L’ex-boxeur Christophe Dettinger, condamné pour avoir frappé des gendarmes lors d’une manifestation des « gilets jaunes », touchera-t-il l’argent de la cagnotte Leetchi ? Le tribunal rendra sa décision le 19 juin dans cette affaire qui oppose la plateforme de collecte de dons au couple Dettinger.
Cette cagnotte a été créée le 6 janvier en soutien à Christophe Dettinger, filmé la veille à Paris en train de frapper deux gendarmes lors de l’acte 8 des « gilets jaunes ». En deux jours, les dons ont afflué, atteignant 130 000 euros, selon Leetchi, 145 000 euros, selon les Dettinger.
Mais le 8 janvier, la plateforme a fermé la cagnotte, vivement critiquée notamment par des membres du gouvernement. Une question centrale dans ce procès : Leetchi avait-elle le droit de la suspendre ?
« Quand il y a un contrat, il doit être exécuté », a souligné la présidente du tribunal mercredi, lors de l’examen en référé du litige.
Jurisprudence très intéressante sur les intermédiaires en vue: « Les plaignants dénoncent une « rétention abusive de la somme : ‘La société Leetchi se comporte comme un véritable ‘censeur moral’ alors qu’elle n’est qu’une société de droit privé » » https://t.co/IZ7JeQgh5m
— Meryem Marzouki (@MM_PolyTIC) 5 juin 2019
Mais les deux parties sont en désaccord sur le contenu du contrat. « C’était une cagnotte solidaire pour soutenir une famille en difficulté », selon Laurence Léger, l’avocate du couple Dettinger et de leur proche à l’origine de cette cagnotte. Karine Dettinger, l’épouse de l’ex-boxeur, a été « dès le début désignée comme bénéficiaire », a-t-elle affirmé.
« Cela fait 200 ans qu’on applique en France la force obligatoire des contrats. Je veux bien qu’on n’aime pas Christophe Dettinger, mais là ça pose problème, sauf si on décide qu’il n’y a plus de justice », a plaidé l’avocate.
Pour Leetchi, quand la cagnotte a été ouverte, l’intitulé était : « soutien à un boxeur gilet jaune ». Le bénéficiaire était dénommé « champion ». La plateforme a contacté l’organisateur de la cagnotte pour préciser l’intitulé. Selon les avocats de Leetchi, il aurait alors été dit que les dons ne serviraient qu’à payer les frais d’avocats, ce que nie Me Léger.
«Cela fait 200 ans qu’on applique en France la force obligatoire des contrats. Je veux bien qu’on n’aime pas Christophe Dettinger, mais là ça pose problème, sauf si on décide qu’il n’y a plus de justice» https://t.co/cBgQfhjj4H #GiletsJaunes
— Romane (@LesMotsRouges) 5 juin 2019
Pour Martine Samuelian, l’avocate de Leetchi, l’essentiel est « de faire respecter les conditions générales d’utilisation ». « Il y a un problème sur le nom du bénéficiaire : le nom déclaré à l’ouverture de la cagnotte est Christophe Dettinger. Ensuite, il y a un problème sur l’objet de la cagnotte ».
Me Laurence Léger a demandé le versement de la cagnotte au couple Dettinger. Elle souhaite par ailleurs que la plateforme soit condamnée pour « détention abusive », car Leetchi « n’est pas propriétaire de cet argent que les gens ont donné ». Une cinquantaine de donateurs ont d’ailleurs porté plainte, a-t-elle expliqué.
Christophe Dettinger a été condamné en février pour les violences sur les gendarmes à un an de prison, aménagé en semi-liberté. Il a été placé lundi sous bracelet électronique.
D. S avec AFP
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