Le secrétaire d’État américain veut accélérer l’octroi d’une aide militaire de 4 milliards de dollars à Israël

Cette décision intervient alors qu'un cessez-le-feu de six semaines entre Israël et le Hamas a pris fin

Par Naveen Athrappully
4 mars 2025 19:57 Mis à jour: 4 mars 2025 19:57

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio prend des mesures pour assurer la livraison rapide de l’aide militaire à Israël et s’engage à respecter les accords de sécurité conclus par les États-Unis avec ce pays.

« J’ai signé une déclaration visant à utiliser les pouvoirs d’urgence pour accélérer la livraison d’environ 4 milliards de dollars d’aide militaire à Israël », a déclaré M. Rubio dans un communiqué publié le 1er mars. Un embargo partiel sur les armes imposé par l’administration Biden avait « retenu à tort un certain nombre d’armes et de munitions pour Israël ». Cette situation a été inversée sous l’administration Trump, selon la déclaration.

Au cours de son second mandat, l’administration Trump a approuvé des ventes militaires à l’étranger vers Israël pour un montant de près de 12 milliards de dollars, a indiqué M. Rubio.

« Cette décision importante coïncide avec l’abrogation par le président [Donald] Trump d’un mémorandum de l’ère Biden qui avait imposé des conditions sans fondement et politisées à l’assistance militaire à Israël à un moment où notre proche allié menait une guerre de survie sur de multiples fronts contre l’Iran et les mandataires terroristes. »

Il pourrait s’agir d’une référence à l’administration Biden qui avait restreint la livraison de bombes de 1000 kg à Israël, craignant que les armes ne ciblent des régions peuplées de Gaza. En janvier, le président Trump a levé cette restriction et les armes sont arrivées en Israël le mois dernier.

Le gouvernement utilisera « tous les outils disponibles » pour remplir les engagements de sécurité des États-Unis à l’égard d’Israël, notamment en l’aidant à contrer les menaces qui pèsent sur sa sécurité, a déclaré la secrétaire d’État.

L’Agence américaine de coopération pour la sécurité de la défense (DSCA : Defense Security Cooperation Agency) a annoncé vendredi qu’elle avait décidé d’approuver des ventes potentielles d’armes à Israël, d’une valeur de près de 3 milliards de dollars, dans le cadre de plusieurs transactions.

Le premier contrat, d’une valeur de 2,04 milliards de dollars, porte sur 35.529 corps (enveloppe servant de contenant à la matière explosive, ndlr) de bombes MK 84 ou BLU-117 à usage général et 4000 ogives I-2000 Penetrator. Les livraisons devraient commencer l’année prochaine.

Le secrétaire d’État « a déterminé et fourni une justification détaillée de l’existence d’une situation d’urgence qui nécessite la vente immédiate au gouvernement d’Israël des pièces et services de défense susmentionnés, dans l’intérêt de la sécurité nationale des États-Unis », a déclaré la DSCA.

Sur les quelque 3 milliards de dollars, plus de 675 millions ont été consacrés aux munitions, au soutien des munitions et aux kits de guidage, les livraisons devant débuter en 2028. Le dernier contrat, d’une valeur de 295 millions de dollars, prévoit la fourniture par les États-Unis de bulldozers Caterpillar D9R et D9T à Israël.

Mettre fin au conflit

Cette aide militaire de 4 milliards de dollars intervient alors qu’un cessez-le-feu de six semaines entre Israël et le groupe terroriste Hamas a pris fin ce week-end.

Une nouvelle proposition de cessez-le-feu a été présentée par l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, qui cherche à obtenir une trêve temporaire entre les deux parties pendant la période du ramadan islamique et de la Pâque juive. Le ramadan devrait se terminer le 30 mars et la Pâque le 20 avril.

Alors qu’Israël a accepté la proposition, le Hamas a refusé « d’accepter le cadre Witkoff pour la poursuite des pourparlers », a déclaré le 2 mars le bureau du Premier ministre israélien sur le réseau social X. En conséquence, « le Premier ministre Netanyahou a décidé : à partir de ce matin, l’entrée de toutes les marchandises et fournitures dans la bande de Gaza est interrompue ».

Le 4 février, le président Donald Trump a proposé que les Gazaouis quittent complètement la bande de Gaza pour s’installer ailleurs et que les États-Unis nettoient et redéveloppent la région, afin de mettre définitivement un terme aux conflits meurtriers dans la région.

Après la proposition de M. Trump, des experts ont déclaré que l’idée de mettre fin au conflit israélo-palestinien par une solution à deux États semblait s’estomper.

Eli Sperling, professeur attaché à l’Institut israélien de l’Université de Géorgie, avait déjà déclaré à Epoch Times que cette idée était probablement caduque.

« De nombreux penseurs de la politique étrangère ont discuté de Gaza comme d’une ville-État de type Hong Kong, qui pourrait être incorporée plus tard dans un État palestinien », a-t-il déclaré. « Il est plus difficile de maintenir le postulat qu’il puisse un jour y avoir une solution à deux États. »

Une majorité de Palestiniens et d’Israéliens n’en veulent pas non plus, a ajouté M. Sperling.

Le mois dernier, M. Trump a signé un décret visant à retirer les États-Unis du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

La Maison-Blanche a déclaré que le Conseil était utilisé comme « un organe de protection pour les pays qui commettent d’horribles violations des droits de l’homme » et a accusé le groupe de faire preuve de discrimination à l’égard d’Israël.

Le décret a également mis fin au financement américain de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA : U.N. Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East), déclarant que l’agence « s’est toujours montrée antisémite et anti-israélienne ».

Dan M. Berger a contribué à la rédaction de cet article.

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