Ce que l’Europe oublie de prendre en compte dans la politique de défense de l’administration Trump

Par Wilson Beaver et Sarah Kuehberger
14 avril 2025 16:52 Mis à jour: 15 avril 2025 13:14

Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, les Européens ont vivement critiqué presque toutes les questions de politique américaine, professant souvent que « les relations transatlantiques sont terminées » et que « ce gouvernement ne se soucie guère du sort de l’Europe ».

Ce sentiment négatif, relayé par les hommes politiques et amplifié par les médias, a entraîné un déclin rapide de la confiance des Européens à l’égard de leur plus ancien allié.

Dans le contexte de leur frustration face aux différences dans les objectifs européens et américains, les Européens pourraient penser à faire une pause et calmement considérer les objectifs actuels de la politique étrangère et de défense des États-Unis.

Si les relations transatlantiques ont effectivement connu un grand bouleversement, ce changement devrait être considéré plutôt comme positif. L’administration Trump estime que les alliés de l’Amérique doivent se renforcer, car la vraie paix ne peut être obtenue que par la force.

L’Amérique a porté le poids de la défense

Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont constamment maintenu des centaines de milliers de soldats en Europe pour dissuader l’agression soviétique, puis russe. Ils ont aidé à reconstruire les économies de l’Europe occidentale dans le cadre du plan Marshall et ont fourni un parapluie nucléaire au continent. Toutefois, le partage des charges de la défense européenne n’est malheureusement pas une nouvelle question. Même pendant les premières années d’existence de l’OTAN, alors qu’un grand danger pesait sur le continent européen, les dépenses de défense des États-Unis étaient disproportionnellement plus élevées.

Après l’effondrement de l’Union soviétique, de nombreux pays européens ont réduit leurs dépenses de défense, comptant sur les « dividendes de la paix » et estimant que la protection de l’Amérique se poursuivrait. En 2006, les ministres de la Défense de l’OTAN ont officiellement convenu que les membres devaient s’efforcer de consacrer au moins 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) à la défense afin d’assurer leur préparation militaire. Cependant, le respect de cet engagement est resté bien faible et la même tendance s’est poursuivie pendant les années de l’administration Obama.

Au cours de la première administration Trump, les membres de l’OTAN ont finalement commencé à prendre les avertissements plus au sérieux, bien qu’à contrecœur au début. Aujourd’hui, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, reconnait la nécessité du changement. « C’est grâce au président Trump que nous avons augmenté les dépenses de défense », a-t-il souligné.

L’Amérique ne peut plus être aussi généreuse qu’elle l’a été

Les Européens sont fiers de leurs États-providence, mais ils doivent reconnaître que ceux-ci ont été subventionnés par la garantie de sécurité américaine, qui a réduit les préoccupations de l’Europe en matière de défense et a permis d’investir dans d’autres domaines. Malheureusement, les temps changent et, compte tenu de la menace que représente la montée en puissance et la stratégie de domination mondiale de la Chine communiste, les États-Unis ne peuvent plus être aussi généreux qu’ils l’ont été par le passé. Cette réalité, soulignée par le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, lors de la récente conférence des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN tenue à Bruxelles, signifie que l’Europe doit redoubler d’efforts dans le domaine de sa défense.

L’Amérique ne laissera pas l’Europe en rade

Le changement de priorités ne signifie pas que les États-Unis laissent les Européens sans défense. M. Rubio a clairement reconnu l’engagement de l’administration Trump à l’égard de l’OTAN, malgré des commentaires angoissés allant dans le sens contraire.

Le moment géopolitique actuel nécessite que les États-Unis concentrent leurs efforts sur la montée en puissance de la Chine. Pour qu’ils réussissent à contenir les ambitions géopolitiques de l’État-parti chinois, les membres européens de l’OTAN devront assumer la responsabilité de l’essentiel de la dissuasion conventionnelle en Europe. Cela ne doit pas être considéré comme un fardeau, mais comme une réalité de la vie et une occasion d’accroître l’autonomie opérationnelle des membres européens de l’OTAN.

Les conservateurs américains ne veulent pas d’une Europe entièrement dépendante militairement des États-Unis. Ils cherchent au contraire à voir une Europe forte et prospère, capable de projeter sa puissance dans son voisinage et d’agir comme une force de stabilité avec une assistance américaine minimale.

Les Européens devraient faire preuve de lucidité et se montrer à la hauteur de la situation.

Republié avec l’autorisation du Daily Signal.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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