Le gouvernement avait ordonné la fermeture pour six mois de la mosquée de Pantin le 21 octobre dernier. La Fédération musulmane de Pantin, qui assure la gestion du lieu de culte, avait alors saisi le Conseil d’État.
Mercredi 25 novembre, le Conseil d’état a confirmé la fermeture temporaire de la mosquée de Pantin, estimant comme le gouvernement qu’elle avait diffusé, avec l’ONG Barakacity, des messages incitant à la haine voire à des actes terroristes. Le gouvernement avait ordonné la fermeture pour six mois de la mosquée de Pantin (Seine-Saint-Denis) le 21 octobre et dissout une semaine plus tard BarakaCity à la suite de l’assassinat du professeur Samuel Paty par un jeune islamiste radicalisé.
La mosquée de Pantin s’est retrouvée dans la tourmente pour avoir diffusé, le 9 octobre, la vidéo d’un père d’élève du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) indigné après un cours sur la liberté d’expression de M. Paty qui y avait montré les caricatures de Mahomet à ses élèves.
Cette vidéo avait été à l’origine de l’engrenage qui a conduit à l’assassinat du professeur d’histoire-géographie le 16 octobre. La Fédération musulmane de Pantin, qui assure la gestion du lieu de culte, avait alors saisi le Conseil d’État. Lors de l’audience lundi, son président M’hammed Henniche avait estimé avoir donné des « gages » afin d’obtenir une réouverture plus rapide.
La mosquée pourra demander sa réouverture
Mais le juge des référés du Conseil d’État a notamment jugé que « les propos tenus par les responsables de la Grande mosquée de Pantin et les idées ou théories diffusées en son sein constituent une provocation, en lien avec le risque de commission d’actes de terrorisme, à la violence, à la haine ou à la discrimination », justifiant sa fermeture administrative. Il a toutefois précisé que la fédération pourra demander sa réouverture « lorsqu’elle estimera avoir pris les mesures » permettant d’éviter de nouveaux « dysfonctionnements ».
Les avocats de la fédération, William Bourdon et Vincent Brengarth, se sont dits stupéfaits d’entendre que « la mosquée serait devenue un lieu de rassemblement » pour la « mouvance islamique radicale » alors qu’elle avait jusque-là toujours « été érigée en exemple par les pouvoirs publics ». Ils ont également déploré qu’il n’ait pas été tenu compte des « arguments et garanties apportés », parmi lesquelles le départ de l’imam.
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