Avec une population de 66,6 millions d’habitants en 2015, la France demeure le deuxième pays le plus peuplé d’Europe, derrière l’Allemagne (81,2 millions) et devant le Royaume-Uni (64,8 millions). Pourtant, elle a connu en 2015 un bilan démographique inhabituel, jamais enregistré depuis 1969 : une baisse de son espérance de vie.
Des causes à la fois conjoncturelles et structurelles
En ce début d’année, l’Insee a publié sa traditionnelle étude démographique, titrant de manière alarmiste que « le nombre de décès est au plus haut depuis l’après-guerre ». En effet, 599 000 décès, chiffre record, ont été recensés l’an dernier.
Cette hausse des décès (41 000 de plus qu’en 2014) s’explique en partie par le résultat mécanique du vieillissement de la population des baby-boomeurs devenus seniors (18,8% de la population française) et qui ont commencé à infléchir la courbe de mortalité vers le haut.
Le nombre de décès est au plus haut depuis l’après-guerre.– Insee
À cet élément structurel, viennent s’ajouter des causes conjoncturelles : la canicule de juillet et le « coup de froid » d’octobre ont causé davantage de décès chez les personnes âgées. Mais c’est l’épidémie de grippe hivernale de 2015 qui semble avoir laissé le plus de séquelles. Cette grippe, due aux virus A/H3N2, a surpris le monde médical : avec 18 300 décès, il s’agit, selon le bilan de l’Institut de Veille Sanitaire (IVS), du taux de mortalité le plus élevé depuis la mise en place en 2006 du système d’évaluation du décès hivernal.Selon le Dr Bourdillon, directeur de l’IVS, « ce n’est pas la plus forte des épidémies de grippe par rapport aux 30 dernières années », mais il précise qu’ « avec le virus H3N2, les épidémies sont plus graves et donnent plus de complications chez les personnes âgées, notamment chez celles souffrant déjà d’autres maladies ».
Une démographie amenée à diminuer ?
À cette hausse subite de la mortalité est venue s’ajouter une baisse de la natalité : 791 000 bébés sont nés en France, soit 19 000 de moins qu’en 2014. La différence des deux permet de calculer le solde naturel qui s’élève tout de même à +200 000, auquel on ajoute le solde migratoire, faible mais stable, de +47 000. Ce solde de +247 000, soit +0,7%, confirme la croissance continue de la population française.
Cependant, l’espérance de vie pour l’année 2015 a légèrement diminué, chez les hommes comme chez les femmes, et constitue une première depuis 1969. Elle baisse d’environ 3 mois pour les hommes (qui passent de 79,2 à 78,9 ans) et de 4 mois pour les femmes (de 85,4 à 85 ans). En précisant que l’augmentation de l’espérance de vie depuis ces dernières années était due à la diminution de la mortalité des plus de 65 ans.
Les générations des « Trente Glorieuses » ont bénéficié non seulement d’une jeunesse passée dans un environnement encore préservé, non pollué, avec une alimentation plus saine qu’aujourd’hui et d’un mode de vie moins sédentaire. De plus, les progrès de la médecine d’après-guerre ont pu leur assurer un bon confort sanitaire.
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