Château d’Azay-le-Rideau : un joyau du Val de Loire

Par Ariane Triebswetter
25 novembre 2024 10:40 Mis à jour: 25 novembre 2024 10:40

L’écrivain Honoré de Balzac a décrit le château d’Azay-le-Rideau comme « un diamant à facettes serti par l’Indre ». Ce joyau, qui fait partie des nombreux châteaux de la Vallée de la Loire, est également l’un des premiers exemples de l’architecture française de la Renaissance.

La structure principale a été construite entre 1518 et 1528 par Gilles Berthelot, financier du roi François Ier. Ce site exceptionnel possède tout le charme du début de la Renaissance, mêlant à la fois la tradition française et un décor italien novateur. Il est rapidement devenu représentatif d’une nouvelle façon de construire dans le Val de Loire, lieu de résidence privilégié de la cour de France.

Les financiers de la couronne, tels que Gilles Berthelot, ont commencé à construire de magnifiques demeures pour asseoir leur statut social, en intégrant des innovations architecturales italiennes – des influences provenant des campagnes militaires en Italie – au style de la Renaissance française.

Le château d’Azay-le-Rideau représente cette transition, et le grand escalier central en est un élément clé. Il est décoré d’éléments de la Renaissance italienne tels que des demi-colonnes, des piliers, des pilastres, des coquilles sculptées et une voûte à caissons avec des médaillons de profil. La façade du bâtiment, avec ses tourelles et ses toits pointus, qui rappellent le style gothique, est un autre point fort.

Malheureusement, Berthelot n’a pas pu achever son projet, car François Ier a confisqué le château en 1535 après l’exil de Berthelot. Certains architectes pensent que Berthelot prévoyait à l’origine d’ajouter une aile pour former un plan symétrique en U selon les modèles italiens, au lieu du plan en L actuel.

Au XIXe siècle, la famille des marquis de Biencourt a restauré la propriété dans le style néo-renaissance. Aujourd’hui, le château est classé monument historique et un récent projet de restauration lui a redonné son lustre d’antan, en rénovant à la fois l’extérieur et l’intérieur avec du mobilier Renaissance d’origine.

La façade nord d’Azay-le-Rideau est la première à attirer le regard en arrivant au château. Si l’extérieur ressemble à un château typique de la Renaissance française avec sa façade en pierre calcaire, ses tourelles et son toit pointu, le grand escalier au centre du bâtiment lui confère une touche italienne. (Viacheslav Lopatin/Shutterstock)
Le château est célèbre pour son escalier situé à droite du bâtiment principal. Bien que son architecte soit inconnu, le grand escalier est l’élément le plus novateur d’Azay-le-Rideau, démontrant l’importance des influences italiennes dans la France du XVIe siècle. Jusqu’alors, les châteaux français étaient dotés d’escaliers en colimaçon, alors que celui-ci est droit avec des rampes de chaque côté. Parmi les autres éléments clés de cet escalier monumental figurent les baies vitrées ouvertes et les portraits sculptés des rois et reines de France. (EQRoy/Shutterstock)
Gros plan sur la toiture du château et ses finitions élaborées. Comme pour le reste de l’architecture du château, les décorations sculptées combinent les traditions françaises et italiennes. Ici, les piliers encadrant la fenêtre sont finement ornés de volutes végétales, de médaillons, de putti et de coquilles. (Kiev.Victor/Shutterstock)
La façade en pierre calcaire à deux étages du château, en tuffeau local, et son toit en ardoise à forte pente lui confèrent une allure résolument française. Des tourelles ont été ajoutées au XIXe siècle par la famille Biencourt pour créer l’illusion d’un château Renaissance achevé dans l’esprit de l’historicisme. (Antoine2K/Shutterstock)
Les appartements majestueux sont richement décorés dans le style néo-Renaissance, une renaissance architecturale du XIXe siècle de la période Renaissance. Ici, le salon Biencourt illustre le goût des anciens propriétaires du château. La grande cheminée est la pièce maîtresse de cette pièce, avec les boiseries. Les murs sont recouverts de papier peint à motifs de cuir et de portraits de la Renaissance, acquis par la famille Biencourt dans un esprit d’authenticité. Dans l’ensemble, l’atmosphère luxueuse mais également confortable a été fidèlement reproduite, avec des meubles d’origine du Mobilier National. (Viacheslav Lopatin/Shutterstock)
Regardons de plus près la cheminée du salon Biencourt. Construite par Edmond Lechevallier-Chevignard dans le style néo-Renaissance du XIXe siècle, elle représente le travail entrepris par la famille Biencourt pour donner une unité stylistique au château. Le manteau de la cheminée est orné d’une salamandre sculptée, symbole de François Ier, que l’on retrouve partout dans le château. (Viacheslav/Shutterstock)
Autre point fort du château : la chambre de Philippe Lesbahy, épouse de Gilles Berthelot. Le point central de la chambre est le lit surélevé, recréé dans le style néo-Renaissance du XIXe siècle. Des rideaux de damas violet, des passementeries de velours de soie, des broderies et des boiseries élaborées illustrent la richesse des lits Renaissance et le prestige de leurs propriétaires. Au pied du lit, le coffre est de style néo-Renaissance. (Steve Allen/Shutterstock)
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