Le 25 mai 2016, l’actrice canadienne Anastasia Lin intervenait à l’Oslo Freedom Forum à propos de son rôle dans son dernier film « The Bleeding Edge », basé sur des faits réels de prélèvements forcés d’organes en Chine. (Voir aussi le film « Human Harvest » à ce sujet.) Anastasia y interprète une pratiquante de Falun Gong, persécutée et torturée à cause de sa croyance.
Dans son discours, elle expose brièvement son parcours. Après son arrivée au Canada à l’âge de 13 ans, elle a pu en apprendre davantage sur l’actualité de son pays d’origine. Elle s’est promise alors de se faire la voix des opprimés. C’est à cette fin qu’elle s’est inscrite quelques années plus tard au concours de Miss Monde, utilisant la notoriété de l’évènement pour promouvoir la défense des droits de l’homme et faire connaître la réalité politique du gouvernement chinois.
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« Beaucoup de Chinois peinent à accepter la vérité, même après avoir quitté la Chine ». « C’est une telle indignation de réaliser [que l’on a] été trompé durant si longtemps », « d’apprendre que tout son système de croyances est basé sur des mensonges », explique-t-elle.
« Sous l’emprise du gouvernement chinois, des médias et du système éducatif, j’ai été formatée pour ressentir de la haine et condamner les véritables héros de mon pays. Ces personnes prêtes à risquer leur vie au nom d’idéaux plus élevés. Et pas seulement cela. J’ai été poussée à participer à l’endoctrinement des autres. En tant que déléguée de classe en Chine, mon rôle était d’organiser pour mes camarades, des séances de vidéoprojection de la propagande haineuse du Parti communiste chinois. »
« Le gouvernement chinois tente de faire de tous les Chinois des complices de ses crimes. »
Alors qu’elle remportait le concours de Miss Canada en mai 2015, le gouvernement chinois lui a refusé l’entrée en Chine, où devait se dérouler la finale – la disqualifiant ainsi du concours. Elle témoigne également des menaces émises à l’encontre de sa famille restée au pays, pour lui faire cesser ses activités militantes. Anastasia a choisi une carrière d’actrice en cherchant des rôles lui permettant de se faire la porte-parole des sans-voix, dans des films qui mettent en lumière ce qui se passe en Chine, « depuis la censure officielle, à la corruption dont ont résulté des bâtiments scolaires fragiles et qui se sont effondrés, tuant des milliers d’élèves lors du tremblement de terre dans la région du Sichuan », en 2008. Beaucoup de Chinois à qui l’on a proposé des rôles dans ces films ont plié bagages par peur des représailles du Parti communiste chinois (PCC).
Le PCC a mis en place un système d’agences spécialisées, travaillant à s’assurer que les ressortissants chinois continuent d’adhérer aux idées du régime, dit-elle. « En sortant du rang, nous risquons de mettre en danger les membres de nos familles restés là-bas ».
Anastasia Lin explique également que les Chinois ne sont pas les seuls à subir les pressions de la politique du gouvernement chinois. Les journalistes qui tentent de révéler autre chose que la vision du PCC se voient refuser leur visa d’entrée. « Même certains studios d’ Hollywood […] vendent leur intégrité artistique contre l’accès au marché chinois », ajoute-t-elle.
Dans son dernier film, Anastasia joue le rôle d’une femme torturée pour avoir refusé de renoncer à ses croyances. Elle est finalement tuée en détention et ses organes, prélevés puis vendus. « Des dizaines de milliers de pratiquants de Falun Gong, ainsi que nombre de Tibétains, d’Ouïghours et de Chrétiens des Églises de maisons, sont tués pour que leurs organes soient vendus. Cela profite à l’industrie florissante de la transplantation d’organes en Chine ».
« Nous – l’Occident, avons échoué […]. Nous avons montré au régime communiste chinois qu’il pouvait abuser, emprisonner et tuer ses citoyens en toute impunité ».
Anastasia Lin termine sa présentation par une scène extraite du son dernier film « The Bleeding Edge », choisie pour témoigner de la compassion et de la grandeur d’âme dont font preuve les pratiquants de Falun Gong en Chine. On voit la victime refuser de céder à la colère et à la haine envers ses tortionnaires en les plaignant de devoir un jour se justifier devant leurs enfants…
« Ces victimes sont pacifiques », conclut-elle. « C’est ce grand esprit de compassion dont ont peur les dictateurs ». « Peu importe combien de violences leurs sont infligées, elles ne se laissent pas corrompre. »
En ajoutant : « Il n’y a pas besoin d’être un acteur pour se mettre à la place de ces gens. Pas besoin d’être un acteur pour partager leur histoire. Mais si vous pouvez agir, nous vous en serons profondément reconnaissants. »
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