L’homme accusé d’avoir poignardé à mort trois fillettes fin juillet en Angleterre, attaque qui avait déclenché des émeutes dans le pays, a été inculpé pour infraction « terroriste » après la découverte d’un manuel d’Al-Qaïda à son domicile, a annoncé la police britannique le 30 octobre. Il a aussi été inculpé pour avoir fabriqué de la ricine, un poison très puissant.
Le meurtre des fillettes de 6, 7 et 9 ans, le 29 juillet à Southport (nord-ouest de l’Angleterre) lors d’un cours de danse inspiré de la star de la pop Taylor Swift, avait choqué le pays et déclenché les émeutes les plus importantes en Angleterre depuis 13 ans.
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De violentes manifestations avaient eu lieu dans des dizaines de villes, les autorités déclarant que des rumeurs circulant sur internet décrivait l’attaque comme étant terroriste et commise par un demandeur d’asile. On apprenait plus tard que le suspect était né au Pays de Galles dans une famille originaire du Rwanda.
La piste terroriste n’avait pas été retenue dans l’enquête sur les meurtres, et les motivations de l’auteur présumé, Axel Rudakubana, âgé de 18 ans, avaient été déclarées inconnues.
L’ « infraction terroriste » finalement reconnue
Mardi, la police a cependant annoncé de nouveaux chefs d’inculpation contre lui, après des perquisitions à son domicile dans les jours qui ont suivi l’attaque de Southport.
Axel Rudakubana est accusé d’avoir produit de la ricine, un poison retrouvé à son domicile, a indiqué Serena Kennedy, responsable de la police du Merseyside, dans le nord-ouest de l’Angleterre.
Le jeune homme est inculpé pour « détention d’informations […] susceptibles d’être utiles à une personne commettant ou préparant un acte de terrorisme », a-t-elle ajouté, en précisant qu’il s’agit d’un manuel d’entraînement d’Al-Qaïda.
Axel Rudakubana a comparu le 31 octobre devant la justice, où il a refusé de s’exprimer. Le procès pour l’attaque de Southport est, lui, prévu en janvier. Le jeune homme est inculpé pour le meurtre des trois fillettes ainsi que pour avoir blessé huit autres enfants et deux adultes.
Pas encore d’ « incident terroriste » malgré les spéculations
« À l’heure actuelle, la police antiterroriste n’a pas déclaré que l’attaque du lundi 29 juillet était un incident terroriste », a rappelé Serena Kennedy lors d’une conférence de presse. « Je reconnais que les nouvelles accusations peuvent donner lieu à des spéculations », a-t-elle admis. Selon Serena Kennedy, il n’y avait pas de ricine sur le lieu de l’attaque.
« Nous déconseillons vivement à quiconque de spéculer sur les motivations de cette affaire », a ajouté la responsable de la police. « Je vous demande d’être patients, de ne pas vous lancer dans des rumeurs et des spéculations et de ne pas croire tout ce que vous lisez sur les réseaux sociaux », a insisté Serena Kennedy à l’adresse du public.
L’opposition parle de dissimulation, Downing Street dément
Downing Street a rapidement dû nier avoir dissimulé au public des informations sur les attaques. « Les décisions d’inculpation et le moment où elles sont prises sont du ressort du parquet », a dit un porte-parole.
Deux têtes d’affiche du parti conservateur, en compétition pour prendre la tête des Tories ont demandé des explications au Premier ministre travailliste Keir Starmer. Il doit « de toute urgence expliquer au pays ce qu’il savait sur l’attaque de Southport et quand il l’a su », a déclaré l’un d’eux, Robert Jenrick. « La dure réalité de la migration de masse est dissimulée. Nous avons besoin de la vérité », a-t-il ajouté.
« L’État ne devrait pas mentir à ses propres citoyens », a continué Robert Jenrick, en course pour devenir le chef du Parti conservateur et ainsi chef de l’opposition. « Nous ne savons pas pourquoi ces informations ont été dissimulées. Pourquoi a-t-il fallu des mois à la police pour exposer des faits fondamentaux sur cette affaire? », a-t-il interrogé.
Selon la BBC, de hauts responsables du gouvernement ont été informés ces dernières semaines de la possibilité de nouvelles charges contre Axel Rudakubana.
Lors des manifestations fin juillet et début août, la police avait procédé à un millier d’arrestations. Des centaines de personnes avaient été inculpées et plusieurs d’entre elles condamnées à des peines de prison ferme.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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