Le chancelier allemand Olaf Scholz a rendu samedi hommage aux victimes de l’attaque à la voiture-bélier commise à Magdebourg sur un marché de Noël dont les motivations restent troubles malgré l’arrestation de l’auteur présumé, d’origine saoudienne.
Vêtu de noir, M. Scholz a déposé des fleurs sur le parvis de l’église, face au lieu du drame dont le bilan s’est alourdi à cinq morts et plus de 200 blessés, a annoncé samedi le chef du gouvernement régional Reiner Haseloff.
« Nous avons entre-temps cinq vies humaines à déplorer. Et plus de 200 blessés, dont de nombreux blessés graves et très graves. Et c’est une dimension qu’aucun d’entre nous n’aurait pu imaginer », a-t-il déclaré sur place. A ses côtés, le chancelier Olaf Scholz a dénoncé un « acte terrible » et « fou ».
De nombreux anonymes l’ont précédé, déposant bouquets et bougies, pour témoigner de l’effroi qui a figé le pays à quelques jours de Noël et en pleine campagne électorale.
Le suspect, médecin de 50 ans, originaire d’Arabie Saoudite
Le profil du suspect, interpellé sur les lieux, intrigue : ce médecin de 50 ans, originaire d’Arabie Saoudite, exerçait dans une petite ville non loin de Magdebourg. Il est arrivé en Allemagne en 2006. « En l’état actuel de l’enquête il n’est pas encore possible de catégoriser ce qui s’est passé sur le marché de Noël » vendredi soir, a indiqué la police locale.
L’Arabie saoudite a condamné l’attaque et affirmé son « rejet de la violence ». Parmi les personnes, parfois en larmes, se recueillant sur le porche de l’église Johanneskirche, Michael Raarig, ingénieur à la retraite de 67 ans, s’est dit « triste et choqué ». « Je n’aurais jamais cru que cela était possible ici », souligne-t-il.
Vers 19h00 (18h00 GMT) vendredi, une voiture puissante s’est subitement engouffrée dans les allées du marché de Noël en fauchant un à un les visiteurs sur son passage sur quelque 400 mètres. L’attaque est survenue huit ans presque jour pour jour après un acte similaire commis sur un marché de Noël de Berlin, alors que l’Allemagne, en pleine campagne électorale, est en état d’alerte contre le risque d’attentats.
Ses prises de positions fréquentes sur les réseaux sociaux dressent le portrait d’un homme se sentant persécuté, ayant rompu avec l’islam et dénonçant les « dangers » d’une islamisation de l’Allemagne. Il était connu dans la communauté des émigrés saoudiens en Allemagne et aidait des demandeurs d’asile, des femmes notamment.
Un responsable du parti-social démocrate du chancelier Olaf Scholz, Dirk Wiese, a mis en garde samedi contre toute conclusion hâtive. « Il semble que les choses soient ici différentes de ce que l’on supposait au départ », a-t-il déclaré au quotidien Rheinische Post, soulignant que le profil du suspect le désigne plutôt comme un sympathisant du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) ou d’Elon Musk.
La formation se place derrière les conservateurs, qui réclament eux aussi un tour de vis concernant l’accueil des réfugiés, mais devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz. « Quand tant de gens viennent chez nous, il faut aussi y regarder d’un peu plus près. On paye maintenant la facture », a jugé l’ingénieur à la retraite Michael Raarig, très critique vis-à-vis du gouvernement actuel.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.