Âgée aujourd’hui de 56 ans, Sylvie Rabadeux, une agricultrice de Pléchâtel près de Rennes (Ille-et-Vilaine), a subitement appris en 2019, à l’âge de 54 ans, qu’elle avait été adoptée. Depuis, elle cherche à savoir qui lui a donné naissance à Pleurtuit, en 1965.
Alors que Sylvie Rabadeux avait perdu ses deux parents, ce fut au tour de son mari de décéder brutalement, en juillet 2019. Un mois plus tard, dans les papiers amenés par la notaire venue régler la succession de son époux, Sylvie est tombée des nues, et ses trois fils aussi. La raison : d’après son extrait d’acte de naissance, dans les « mentions marginales », Sylvie a appris qu’elle avait été adoptée.
Alors âgée de 54 ans, Sylvie s’est écriée : « Mais non, je n’ai pas été adoptée, j’ai les mêmes yeux que ma mère ! » Cependant, Marcel et Henriette Piel, ses parents, sont bel et bien décédés sans jamais ne lui avoir dit qu’ils étaient en réalité ses parents adoptifs, la laissant finalement avec tout un tas de questions sans réponses, et avec une remise en question de toute sa vie et de son enfance, relate Actu.fr.
— une minute (@uneminute3) February 23, 2021
Après cette révélation, « j’ai tout imaginé, j’étais dans l’urgence de savoir », a partagé Sylvie. Des recherches qui l’ont menée à Pleurtuit en Ille-et-Vilaine, où elle est née le 24 octobre 1965 et où elle aurait été recueillie par ses parents adoptifs trois jours seulement après sa naissance, puis baptisée le 28 octobre 1965 à l’hôpital de la Sagesse dont les bâtiments à n’existent plus aujourd’hui.
Sur place, elle a appris que sa marraine avait été désignée parmi les religieuses de la congrégation, d’après le nom qui figure sur la retranscription de son certificat de baptême, où Sylvie est mentionnée de « parents inconnus ». Quant au jugement d’adoption rendu par le tribunal de Versailles, ses parents figurent comme « non dénommés ».
Une adoption plénière qui a été acté du 12 octobre 1967 et qui aurait dû empêcher la communication ultérieure des « mentions marginales » de son acte de naissance. « Il y a eu erreur et l’erreur est humaine. C’est que je devais l’apprendre d’une façon ou d’une autre », a déclaré Sylvie, avec les larmes aux yeux.
« Mes parents restent mes parents. Je ne leur en veux pas. Bien sûr, j’aurais voulu que ma mère adoptive me parle. Comment a-t-elle pu garder ça pour elle quand j’étais enceinte ? Mais elle était seule, elle n’avait pas de famille proche et elle a toujours vécu avec nous. Elle avait sans doute peur de ma réaction, peur d’un rejet », a partagé Sylvie, qui a expliqué que son père adoptif était mort d’un cancer quand elle était jeune, et que sa mère adoptive était morte en 2002.
« Maintenant, je comprends pourquoi depuis mon adolescence je n’arrivais pas à l’appeler ‘Maman’. Il faut croire que mon inconscient savait », s’est remémorée Sylvie.
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Aidée par son fils aîné Alexandre et par des personnes de Pleurtuit qui ont réagi à ses postes sur Facebook, Sylvie a pu découvrir d’autres détails sur sa famille adoptive, mais aucune information concernant ses parents biologiques.
Selon elle, aucun dossier d’adoption ne figure dans les archives de l’Aide sociale à l’enfance d’Ille-et-Vilaine ou des Côtes-d’Armor. Pour espérer en savoir plus, il lui faudrait désormais la copie intégrale de son acte de naissance, où le nom de sa mère biologique devrait être écrit, sauf si elle a accouché sous X.
Cet acte de naissance se trouve à la mairie de Pleurtuit, où elle s’est d’ailleurs rendue pour consulter les tables décennales, qui ne lui ont rien appris de nouveau. Problème : « Je suis allée voir la personne chargée de l’état civil. Elle n’avait pas le droit de me montrer ce document. Il était à 1 ou 2 mètres de moi, et je ne pouvais pas le voir, c’était terrible », a partagé Sylvie.
Ne souhaitant rien lâcher, Sylvie a alors saisi le Conseil national d’accès aux origines personnelles (CNAOP) qui depuis 2002 peut communiquer l’identité des parents de naissance même quand elle est couverte par le secret d’un accouchement sous X. Cependant, il faut que la personne, si elle est encore vivante, donne son consentement.
Selon Sylvie : « Ma mère biologique doit avoir 70 ou 75 ans aujourd’hui », a-t-elle supposé. En attendant, Sylvie a également fait un test ADN via la société MyHeritage, afin de tenter une autre piste et espérer retrouver de lointains parents biologiques : « Une personne habitant Saint-Malo a matché à 2,2 % avec moi. Cela veut dire qu’on a peut-être des grands-parents, des arrière grands-parents communs. Je lui ai envoyé un mail et j’espère une réponse. »
Aujourd’hui, Sylvie continue ses recherches : « J’ai besoin de savoir, de comprendre le début de mon histoire », a-t-elle partagé. Cependant, elle ne cherche pas à retisser un lien parental : « Ce serait une trahison par rapport à mes parents adoptifs. » Elle se dit simplement prête à tout entendre, sans juger. Prête aussi à apprendre que ses parents biologiques sont décédés.
Mais malgré tout, « il y a forcément quelqu’un sait quelque chose, à Pleurtuit ou aux alentours », a partagé Sylvie.
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