Qui étaient les muses grecques ? Zeus, le roi des dieux maniant la foudre, et Mnémosyne, la déesse de la mémoire, avaient neuf filles que l’on appelait les neuf Muses. Les Muses étaient considérées comme des déesses qui apportaient l’inspiration. Elles inspiraient la musique, la poésie, la danse et la connaissance.
Il est intéressant de noter qu’il a fallu l’union de Zeus, souvent associé à l’éclair, et de Mnémosyne, la mère de la mémoire, pour créer les neuf Muses comme sources d’inspiration. Nous disons parfois que nos moments d’inspiration nous arrivent « en un éclair ». Nous pouvons aussi dire : « Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? » comme s’il s’agissait de quelque chose que nous savions déjà.
La première des neuf Muses était Calliope, qui signifie « belle voix ». Calliope était la Muse de l’éloquence et de la poésie épique. La dernière des Muses était Uranie. Uranie signifie « la céleste ». Comme son nom l’indique, elle était la Muse de l’astronomie et de l’astrologie.
Les Muses Uranie et Calliope de Simon Vouet
Le peintre français Simon Vouet, du XVIe au XVIIe siècle, a peint une belle représentation de ces deux muses, intitulée Les muses Uranie et Calliope.
À l’extrême gauche de l’œuvre, il a peint Uranie, vêtue de blanc et de bleu, et portant une couronne d’étoiles alors qu’elle est assise sur un globe céleste. Son corps fait face à Calliope, mais son visage idéalisé regarde par-dessus son épaule vers nous, le public.
Mais Calliope, habillée en jaune et rose, regarde attentivement Uranie qui pose sa main sur l’épaule de Calliope. Calliope tient un livre sur ses genoux. On peut voir une partie d’un mot, « odiss », sur le livre, ce qui peut l’identifier comme le poème épique d’Homère, Odyssée.
Les deux muses sont assises devant une architecture antique avec des colonnes cannelées qui s’élèvent au-dessus de leurs têtes et hors du plan de l’image. À la droite des Muses se trouvent trois chérubins portant une ceinture jaune, rose ou bleue. Les chérubins transportent des couronnes de laurier en direction du paysage ouvert sur le côté droit de la composition.
Un appel à rendre hommage à l’éloquence céleste
Quelles significations pouvons-nous tirer de ce tableau ? Examinons d’abord Calliope et Uranie. Dans son œuvre Phèdre, Platon décrit Calliope et Uranie comme les Muses « qui s’occupent principalement du ciel et de la pensée, divine aussi bien qu’humaine, et qui ont la parole la plus douce ».
D’après la signification de leurs noms, lorsqu’elles sont représentées ensemble, elles sont la « belle voix céleste » qui inspire la musique, la poésie, la danse et la connaissance du ciel.
Uranie est assise sur le globe céleste, qui pourrait représenter le ciel qui la soutient. Elle nous regarde par-dessus son épaule, et son expression suggère qu’elle nous attend en silence. Que pourrait-elle attendre de nous ?
Avant de répondre à cette question, regardons Calliope. Elle regarde attentivement Uranie, et Uranie pose sa main sur l’épaule de Calliope comme pour la réconforter. Cependant, il y a peut-être plus à considérer concernant les mains de ces personnages.
Uranie touche-t-elle Calliope pour lui faire partager le ciel ? Calliope se tourne-t-elle vers elle pour l’accepter ? Peut-être qu’Uranie est comme un conduit des choses célestes, et le ciel passe du globe sur lequel elle est assise à Calliope, qu’elle touche.
Calliope poursuit ce transfert céleste. Que touche Calliope ? Avec quoi partage-t-elle les cieux ? Elle touche l’Odyssée d’Homère, ce qui suggère que le poème épique – la littérature – est un moyen de partager l’éloquence divine. Ainsi, Uranie partage le ciel avec Calliope, et Calliope partage le ciel par la poésie.
Et que dire des trois chérubins ? Que peuvent-ils représenter ? Bien que les chérubins se trouvent derrière Calliope, dans la composition, ils s’envolent de l’endroit où elle tient le poème. Pourraient-ils représenter l’inspiration pour créer des poèmes épiques, de beaux mots et de douces paroles ?
Ils portent des couronnes de laurier, symboles de la victoire, loin des deux Muses. Ce sont les choses qu’ils touchent. Jusqu’à présent, nous pouvons présumer que les deux autres personnages partagent le ciel par les choses qu’ils touchent. Les chérubins partagent-ils aussi le ciel par le biais des couronnes de laurier ? Je réponds par l’affirmative.
Et où les emportent-ils ? Ils les emportent dans notre monde pour couronner quelqu’un de victorieux. Et qui pourraient-ils couronner de victorieux ? Quiconque parmi nous serait digne d’être inspiré pour rendre hommage à l’éloquence divine. Ceux que les chérubins couronnent seront ceux que les Muses inspirent.
Pour revenir à notre question ci-dessus, je pense que c’est pour cela qu’Uranie nous regarde : elle nous appelle à être suffisamment dignes pour être inspirés par les Muses. Et que doivent faire les dignes inspirés ? Parler au nom des vérités du ciel avec éloquence et beauté. Son regard demande : « Qui parmi vous devons-nous inspirer ? »
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