ARTS & CULTURE

Auguste Garnerey, Vues du jardin de Joséphine

avril 27, 2018 11:55, Last Updated: avril 27, 2018 13:14
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L’impératrice Joséphine reste gravée dans la mémoire pour son goût de luxe son élégance à la française mais également pour sa passion et ses connaissances approfondies des plantes.

Les jardins de sa demeure de Malmaison sont réputés pour leur rare collection botanique, immortalisée par le pinceau de Redouté nommé Peintre des fleurs de l’impératrice.

« Mon jardin, qui est la plus belle chose possible, est plus fréquenté par les Parisiens que mon salon ! » écrit-elle à son fils Eugène en 1813.

Redouté peint les roses et les pivoines mais la mission de représenter les lieux et les jardins qu’elle aimait tant est confiée au maître de dessin de sa fille Hortense – Auguste Garnerey (1785-1824).

Auguste Garnerey Le Temple de l’Amour (détail)© Réunion des musées nationaux

L’exposition Malmaison un jardin d’expérience présentée jusqu’au 29 avril à l’orangerie du Bois-Préau au milieu des plantes exotiques et des orangers, tente de faire revivre le rêve botanique de la « merveilleuse créole » qui voulait voir pousser l’Amérique à Malmaison.

À l’occasion de l’exposition à l’orangerie du parc de Bois-Préau, les Éditions des Falaises publient en partenariat avec la RMN Grand-Palais l’ouvrage Auguste Garnerey Vues du jardin de Joséphine.

Un jardin exotique

Joséphine se livre à la botanique avec passion pour recréer à Malmaison le jardin de son enfance. C’est un jardin aux couleurs et aux parfums exotiques comme des souvenirs de sa terre natale, la Martinique. À cette fin elle y installera la plus grande serre chaude de l’époque et fera venir les meilleurs savants.

En 1799 elle achète le château de Malmaison. C’est son aspect pastoral et ses jardins à l’anglaise avec une rivière, des ponts, des roches et des pelouses qui ont séduit Joséphine. En 1800 elle commence sa grande entreprise pour transformer le domaine en un pays de rêves.

Le souhait de Joséphine est de créer « un tableau sur le terrain », comme l’avait exprimé le marquis René Louis de Girardin en parlant des parcs d’Ermenonville . En effet, elle fait créer une suite de tableaux grandeur nature. L’idée de Girardin d’inviter la nature à habiter la maison au lieu de l’asservir a bien plu à l’impératrice.

Auguste Garnerey Vue du pont de bois sur la rivière à la gauche du château© Réunion des musées nationaux

L’entreprise n’est pas facile et c’est le peintre jardinier Jean-Marie Morel, chef de chantier dde Girardin et auteur des Théories des jardins, qui saura répondre aux souhaits de l’impératrice. Il s’occupera des jardins de Malmaison de 1803 à 1805. Mais ces années seront décisives. Il fera de Malmaison un jardin d’illusion, jouant sur les accidents du terrain et la présence de l’eau pour créer du mouvement et un paysage à « multiples tableaux » qui n’excluront pas les pâturages.

C’est Auguste Garnerey, (1785-1824) qui immortalisera les « tableaux vivants » dans ses splendides aquarelles.

L’aquarelliste de l’impératrice

Auguste Garnerey peintre, dessinateur, miniaturiste et aquarelliste, élève de Jean-Baptiste Isabey, devient professeur et est le maître d’Hortense de Beauharnais.

Auguste Garnerey a le talent de saisir la splendeur des parcs dans ses aquarelles : les dénivelés du terrain donnent du mouvement, les différentes tonalités de vert du feuillage, les coloris des fleurs, les rayons de soleil posés sur les pelouses, l’éclat de la lumière de midi sur les chutes d’eau, la grâce des cygnes nageant dans le lac, bref une fraîche et élégante sérénité règne partout.

Auguste Garnerey Vue de la vacherie dans le bois de Saint-Cucufa (détail)© Réunion des musées nationaux

Malheureusement le projet n’a pas survécu à la mort de l’impératrice et Malmaison a été vendu au prix de ses terres et  laissé à l’abandon.

Aujourd’hui il nous reste ce magnifique recueil d’aquarelles, qui à l’instar d’un conte de fée restitue en miniature « les tableaux sur le terrain » laissant un témoignage de la vie quotidienne de l’impératrice, de ses balades, seule, accompagnée ou à cheval, de ses temps de rêveries ou de ses heures de lecture et de dessin.

Michal Bleibtreu Neeman

 

Auguste Garnerey : vues du jardin de Joséphine, par Christophe Pincemaille, Editions des Falaises/Réunion des musées nationaux, 64 p., 21 €

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