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Ancien roi des pistes, Marc Girardelli s’est emparé de la station de Bansko

décembre 18, 2018 13:44, Last Updated: décembre 18, 2018 15:23
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L’ancienne légende luxembourgeoise du ski alpin Marc Girardelli a créé la surprise mardi en annonçant détenir la station de ski bulgare de Bansko, devenue une étape régulière de la Coupe du monde, et dont l’identité du propriétaire restait un mystère.

Consultant depuis 2004 de la Fédération bulgare de ski et « ambassadeur » de la station, la plus grande des Balkans, le quintuple vainqueur de la Coupe du monde (1985, 1986, 1989, 1991, 1993) aujourd’hui âgé de 55 ans avait de longue date des attaches dans le pays. Mais sa confession à l’antenne de la télévision Nova a fait l’effet d’une bombe concernant un domaine dont l’expansion spectaculaire s’est régulièrement accompagnée d’accusation d’atteintes à l’environnement, voire de corruption, dans ce pays gangréné par ce fléau.

Girardelli, également quadruple champion du monde, a indiqué avoir acquis il y a deux ans la société Ulen qui gère cette station offrant 75 km de pistes dans la chaîne de Pirin (sud-ouest de la Bulgarie) et réputée comme étant l’une des moins chères d’Europe.

« J’ai acheté la société Ulen en 2016. Elle appartenait à un fonds, je l’ai achetée à ce fonds », a-t-il déclaré à Nova, sans livrer davantage de précisions. L’homme aux 46 victoires en Coupe du monde a présenté lundi au gouvernement des documents attestant qu’il possède le fonds Tax services Ltd, la société enregistrée aux Iles Vierges britanniques qui contrôle Ulen, a précisé le ministère de l’Environnement.

Le développement de la station depuis 2000 à l’initiative d’Ulen a suscité et suscite toujours les critiques d’opposants et de défenseurs de l’environnement, qui dénoncent un saccage environnemental et l’« opacité » entourant la gestion de la station, située dans un parc naturel. Girardelli a confié mardi avoir acquis la station à un prix « intéressant ». « Beaucoup de bruits négatifs couraient, créant une attitude négative à Bansko, ce qui a obligé le fonds à vendre », a-t-il précisé.

L’ex-skieur d’origine autrichienne n’a pas révélé à qui il avait acheté la station, invoquant une clause de « confidentialité ». En février, le Premier ministre Boïko Borissov avait toutefois indiqué qu’Ulen appartenait « comme tout le monde le sait à Tseko Minev », le président de la Fédération bulgare de ski. L’intéressé avait formellement démenti cette affirmation.

Interrogé par Nova, Girardelli s’est contenté de reconnaître être un proche de cet homme d’affaires. « J’ai des hobbies communs avec Tseko Minev: le ski, la nature, la montagne », a-t-il indiqué. L’annonce de l’ancienne star intervient alors qu’Ulen bataille depuis plusieurs années pour construire une deuxième télécabine afin de désengorger l’accès aux pistes, fréquentées chaque saison par quelque 150.000 visiteurs.

« Nous avons intérêt à développer la meilleure zone de ski d’Europe de l’Est », a estimé mardi Girardelli. « Nous essayons depuis dix ans de construire une deuxième télécabine et ne pouvons pas », a-t-il déploré. L’organisation écologiste WWF reproche à Ulen d’exploiter un territoire supérieur de deux tiers à la concession accordée en 2001, au cœur d’un parc naturel classé par l’Unesco depuis 1983. Le parquet a reconnu des « irrégularités » dans ce dossier.

Comptant parmi les grandes stations les plus abordables d’Europe, Bansko a vu sa fréquentation exploser ces dernières années, attirant des skieurs de tout le continent. Au prix de queues records en haute saison, la capacité horaire de l’actuelle télécabine étant limitée à 2.200 personnes.

Hôte d’épreuves de la Coupe du monde de ski alpin depuis 2009, la station bulgare, qui culmine à 2.600 m d’altitude, accueillera un combiné, un super-G et un géant hommes du 22 au 24 février, comptant pour cette compétition. Après la fin de sa carrière en 1997, Marc Girardelli s’était brièvement essayé aux affaires en investissant dans l’hôtellerie et le ski en salle en Autriche et en Allemagne.

D.C avec AFP

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