« Ça suffit ! Si certains ont une envie profonde de rejoindre la macronie mourante, qu’ils le fassent », a déclaré l’élu du Lot lors d’une interview sur France Info avant-hier en réponse à des élus LR plaidant pour la construction d’une nouvelle majorité LR-Renaissance.
Une tribune à l’origine de l’agacement d’Aurélien Pradié
Trois députés LR, Philippe Juvin, Nicolas Forissier et Stéphane Viry mais aussi l’entrepreneure et ancienne vice-présidente du parti, Virginie Calmels, dans une tribune publiée par nos confrères du Figaro ce lundi 10 avril, au titre plus qu’explicite « Un Premier ministre Les Républicains pour sortir de l’impasse politique », appellent les parlementaires de la majorité présidentielle et de la droite à construire un « contrat majoritaire sur des objectifs clairs le temps de la mandature », selon eux indispensable pour « adopter les textes nécessaires au redressement du pays ». Ils souhaitent aussi, comme le titre l’indique, qu’un Premier ministre issu de leurs rangs soit nommé. « Même si des individualités pourraient venir d’une gauche qui ne s’est pas abîmée avec la Nupes, qui, à part un Premier ministre issu de la famille des Républicains, pourrait attirer de façon organisée, un nombre significatif de députés et sénateurs en plus de ceux de la majorité relative actuelle », ont-ils également écrit. De quoi provoquer la colère de l’ancien candidat à la présidence du parti.
Pourtant, les trois députés et Virginie Calmels ne sont pas les premières personnalités LR à appeler à la formation d’une alliance entre la droite et les macronistes. Cela fait des mois que l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, le souhaite. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche fin octobre 2022, l’ancien chef de l’État plaidait déjà pour un pacte entre LR et Renaissance. Il en est de même pour le maire LR de Meaux, Jean-François Copé, qui défendait déjà en avril 2022 un pacte avec Emmanuel Macron pour notamment « peser sur le régalien ».
Aurélien Pradié, un élu souvent en rébellion contre son propre camp
Ce n’est pas la première fois que le député du Lot critique ou s’oppose sévèrement à son propre camp. Ce dernier n’a jamais caché son désaccord avec l’état-major du parti sur des sujets brulants, au risque de provoquer la colère du président des LR, Éric Ciotti et du patron des sénateurs de droite, Bruno Retailleau. En février dernier, le président des Républicains, Éric Ciotti avait démis Aurélien Pradié de ses fonctions de vice-président de LR à la suite de ses prises de position sur la réforme des retraites. Il souhaitait, dans le cadre du débat sur les carrières longues, la prise en compte de 43 annuités pour toutes les personnes ayant commencé à travailler avant 21 ans. Aussi, en vote interne lors d’un bureau politique des LR, il s’était abstenu sur le sujet du report de l’âge de départ à la retraite. Plus récemment, il a été, en quelque sorte, le chef de file des 19 députés LR (sur 61) qui ont voté la motion de censure présentée par le groupe centriste Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) il y a un mois.
Une attitude payante ?
Avec des prises de position rompant avec le reste des LR sur la réforme de retraites, Aurélien Pradié a gagné en notoriété. Les Français le connaissent très certainement mieux. Mais l’élu du Lot porte-t-il la voix de nombreuses personnes ? Les 4 et 11 décembre 2022 se tenait l’élection à la présidence des Républicains à laquelle il était candidat. Aurélien Pradié est arrivé troisième (22,29 %), loin derrière Bruno Retailleau (34,45 %) et Éric Ciotti (42,73%), ne pouvant ainsi se qualifier pour le second tour. Au-delà de ce score, cette attitude pourrait lui coûter cher. Les militants de droite peuvent interpréter cette « aventure personnelle » pour reprendre les mots d’Éric Ciotti, comme un manque de loyauté à l’égard du président du parti et s’il continue à être le « frondeur » au sein des LR, il peut, à court ou moyen terme se voir être exclu du parti et disparaître politiquement. Toutefois, les propos tenus sur France Info visant les LR souhaitant un pacte avec l’exécutif ne peuvent que l’aider. L’hostilité d’Aurélien Pradié à une alliance avec Emmanuel Macron ne peut qu’être bien accueillie par Éric Ciotti ou Bruno Retailleau.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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