Christophe Deloire, à la tête de Reporters sans frontières (RSF), est mort samedi à l’âge de 53 ans « des suites d’un cancer fulgurant », a annoncé l’organisation défendant la liberté de la presse.
Avant de prendre la tête de RSF, Christophe Deloire avait dirigé le CFJ, une école de journalisme reconnue, de 2008 à 2012. Auparavant, il a travaillé pour Le Point de 1998 à 2007, aux départements société et politique en tant que reporter d’investigation. Avant, il a aussi travaillé pour les chaînes de télévision ARTE et TF1.
« Un défenseur sans relâche (…) de l’indépendance et du pluralisme du journalisme »
Pour le journaliste Pierre Haski, président du conseil d’administration de RSF, « Christophe Deloire a dirigé l’organisation à un moment crucial pour le droit à l’information. Sa contribution à la défense de ce droit fondamental a été considérable ».
Il y exerçait ses fonctions depuis 2012 et « a transformé l’association en un champion mondial de la défense du journalisme, durant douze ans », salue l’ONG dans un communiqué transmis à l’AFP.
Christophe Deloire était « un défenseur sans relâche, sur tous les continents, de la liberté, de l’indépendance et du pluralisme du journalisme, dans un contexte de chaos informationnel », poursuit RSF. « Le journalisme était le combat de sa vie qu’il a mené avec une conviction inébranlable », poursuit l’ONG.
Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières, est mort samedi 8 juin à l’âge de 53 ans. Il était un défenseur sans relâche, sur tous les continents, de la liberté, de l’indépendance et du pluralisme du journalisme.https://t.co/nJm4KWzTwb
— RSF (@RSF_inter) June 8, 2024
« Je suis atterré »
Il avait été nommé délégué général des États généraux de l’information fin 2023, promesse de campagne d’Emmanuel Macron.
Robert Ménard, maire DVD de Béziers et un des créateurs de RSF, avait reproché à Christophe Deloire l’orientation politique prise par RSF et son parti pris dans sa mission concernant la liberté de l’information – notamment son positionnement face à Cnews. « Je suis atterré », lui avait-il dit. « Tu devrais être le premier à te réjouir qu’un certain nombre de points de vue qui n’étaient jamais entendus sur des médias et des télévisions le sont grâce à Cnews », avait-il ajouté. Il avait pointé « les liens incestueux qu’un certain nombre d‘organisations des droits de l’homme — ce n’était pas le cas de Reporters sans frontières mais ce n’est plus vrai aujourd’hui — qu’ont avec la gauche. Au fond, il n’y a de bonne pensée qu’à gauche. »
L’organisation non gouvernementale, dont le siège est à Paris, est présente sur tous les continents : via des bureaux dans une dizaine de villes et des correspondants dans quelque 130 pays, elle détecte et dénonce les entraves à la liberté d’informer et vient en aide aux journalistes emprisonnés ou menacés, sous diverses formes (assistance juridique, prêt de gilets pare-balle, bourses, pressions auprès d’États et d’institutions…). Elle s’est notamment beaucoup mobilisée ces dernières années pour exiger la vérité sur l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Depuis 2002, l’ONG publie un bilan annuel des exactions commises contre les journalistes dans 180 pays. Ce classement mondial de la liberté de la presse » fait référence pour de nombreux médias et plusieurs institutions internationales.
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