Un petit ruisseau coule le long d’une rue centrale pavée de la petite ville alpine de Mittenwald, en Bavière (Allemagne), rejoignant ce qui est presque une scène de conte de fées, allant même jusqu’au divin.
Les saints, les divinités et le Seigneur lui-même apparaissent partout dans des couleurs lumineuses.
Si vous voyagez en Bavière, vous devez vous arrêter ici et voir comment l’art, la culture et la Nature convergent aux pieds des Alpes.
Des montagnes divines dominent au-dessus des façades colorées et ornées de pignons de Mittenwald. Des fontaines jaillissent tout au long de cette fière promenade qui commence sublimement à l’église paroissiale monolithique des Saints Pierre et Paul. Cette promenade se termine sur une place où se trouve un violon sculpté plus grand que Nature.
La fabrication d’instruments de musique est l’une des traditions de cette ville de montagne (le célèbre luthier local Aegidius Klotz a fabriqué l’instrument qu’utilisait autrefois Mozart). Mais une autre tradition est sa longue histoire de la peinture à fresque. Les arts centenaires se perpétuent de manière intemporelle à Mittenwald.
Si vous suivez le courant de l’eau qui passe par d’anciens canaux en pierre taillée dans la partie principale de la ville, l’Obermarkt, vous verrez d’innombrables façades de magasins et de restaurants ornées d’enduits peints. Les scènes colorées représentent les Cieux, les douze apôtres, des anges, des chérubins et d’autres scènes charmantes.
Ces « lüftlmalereien« , des fresques d’inspiration baroque, font de Mittenwald un livre d’histoires vivant. De petites scènes parsèment la ville tout entière, donnant vie à des motifs le plus souvent bibliques. En combinant des techniques de perspective et des architectures peintes fictives, les personnages inspirés et les nuages de coton se confondent de manière illusionniste avec les rebords de fenêtres, les encadrements de portes, les poutres, les balcons et les bâtiments.
Il est étonnant de constater à quel point les traditions se perpétuent à Mittenwald. Ce style de peinture d’origine française, par exemple, qui s’appelle le trompe-l’œil, a fait fureur à l’époque baroque, dans les années 1700. Certaines fresques datent d’ailleurs de cette époque. Bien que les techniques et le contenu aient quelque peu changé, les habitants continuent à peindre de telles scènes.
« Grâce à la technique de peinture originale, les couleurs peuvent durer des siècles », a expliqué Stephan Pfeffer, peintre et sculpteur, dans un courriel adressé à Epoch Times.
La technique de peinture, transmise par des artistes comme Tiepolo et Michel-Ange, exigeait une main habile et rapide. L’artiste appliquait une fine couche de mortier humide et peignait d’un seul coup de pinceau sur la surface humide. Les pigments minéraux se liaient ainsi au support en plâtre pour former une couche imperméable.
C’est ce qu’on appelait peindre « al fresco », mais les artistes d’aujourd’hui préfèrent peindre « al secco », avec moins d’audace, sur du plâtre séché qu’ils imperméabilisent à l’aide de solutions modernes. Mais cela n’enlève rien à l’art de la peinture.
« Aujourd’hui encore, il faut une main très exercée et un grand sens des proportions et de la perspective pour peindre un lüftl », a déclaré M. Pfeffer.
Lui et son père, Sebastian, se sont immortalisés dans leur ville natale, en réalisant des fresques murales dans les nombreux marchés et chapelles qui ponctuent les rues pavées et sinueuses de la ville.
Comme pour le commerce et la mode, la peinture de façade a été apportée d’Italie vers le Nord par les marchands qui traversaient les Alpes pour se rendre dans les villes allemandes ; Mittenwald était autrefois un centre commercial important, jusqu’à ce que d’autres routes commencent à s’ouvrir. Le style de l’art est devenu plus folklorique, inspiré par l’opulence débordante des peintres du pape.
À l’époque, la peinture était le porte-voix utilisé pour la communication vers les masses, la machine de propagande hollywoodienne de l’Église. La Contre-Réforme, qui battait son plein au XVIIIe siècle, a suscité et exploité l’attrait des masses par le biais de l’art. Le trompe-l’œil à l’époque baroque était l’équivalent des effets spéciaux à gros budget d’aujourd’hui.
Des artistes extrêmement doués, tels que Tiepolo et Bernini, semblaient presque faire descendre les nuages du ciel à l’intérieur des cathédrales, permettant aux gens ordinaires de ressentir les émotions transcendantes de l’éternel. L’art était utilisé pour gagner le cœur des gens à la cause catholique.
Empruntant une page du célèbre mouvement baroque, les peintres de Mittenwald ont lancé une tradition qui se perpétue aujourd’hui. Les sensibilités modernes ont toutefois conduit à la représentation de scènes plus profanes, telles que la chasse et la vie rurale.
Après une matinée passée à l’Obermarkt à contempler de sublimes peintures murales, régalez-vous d’une autre tradition ancestrale. Il y aura des bratwurst et des bretzels servis avec de la moutarde sucrée et des gens vêtus de vêtements bavarois traditionnels buvant de la bière brassée localement. Vous pourrez dîner sous un parasol, près d’un petit ruisseau qui traverse la ville.
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