Le Suédois Armand Duplantis à la perche et l’Ethiopienne Gudaf Tsegay sur 5.000 m ont établi deux nouveaux records du monde et illuminé une grande journée d’athlétisme dimanche à Eugene (Oregon, Etats-Unis) pour les finales de la Ligue de diamant.
En juillet 2022, pour la dernière journée des Mondiaux d’athlétisme, le stade champêtre du Hayward field, tout de jaune et de vert, avait déjà fait jouer sa « magie », comme le veut l’expression locale, avec deux records du monde, Tobi Amusan sur 100 m haies et Armand Duplantis, déjà, à la perche.
Un an et deux mois plus tard, la magie des lieux opère toujours et a offert une fin de saison en apothéose avant de déplacer les projecteurs vers les Jeux olympiques de Paris en 2024.
Armand, dit « Mondo » Duplantis, qui est né et a grandi aux Etats-Unis (Louisiane), s’est de nouveau envolé dans le ciel dégagé de l’Etat forestier de l’Oregon, portant son record du monde à 6,23 m, dès son premier essai.
« C’est déjà mon deuxième record dans le nouveau Hayward field, qui combine à la fois le côté historique et moderne, avec une piste super rapide et une belle énergie du public », a apprécié le Suédois, pays de sa mère. « Ma limite se situe encore plus haut, j’espère continuer à bien sauter et de plus en plus haut, mais je veux d’abord savourer cette performance. J’aime la perche de façon intense, et ce depuis que je suis gamin. Si je peux faire grandir ma discipline et amener d’autres personnes à nous regarder en sautant haut, alors ma mission sera accomplie. »
Duplantis, prodige de la perche, dépoussière une discipline qu’il écrase de son talent avec un septième record du monde depuis 2020 lorsqu’il avait effacé la marque du Français Renaud Lavillenie (6,17 m contre 6,16 m). Le Suédois, invaincu en 2023, possède à 23 ans trois titres de champion du monde (dont un en salle) et un titre olympique décroché à Tokyo en 2021.
Gudaf Tsegay et ses jambes de feu
Avant lui, Gudaf Tsegay avait fait parler ses jambes de feu sur 5.000 m. En 14 min 00 sec 21/100, l’Ethiopienne a détruit de près de cinq secondes le record réussi par la Kényane Faith Kipyegon à Paris en juin (14:05.20).
Parfaitement emmenée par les meneuses d’allure et guidée par la « wavelight » (technologie lumineuse en bord de piste), Tsegay a fini en solitaire après avoir réussi à décrocher de son sillage la Kényane Beatrice Chebet, elle-même tout proche de l’ancien record (14:05.92).
Kipyegon, invaincue cette saison et championne du monde de la distance en Hongrie, ne participait pas à la course après avoir remporté le 1.500 m samedi.
A 26 ans, Tsegay s’empare ainsi d’un deuxième record du monde, après celui du 1.500 m en salle (3:53.09 à Liévin en 2021). La médaillée de bronze olympique et championne du monde 2022 du 5.000 m avait dominé le 10.000 m des Championnats du monde de Budapest le mois dernier, mais failli en finale du 5.000 m (13e), affaiblie physiquement.
« Je visais clairement le record du monde aujourd’hui. Mon premier objectif était aux Mondiaux, mais j’ai souffert d’une jambe en finale du 5.000 m. Je n’en ai pas dormi. Et ça m’a motivé pour aujourd’hui, je suis heureuse », a réagi la coureuse originaire du Tigré (nord de l’Ethiopie), région déchirée par une guerre civile entre 2020 et 2022 qui l’avait longuement coupée de ses proches.
Une pluie de meilleures performances de la saison
Après une première moitié de compétitions samedi, la dernière journée d’athlétisme international a connu une pluie de meilleures performances de la saison: l’Ukrainienne Yaroslava Mahuchikh à la hauteur (2,03 m); le champion olympique jamaïcain Hansle Parchment, qui s’est offert le scalp du champion du monde américain Grant Holloway sur 110 m haies (12.93, 0,9 m/s de vent); le Kényan Emmanuel Wanyonyi sur 800 m (1:42.80); et l’Américaine Athing Mu sur la même distance (1:54.97, record des Etats-Unis), pour le chrono le plus rapide depuis Caster Semenya en 2018.
Après sa victoire sur le mile (environ 1.609 m) samedi, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen s’est lui imposé sur 3.000 m dimanche en 7 min 23 sec 63/100, le troisième chrono de l’histoire de cette discipline non disputée en championnat.
Très attendue sur 200 m, la Jamaïcaine Shericka Jackson a réussi le 8e meilleur chrono de l’histoire (21.57, 0,3 m/s de vent), restant à distance du vieux record du monde de la controversée américaine Florence Griffith-Joyner (21.34 en 1988).
L’athlète français le plus en vue, Yanis Meziane, a pris la 4e place du 800 m en 1 min 43 sec 94, égalant son record personnel établi la semaine dernière.
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