce dernier, de continuer à verser de l’argent à EcoHealth. Ces efforts ont ignoré les révélations sur le travail de collaboration d’EcoHealth avec le laboratoire controversé de Wuhan et se sont plutôt attachés à manifester de l’animosité à l’égard de M. Trump.
Les mails montrent également qu’après l’annulation par Donald Trump de la subvention accordée à EcoHealth à Wuhan, Francis Collins et Lawrence Tabak ont discuté des moyens de rétablir la subvention.
Le directeur des NIH admet les problèmes d’EcoHealth
La révélation la plus importante qui ressort de ces mails est que la situation, entourant EcoHealth et son lien avec Wuhan, causait aux dirigeants des NIH un mal de tête bien plus important que leurs déclarations publiques ne l’indiquaient.
En août 2020, Francis Collins a envoyé un mail à Harold Varmus, l’un de ses prédécesseurs au poste de directeur des NIH, dans lequel il admettait que « cette subvention d’EcoHealth et son lien avec Wuhan ont représenté l’une des situations les plus difficiles et les plus éprouvantes de mes 11 années en tant que directeur des NIH. La plus grande partie de ces propos ne devrait pas être exprimée dans un mail ».
Dans le même mail, M. Collins a ajouté qu’il y avait « beaucoup plus d’éléments dans cette histoire que nous n’avons pu en parler. Tony [Fauci] et moi-même aimerions avoir l’occasion d’en discuter avec vous ».
M. Collins a également écrit : « Entre-temps, et non pas parce que j’adhère totalement à ses prémisses, je me demande si vous avez vu cet article », en joignant un lien vers l’un des premiers articles scientifiques à exposer de manière exhaustive les arguments en faveur d’une origine de laboratoire du Covid-19. L’intérêt de Francis Collins pour les preuves scientifiques d’une fuite de laboratoire contraste fortement avec ses déclarations publiques, tant à l’époque que plus récemment.
Ce mail avait déjà été publié en vertu de la loi sur l’accès à l’information et la protection des données, mais son contenu avait été presque entièrement expurgé.
Le 1er février 2020, Francis Collins a participé à une téléconférence privée organisée par Anthony Fauci dans le but manifeste de couper court à toute discussion sur une fuite de laboratoire. Dans un mail adressé le 2 février 2020 aux participants à la téléconférence, M. Collins a averti que le fait de ne pas mettre fin à l’hypothèse d’une fuite de laboratoire nuirait grandement à « l’harmonie internationale ». Dans un blog daté du 26 mars 2020, Francis Collins a rejeté les allégations relatives à l’origine du laboratoire en les qualifiant d’ « affirmations scandaleuses ». Le 16 avril 2020, après la diffusion par Fox News d’un reportage sur l’origine possible du Covid-19, M. Collins a envoyé un mail à Anthony Fauci et Lawrence Tabak pour leur proposer son aide afin de « mettre fin à cette conspiration très destructrice ».
Le 7 mai 2020, M. Collins a témoigné devant le Comité sénatorial de la santé, de l’éducation, du travail et des pensions. Bien que les sujets d’EcoHealth et de l’origine de Covid-19 n’aient pas été abordés lors de l’audition, les nouveaux mails de la FOIA révèlent que Francis Collins avait été informé des réponses possibles dans l’éventualité où le sujet serait abordé. Ses notes d’information contenaient une référence à d’éventuelles questions sur le non-respect par EcoHealth des règles fédérales. Cela est d’autant plus remarquable que le président de l’époque, Donald Trump, avait annulé la subvention d’EcoHealth douze jours seulement avant la comparution de M. Collins devant le Sénat.
À l’époque, de manière décisive, et à l’insu du public, EcoHealth n’avait pas fourni aux NIH deux rapports critiques concernant l’avancement de ses travaux au WIV. Ces rapports couvraient la période de 2018 à 2019 au cours de laquelle le Covid-19 aurait pu être créé en laboratoire. EcoHealth n’a fourni ces rapports qu’en 2020, plus de deux ans après que le rapport de 2018 aurait dû être déposé, et seulement après le dépôt des demandes de rapports FOIA. En septembre 2021, les NIH ont finalement publié les rapports suite aux demandes de FOIA. Le rapport de 2018 a révélé que le WIV avait modifié génétiquement des virus du SRAS avec de nouvelles protéines de pointe, ce qui augmentait considérablement la charge virale chez les souris humanisées (souris utilisée en laboratoire, immunodéficiente, qui exprime soit un gène humain, soit a été greffée avec des cellules souches ou des tissus humains) par rapport aux virus non modifiés. Le virus Covid-19 est également doté d’une nouvelle protéine de pointe.
