BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs mondial qui a franchi la barre historique des 10.000 milliards de dollars d’encours sous gestion, prétend être responsable et éthique. En réalité, au nom de priorités environnementales et sociales, la firme favorise constamment la Chine aux dépens des États‑Unis, selon Will Hild, le directeur exécutif de l’organisation à but non lucratif Consumers’ Research, basée à Washington.
Selon M. Hild lors d’une récente interview dans l’émission China Insider d’EpochTV, le PDG de BlackRock, Larry Fink, « vend les intérêts des consommateurs américains et des entreprises américaines [basées] aux États‑Unis, en échange de faveurs personnelles pour BlackRock en Chine continentale. »
M. Fink est un des principaux défenseurs de l’ « investissement environnemental, social et de gouvernance » (ESG), qui consiste à investir dans les entreprises respectueuses des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Cependant, selon M. Hild, les critères ESG « sont le prétexte de Wall Street pour politiser le monde des affaires américain ». En d’autres termes, Wall Street fait pression en faveur de politiques ESG qui « n’auraient jamais pu voir le jour par les urnes ».
BlackRock s’est également engagé à soutenir un avenir à zéro émission nette. Le site Web indique aux investisseurs que « la transition climatique crée une opportunité d’investissement historique ». Dans une lettre adressée à divers PDG en 2020, Larry Fink a écrit que « le risque climatique est un risque d’investissement ».
Cependant, si BlackRock pousse les entreprises américaines telles qu’ExxonMobil à adopter l’énergie verte, elle n’en fait rien avec les entreprises chinoises, explique M. Hild.
« Ironiquement, Blackrock contrôle à peu près la même quantité d’actions, environ 7,5% de PetroChina que d’Exxon, mais ils n’ont pas du tout le même comportement quand il s’agit de cette société », explique‑t‑il. « Je pense que s’ils le faisaient, l’accueil de Larry Fink en Chine continentale se dégraderait très vite, car nous savons comment fonctionne ce gouvernement. »
PetroChina est la branche cotée en bourse de la société publique chinoise China National Petroleum Corporation (CNPC). En février, la société énergétique publique russe Gazprom a signé un accord de 30 ans avec la CNPC, ouvrant la voie au gaz naturel Russie‑Chine via un nouveau gazoduc reliant l’Extrême‑Orient russe au nord‑est de la Chine.
M. Hild précise que l’excuse de BlackRock pour ne pas heurter les entreprises chinoises est « totalement absurde ».
« L’excuse qu’ils utilisent, c’est que la Chine est encore une économie en développement, et donc nous ne pouvons pas leur imposer les mêmes règles. »
En 2021, BlackRock s’est rangé du côté de la société d’investissements Engine No.1, qui a réaménagé le conseil d’administration d’ExxonMobil, estimant que le géant pétrolier avait réagi trop faiblement à la crise climatique. Citant un article du Wall Street Journal, M. Hild explique que le nouveau conseil d’administration a ensuite voulu abandonner un projet gazier au large du Mozambique et un projet pétrolier au Vietnam.
Selon M. Hild, ces projets « servaient les consommateurs américains à la pompe, permettant de faire baisser les prix ».
« Concrètement, BlackRock et Larry Fink utilisent l’Amérique pour contrebalancer [le bilan] carbone de la Chine. La Chine ne subit aucune pression pour arrêter d’émettre du carbone », ajoute‑t‑il. « Ils placent donc les entreprises américaines sur un terrain de jeu inégal, ici aux États‑Unis, face à leurs rivaux chinois. Et ils utilisent les dollars des investissements américains pour le faire. »
Une des faveurs que BlackRock a reçue du régime chinois : le droit de lancer le premier fonds commun de placement avec des capitaux entièrement étrangers en Chine, poursuit M. Hild.
C’est ainsi qu’en août 2021 les médias d’État chinois ont annoncé que BlackRock Fund Management Co. (la filiale chinoise) est devenu le premier gestionnaire d’actifs non chinois à pouvoir opérer une activité de distribution de fonds mutuels en Chine dont il serait l’unique actionnaire.
Aux États‑Unis, de nombreux gouvernements d’État ont investi leurs fonds de pension auprès de BlackRock. Selon un rapport de 2021 (pdf) de Consumers’ Research, Washington, la Floride et New York étaient les trois principaux investisseurs, avec respectivement 13,8 milliards, 10,7 milliards et 9,8 milliards de dollars.
Le rapport met également en garde contre le fait que BlackRock place l’argent des investisseurs dans des entreprises chinoises ayant des liens avec l’armée chinoise, comme le plus grand fabricant de puces chinois, SMIC.
« Les choix d’investissement de BlackRock ne mettent pas seulement en danger la sécurité des retraites américaines, mais aussi la sécurité de notre nation dans son ensemble », peut‑on lire dans le rapport.
Alors que les États‑Unis sont confrontés à une inflation record, M. Hild estime que les décisions d’investissement de BlackRock, qui aident à industrialiser la Chine tout en désindustrialisant les États‑Unis, ne profitent pas aux retraités.
« Cela va nuire à leurs rendements en tant que retraités. Et cela les pénalisera à la pompe, chez l’épicier et partout où ils dépensent de l’argent », observe‑t‑il.
Les représentants de BlackRock n’ont pas répondu à une demande de commentaire au moment de la mise sous presse.
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