CHINE

La campagne de désinformation autour de COVID-19

mars 30, 2020 22:47, Last Updated: mars 30, 2020 22:47
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Certains dirigeants de pays, tels que la Chine, la Russie et l’Iran, utilisent la pandémie mondiale pour « exploiter l’espace informationnel à des fins nuisibles », a indiqué la haute responsable du Global Engagement Center (GEC) américain, créé spécialement pour exposer et contrer la désinformation.

Lors d’un récent briefing, Lea Gabrielle, coordinatrice du GEC, a expliqué que, depuis janvier, son agence avait examiné la rhétorique de ces trois pays au sujet du virus. Elle a beaucoup parlé de la campagne de désinformation lancée par le régime chinois qui essaye d’accuser à tort les États-Unis d’être à l’origine du virus de Wuhan ainsi que de créer l’image de la « suprématie » de ce régime dans la gestion de la crise sanitaire.

« Ce que nous avons constaté, c’est le fait que le Parti communiste chinois (PCC) mobilise son appareil de messagerie mondial – qui comprend les médias d’État ainsi que les diplomates chinois – dans le but de diffuser les mêmes faux propos sélectionnés et adaptés aux conditions locales », a-t-elle précisé lors d’une téléconférence tenue le 27 mars.

« Je dirai que l’espace informationnel est en constante évolution », a-t-elle poursuivi, faisant référence aux efforts de désinformation de Pékin. « Il est fluide, ainsi que l’approche de la Chine à son égard. »

COUVERTURE SPÉCIALE SUR LE VIRUS DU PCC

Selon Mme Gabrielle, son agence continue de noter et d’évaluer le fait que les « opérations informationnelles d’État » de la Russie, de la Chine et de l’Iran « convergent autour des mêmes arguments de désinformation au sujet de COVID-19 ».

Des documents internes du gouvernement chinois obtenus par Epoch Times ont mis en évidence le fait que l’État-Parti chinois a délibérément sous-déclaré les cas de virus du PCC* et a censuré en Chine les discussions en ligne sur l’épidémie, contribuant ainsi à alimenter la propagation de la maladie.

Dans un cas récent, le GEC a évalué les fausses histoires qui ont été diffusées en Afrique selon les instructions des fonctionnaires chinois. Puisque ces histoires « avaient reçu des réactions pour la plupart négatives, elles ont, par la suite, pratiquement disparu », les responsables du PCC ont changé leur fusil d’épaule.

Entre le 1er janvier et le 18 mars, le GEC a collecté et analysé les messages des médias sociaux provenant de dizaines de comptes officiels du gouvernement chinois et de sa diplomatie en Afrique. Au départ, tous ces comptes étaient silencieux sur le virus du PCC mais, à la fin de la période, environ 60 % des messages étaient liés à la discussion autour de COVID-19.

« Nous avons constaté que la Chine se concentrait sur quatre sujets principaux » en Afrique, a poursuivi Mme Gabrielle. « L’un d’entre eux était le succès de la Chine dans le confinement du virus. Le deuxième était les appels à la collaboration internationale. Le troisième était les éloges reçus par la Chine de la part de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le quatrième était la glorification de la résilience économique de la Chine. »

Elle a également indiqué que les tweets antiaméricains ne représentaient qu’une infime partie de l’ensemble des messages du régime chinois et qu’ils n’étaient pas très populaires auprès du public africain – un public qui « a essentiellement rejeté les allégations selon lesquelles le coronavirus provenait des États-Unis ». Les Africains ont aussi rejeté les allégations selon lesquelles le terme « virus chinois » était un terme raciste – par conséquent, les responsables du PCC ont abandonné ce sujet pour se recentrer sur la rhétorique qui « couvrait d’éloges les actions de la Chine ».

« Nous voyons aussi quelque chose de similaire dans tout l’hémisphère occidental », a fait entendre Mme Gabrielle, faisant référence à l’évolution constante des campagnes de désinformation.

En Italie, les responsables de l’État-Parti chinois ont modifié leur rhétorique pour mieux s’adapter aux différents publics. En même temps, les sujets liés au virus de Wuhan représentent environ « la moitié du contenu propagé par les comptes officiels chinois » dans l’hémisphère occidental.

« Les responsables de la République populaire de Chine sont aujourd’hui très actifs et font preuve d’efforts concertés pour transmettre systématiquement leurs messages au public mondial – ceci en utilisant des hashtags et en augmentant le nombre de leurs abonnés dans les médias sociaux dans le but de persuader les gens que la Chine agit de manière responsable et leur apporte de l’aide », a fustigé Lea Gabrielle.

Les hashtags et les médias sociaux ont été des outils clés dans le kit de propagande du régime chinois. Ces dernières semaines, le média d’État Xinhua News a promu les hashtags « #Trumpandemic » (pandémie de Trump) et « #TrumpVirus » (virus de Trump) dans ses messages sur Twitter et Facebook. Un commentateur basé à Pékin a déclaré au journal Global Times, porte-parole du PCC en langue anglaise, que le terme « Trump pandemic » était « non seulement frappant, mais aussi très précis ».

Les citoyens chinois, quant à eux, n’ont pas accès aux plateformes de médias sociaux telles que Twitter et Facebook et sont nourris d’un flux constant de propagande du régime communiste.

Bien que la rhétorique de ce régime puisse changer rapidement, ses objectifs sont toujours les mêmes : rejeter la responsabilité pour la dissimulation initiale et la propagation de l’épidémie de virus de Wuhan, ainsi que donner l’impression que le régime a réussi à contenir cette épidémie.

« Je pense que c’est vraiment triste de voir que certains chefs d’État profitent de la crise sanitaire mondiale pour essayer de faire avancer leurs propres stratégies », a noté Lea Gabrielle. « Je pense qu’il est très important, afin de diminuer la vulnérabilité des gens, de les rendre conscients comment un environnement de désinformation peut être manipulé. »

* Epoch Times désigne également le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du Parti communiste chinois » (PCC), car la dissimulation et la gestion déplorable du PCC ont permis à ce virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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