EcoHealth a par la suite invoqué des difficultés techniques pour expliquer son incapacité à soumettre les rapports 2018 et 2019. L’explication d’EcoHealth est remise en question par le fait que le rapport de 2018 déposé tardivement contient un certain nombre de citations de 2019 et 2020, qui n’existaient pas au moment où EcoHealth a prétendument tenté de soumettre le rapport.
En ce qui concerne les rapports d’activité d’EcoHealth, les notes d’information de Francis Collins au Sénat indiquent que « le NIH exige des bénéficiaires de subventions qu’ils soumettent une série de rapports qui doivent être remis à des moments précis au cours du cycle de vie d’une subvention. Tous les rapports doivent être exacts, complets et soumis à temps ». Ce que les notes ne mentionnaient pas, c’est qu’EcoHealth n’avait pas soumis les deux rapports les plus critiques qui se chevauchaient avec le calendrier probable de la mise au point du Covid-19.
Campagne visant à maintenir le flux d’argent vers EcoHealth
Les nouveaux mails de la FOIA donnent également un aperçu de la campagne massive menée par des tiers pour rétablir la subvention d’EcoHealth.
Immédiatement après que Donald Trump a annulé la subvention d’EcoHealth le 24 avril 2020, en raison des liens étroits entre EcoHealth et le WIV, un grand nombre de tierces parties, y compris des individus et des organisations, ont commencé à adresser des requêtes aux NIH pour rétablir la subvention.
Les requêtes, qui sont incluses dans le nouveau communiqué de presse, émanent d’un large éventail de groupes, dont l’Infectious Diseases Society of America, l’HIV Medicine Association, l’American Society of Tropical Medicine and Hygiene, la Pediatric Infectious Diseases Society, Climate Health Now, ICAP at Columbia University, l’AIDS Foundation et la Latino Commission on AIDS. Des centaines de personnes, dont un grand nombre d’universitaires, ont également demandé aux NIH de rétablir la subvention d’EcoHealth. L’ idée maîtresse de la plupart des requêtes est que M. Trump a révoqué de manière totalement arbitraire la subvention d’EcoHealth parce qu’il croyait à la « théorie du complot » selon laquelle le Covid-19 provenait d’un laboratoire de Wuhan.
Soixante-dix-sept lauréats du prix Nobel se sont également manifestés pour se plaindre amèrement de l’annulation de la subvention, affirmant dans une lettre adressée à M. Collins que « c’est précisément le moment où nous devons soutenir ce type de recherche si nous voulons contrôler la pandémie et prévenir les suivantes ». La lettre poursuit en expliquant que « [le président d’EcoHealth], le Dr Daszak, et ses collègues ont mené des recherches très appréciées, soutenues par les NIH, sur la transmission des coronavirus des hôtes animaux aux êtres humains ». Apparemment, les 77 lauréats du prix Nobel n’ont pas pris connaissance de l’abondante littérature académique – largement disponible à l’époque – décrivant l’implication importante d’EcoHealth dans les expériences de gain de fonction au WIV.
Sept membres du Congrès, les représentants Joseph D. Morelle (Parti démocrate – New York), Sheila Jackson Lee (Parti démocrate – Texas), Steve Cohen (Parti démocrate – Tennessie), Jan Schakowsky (Parti démocrate – Illinois), Seth Moulton (Parti démocrate – Massachusetts) Diana DeGette (Parti démocrate – Colorado) et Nydia M. Velázquez (Parti démocrate – New York) ont également demandé à M. Collins de rétablir la subvention d’EcoHealth, qui, selon eux, a été annulée parce que M. Trump croyait en une « théorie du complot ». Ils ont également affirmé : « La nécessité de ce travail est évidente, aujourd’hui plus que jamais. EcoHealth Alliance reçoit des fonds fédéraux depuis 2014 pour étudier le risque d’émergence du coronavirus des chauves-souris – l’urgence sanitaire mondiale spécifique à laquelle nous sommes maintenant confrontés. » Apparemment, ces membres du Congrès n’étaient pas conscients de la possibilité que ce soit le travail d’EcoHealth qui ait causé l’urgence sanitaire mondiale.
