Une ancre de fer brisée, de plusieurs centaines d’années, témoigne de la tempête qui a fait sombrer deux épaves anciennes au large de Césarée, en Israël. Une des deux épaves datait du milieu du 3e siècle, l’autre du 14e siècle. Malgré cette différence d’âge, elles ont été découvertes au même endroit. Leurs cargaisons constituent un trésor préservé par le faible taux d’oxygène sous la mer.
Lors d’une étude sous‑marine, des plongeurs de l’unité d’archéologie marine de l’Autorité israélienne des antiquités ont localisé les restes de deux coques d’épaves disséminées sur le fond marin dans des eaux peu profondes (env. 4 m). Ils ont trouvé des dizaines de gros clous en bronze, des tuyaux en plomb provenant d’une pompe de cale, ladite ancre et un plomb de sondage pour mesurer la profondeur du fond marin.
On a également découvert des trésors provenant de la cargaison du navire, notamment des centaines de pièces romaines en argent et en bronze datant du premier au troisième siècle, un important butin d’environ 560 dirhams en argent datant du début du 12e siècle, pendant la période mamelouke, un aigle en bronze symbolisant la domination romaine, une figurine représentant un acteur romain (un « pantomime ») portant un masque de comique, plusieurs cloches en bronze destinées à éloigner les mauvais esprits, ainsi que plusieurs récipients en terre.
« Les pièces de monnaie sont importantes pour comprendre l’économie à cette époque « , a déclaré le Dr Robert Kool, chef du département des pièces de monnaie de l’Autorité. « Nous savons beaucoup de choses grâce aux documents, mais en fait, à partir du matériel archéologique, nous avons très peu de découvertes. »
Plus intéressant encore, les archéologues sont tombés sur un certain nombre d’effets personnels rares de voyageurs des mers décédés à des époques lointaines, notamment une pierre précieuse rouge (qui aurait été sertie dans une bague), représentant une lyre sculptée (connue en Israël sous le nom de kinor David ou « harpe de David ») ; à proximité, se trouvait une étonnante bague octogonale en or sertie d’une pierre précieuse verte gravée d’un jeune berger portant un bélier ou un agneau sur ses épaules. Ce motif représente le Seigneur en tant que « bon pasteur », veillant sur le troupeau que représente l’humanité. C’est un des plus anciens symboles chrétiens.
« Cette bague en or unique portant la figure du ‘Bon Pasteur’ nous donne, peut‑être, une indication sur son propriétaire, un des premiers chrétiens », a déclaré l’Autorité dans un communiqué de presse. L’anneau a été découvert près du port de Césarée, un site d’une grande importance dans la tradition chrétienne. Césarée fut un foyer du christianisme dès ses origines et abritait une des premières communautés chrétiennes. « C’est là que l’apôtre Pierre a baptisé le centurion romain Corneille », ont-ils noté, « c’était la première fois, selon la Bible, qu’un non‑juif était accepté dans le giron chrétien ».
Quant à la tempête qui a ravagé ces deux navires – qui ont un millier d’années de différence – il est possible qu’ils aient été ancrés au large par crainte de conditions difficiles ou d’un temps orageux, a déclaré l’Autorité, car les marins savent que l’amarrage dans des eaux peu profondes dans un port peut être dangereux ou conduire à une catastrophe. « Le port est l’endroit le plus dangereux pour le navire », a déclaré Jacob Sharvit, directeur de l’unité d’archéologie marine de l’Autorité. « C’est pourquoi nous avons dans ce petit site d’ancrage de nombreux endroits où nous pouvons trouver de nombreuses épaves de navires de différentes périodes au même endroit. »
Les côtes israéliennes sont « riches en sites et en découvertes qui sont des biens du patrimoine culturel national et international, ils sont très importants », a déclaré le directeur de l’Autorité, Eli Eskozido, ajoutant que les navires sont également « extrêmement vulnérables ». Pour cette raison, l’Autorité effectue des prospections sous‑marines « pour localiser, surveiller et sauver toute pièce antique. »
« Il existe de nombreux types d’activités sportives le long des côtes israéliennes, notamment la plongée, la plongée avec tuba, la natation en eau libre et la voile, au cours desquelles des pièces antiques sont occasionnellement découvertes », a déclaré M. Eskozido.« Nous lançons un appel aux plongeurs : si vous tombez sur une trouvaille ancienne, notez son emplacement sous‑marin, laissez-la dans la mer et signalez‑la auprès de nous immédiatement. La découverte et la documentation d’artefacts sur leur lieu de découverte original ont une énorme importance archéologique et parfois, même une petite trouvaille mène à une grande découverte. »
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