Australie: Rio Tinto reconnaît avoir détruit des grottes aborigènes préhistoriques

Par Epoch Times avec AFP
27 mai 2020 14:47 Mis à jour: 27 mai 2020 15:04

Le géant minier anglo-australien Rio Tinto a reconnu avoir infligé un dommage irréversible à des grottes préhistoriques qui furent habitées par des Aborigènes il y a plus de 46.000 ans, lors de travaux à l’explosif pour agrandir une mine de fer, dans la région reculée de Pilbara.

Des représentants de la communauté ont affirmé que la grotte de Juukan Gorge, en Australie occidentale – un des plus anciens sites connus occupés par les Aborigènes en Australie – avait été détruite, qualifiant cet acte de « dévastateur » pour la communauté.

Des explosifs ont été utilisés près du site dimanche, en accord avec les autorisations délivrées par le gouvernement de l’Etat il y a sept ans, a déclaré Rio Tinto dans un communiqué.

« En 2013, une approbation officielle avait été accordée à Rio Tinto pour lui permettre de mener des activités à la mine Brockman 4 qui auraient un impact sur les grottes de Juukan 1 et Juukan 2 », a déclaré le porte-parole.

« Rio Tinto a travaillé de manière constructive avec le peuple du PKKP (Puutu Kunti Kurrama and Pinikura People, ndlr) sur une série de questions liées au patrimoine dans le cadre de l’accord et a, lorsque cela était possible, modifié ses activités pour éviter les atteintes au patrimoine et protéger les lieux ayant une importance culturelle pour le groupe ».

Un an seulement après l’approbation du dynamitage, des fouilles archéologiques dans l’un des abris avaient mis au jour le plus ancien exemple connu d’outils en os en Australie — un os de kangourou affûté datant de 28.000 ans — et une tresse de cheveux vieille de 4.000 ans qui aurait été portée comme ceinture.

Un lien génétique avec les ancêtres des indigènes de la région

Des tests ADN des cheveux avaient montré un lien génétique avec les ancêtres des indigènes qui vivent encore dans la région. Les fouilles de 2014 ont également permis de trouver l’un des plus anciens exemples de pierre à broyer jamais découverts en Australie.

« Les sites aborigènes connus en Australie qui sont aussi anciens que celui-ci se comptent sur les doigts de la main », a déclaré le président du Comité foncier Puutu Kunti Kurrama, John Ashburton, décrivant le site comme l’un des plus anciens sites occupés à l’échelle de tout le territoire.

-Illustration- Une vue générale des gorges de Kantju à Uluru est vue le 27 novembre 2013 dans le parc national d’Uluru-Kata Tjuta, Australie. Les grottes des peuples autochtones de cette région  sont visités par plus de 250 000 personnes chaque année. Photo de Mark Kolbe / Getty Images.

« Notre peuple est profondément attristé par la destruction de ces grottes et pleure la perte du lien avec nos ancêtres ainsi qu’avec notre terre ».

Revoir les lois encadrant l’exploitation minière

La société autochtone locale a déclaré que les propriétaires traditionnels du site avaient appris que Rio Tinto prévoyait de faire sauter la gorge près des cavités rocheuses le 15 mai, mais que les tentatives de négociation avec la compagnie minière pour empêcher le dynamitage avaient échoué. Il leur a été expliqué que les charges explosives ne pouvaient pas être retirées ou laissées sur place sans danger.

« Nous reconnaissons que Rio Tinto a respecté ses obligations légales, mais nous sommes gravement préoccupés par l’intransigeance de la réglementation », a déclaré M. Ashburton.

« Nous travaillons maintenant avec Rio Tinto pour sauvegarder les grottes restantes dans la gorge de Juukan et faire en sorte que l’information circule bien entre toutes les parties prenantes ».

Le gouvernement de l’État d’Australie occidentale est en train de revoir les lois encadrant l’exploitation minière dans le cadre d’un processus qui a débuté en 2018.

 

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.