Dans une autre lettre demandant à Francis Collins de rétablir la subvention, les représentants Eddie Bernice Johnson (Parti démocrate – Texas), Frank Pallone (Parti démocrate – New Jersey), Bill Foster (Parti démocrate – Illinois) et Diana DeGette (Parti démocrate – Colorado) ont suggéré que l’annulation était un « exemple flagrant de la politisation par l’administration de la prise de décision scientifique dans le but de faire avancer un narratif politiquement commode ».
Holden Thorp, rédacteur en chef de la collection de revues Science, qui a publié de nombreux articles promouvant la théorie de l’origine naturelle, tout en rejetant les articles sur la théorie de la fuite de laboratoire, s’est également rallié à EcoHealth, en envoyant à M. Collins un de ses articles qui critiquait le retrait de la subvention. M. Thorp a également exprimé son soutien à M. Collins « dans la situation difficile dans laquelle vous vous trouvez ». Dans son article, Holden Thorp a faussement affirmé : « La séquence génétique du SRAS-CoV-2 exclut la possibilité d’un virus fabriqué en laboratoire ».
Indépendamment de la manière dont les revendications de masse ont été lancées, les nouveaux mails révèlent que la direction des NIH s’est rapidement réunie pour réfléchir aux moyens de rétablir la subvention d’EcoHealth.
Dans un mail daté du 14 juin 2020, Francis Collins demande à Lawrence Tabak : « Avez-vous parlé à Mike de ce que serait l’ensemble parfait d’exigences pour lever la suspension d’EcoHealth ? » Mike est Michael Lauer, le directeur adjoint de la recherche extra-muros au NIH. Selon le site Internet des NIH, M. Lauer était chargé de « garantir l’intégrité scientifique, la responsabilité publique et la gestion efficace du portefeuille de recherche extra-muros des NIH », ce qui aurait inclus les fonds envoyés à WIV par l’intermédiaire d’EcoHealth.
L’un des mails dévoilés est un document de Michael Lauer intitulé « EcoHealth Alliance narrative » ( « Le narratif d’EcoHealth Alliance » ). Le contenu de ce document, qui a été envoyé à M. Tabak, est entièrement expurgé. Un autre document de M. Lauer intitulé « EcoHealth Alliance narrative » « Option 1c », suggère que Michael Lauer rédigeait différentes versions des narratifs d’EcoHealth. Le document « Option 1c » est également entièrement expurgé. Nous ne pouvons que deviner les raisons pour lesquelles les hauts responsables des NIH étaient engagés dans les discussions et formulations de différents récits.
En fin de compte, la direction des NIH a décidé de rétablir la subvention d’EcoHealth que Donald Trump avait annulée. M. Lauer a informé EcoHealth de la réintégration dans une lettre datée du 8 juillet 2020, sans fournir d’explication.
Pourtant, bien que la subvention ait été théoriquement rétablie, toutes les activités de recherche liées à la subvention sont restées suspendues dans l’attente d’un examen des dossiers de WIV dans le but de « répondre à la question de savoir si le personnel du WIV avait en sa possession le SRAS-CoV-2 avant décembre 2019 ».
C’était une condition que les NIH savaient qu’EcoHealth serait dans l’incapacité de remplir, même si elle le voulait, car elle nécessitait la coopération des autorités chinoises. Et, en effet, EcoHealth a répondu au début du mois d’août 2020 qu’elle ne se conformerait pas à la demande.
Mrs Collins, Lauer et Tabak semblent avoir élaboré cet arrangement apparemment paradoxal afin de se dégager de toute responsabilité en ce qui concerne une éventuelle annulation de la subvention et l’implication des activités d’EcoHealth au WIV. Les groupes et les personnes qui ont adressés des requêtes en faveur d’EcoHealth ont pu être rassurés et EcoHealth pourrait se justifier, tandis que les NIH étaient en même temps à l’abri des accusations selon lesquelles il finançait toujours des expériences du laboratoire de Wuhan.
C’était gagnant-gagnant car les NIH avait déjà mis en place un nouveau plan de financement qui contournerait l’annulation par Donald Trump de la subvention initiale. Le 27 août 2020, Anthony Fauci a annoncé qu’il accordait à EcoHealth une nouvelle subvention totalisant 7,5 millions de dollars, soit plus du double de la subvention précédente que Donald Trump avait révoquée.
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