Nous sommes entrés dans un nouveau monde, le genre de monde dont a parlé le Britannique George Orwell dans son roman 1984 et son compatriote Aldous Huxley dans Le Meilleur des mondes – le monde où les politiques essentielles et les nouvelles lois sont annoncées sans avertissement par un simple communiqué de presse.
Le Parlement canadien et les assemblées législatives provinciales ont abdiqué leur responsabilité d’élaborer des lois et de façonner les politiques gouvernementales au profit « d’experts » nommés à leur poste et non tenus de rendre des comptes. En un an seulement, le Canada est passé d’un pays qui prétendait au moins d’apprécier la démocratie, la liberté individuelle, les droits de la personne, l’esprit d’entreprise, l’emploi et la prospérité, à une société où renoncer à la liberté personnelle et au bien-être est simplement « ce que l’on doit faire ». Soutenir le confinement lancé par le gouvernement est devenu une question de moralité, comme si votre valeur en tant qu’être humain dépendait de votre volonté de renoncer à vos propres besoins et droits en faveur de prétendus « avantages pour les autres ».
La liberté, la responsabilité personnelle, les liens sociaux, l’ambition et l’esprit d’entreprise ont été sacrifiés dans l’espoir que le gouvernement nous protégera tous d’un virus.
Le Canada est devenu une société polarisée. Certains sont terrifiés à l’idée de mourir du Covid, tandis que d’autres pensent que le danger est exagéré et que le risque est faible. L’idée d’agir par excès de précautions est appliquée dans une seule direction – vers une tentative de « sauver des vies » du Covid – mais aucune précaution n’est exercée lorsqu’il s’agit de sauver les gens des dangers du confinement.
On nous dit que nous sommes « tous dans le même bateau », alors que nous vivons dans une nouvelle « normalité » où les êtres humains sont encouragés et même obligés d’être isolés et déconnectés, forcés de se couvrir le visage et de cacher leurs expressions faciales avec des masques. Ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas porter de masque sont considérés comme égoïstes ou supposés faire une déclaration politique, même s’ils souffrent d’un véritable problème de santé. Que ce soit en raison de leur conscience ou de leurs croyances religieuses, de leur gêne physique causée par une respiration limitée, un syndrome post-traumatique, la claustrophobie ou des réactions cutanées, les gens qui ne portent pas de masque sont devenus des cibles visibles de la nouvelle moralité du Covid. De nombreuses personnes portent des masques pour éviter la confrontation ou la désapprobation sociale, et certaines semblent même considérer leur masque comme un symbole de leur vertu supérieure en se conformant à tout ce que le collectif exige.
Les masques étaient auparavant réservés aux criminels, aux voleurs, aux violeurs, au Ku Klux Klan, aux sectes et aux déguisements effrayants d’Halloween. Dans notre nouvelle normalité, il importe peu s’il y a des gens qui ne veulent pas participer activement à une expérience politique inédite – une expérience jamais tentée auparavant dans l’histoire de l’humanité – qui consiste à imposer des restrictions permanentes ou du moins indéfinies à l’ensemble de la population. Nous sommes passés d’une société qui verrait une épicerie appeler la police en apercevant un individu masqué à l’intérieur, à une société où les magasins pratiquent la discrimination et refusent de servir un client sans masque, même s’il bénéficie d’une exemption médicale légalement valable. Chaque être humain est supposé représenter un porteur de maladie ambulant – et ce, malgré les preuves médicales et scientifiques qui nous disent que les personnes en bonne santé et sans symptômes ne sont pas des propagateurs importants du virus.
Certains sont tout à fait favorables à l’idée de sacrifier les libertés individuelles pour le bien collectif, alors même que les mesures de confinement et les restrictions s’éternisent depuis plus d’un an, décimant les entreprises, détruisant les emplois, augmentant les suicides et les troubles alimentaires chez les jeunes, et faisant grimper les décès attribuables aux drogues à des niveaux catastrophiques. Malgré le fait que plus de 97,6 % des gens peuvent survivre au Covid, et malgré le fait qu’il ne représente aucune menace sérieuse pour les 90 % des Canadiens qui ont moins de 70 ans et qui n’ont pas certaines mauvaises conditions de santé, nous sommes toujours gouvernés par la peur qui a été promue en mars 2020.
Malgré les statistiques et les données gouvernementales qui prouvent aujourd’hui que la campagne de peur lancée en mars 2020 ne se fondait pas sur les faits, il semble que la panique mentale au sujet de masques ne s’affaiblit pas. Alors que la politique publique se fond sur la peur plutôt que sur les faits, certains font maintenant la promotion des vaccins obligatoires comme la prochaine étape d’une guerre sans fin contre un virus qui a peu d’impact sur l’espérance de vie de la population. On parle déjà des vaccins anti-Covid comme nécessité pour que les gens puissent travailler, faire des achats, voyager et avoir des relations sociales en personne plutôt qu’à travers un écran d’ordinateur. On nous vend déjà cette idée comme nouvelle solution magique pour rouvrir la société et mettre fin aux confinements.
Si les politiciens continuent à faire évoluer les lois canadiennes vers l’établissement de passeports vaccinaux Covid, nous aurons deux classes de citoyens clairement définies. Ceux qui se font vacciner auront des privilèges, tandis que tous les autres seront restreints et marginalisés. Pourtant, un nombre non négligeable de Canadiens pensent que ce système à deux classes est parfaitement acceptable.
Laura Ingraham, la commentatrice de la chaîne Fox News, a mentionné « qu’on obtient le contrôle social sur de vastes populations par le biais de la peur, de l’intimidation et de la suppression de la libre pensée » et que « le conditionnement du public par la propagande est également essentiel ». Remettre en question les propos du gouvernement sur le Covid entraîne désormais un blocage rapide des comptes sur toutes les grandes plateformes de médias sociaux, notamment Google, YouTube, Twitter et Facebook.
Dans le nouveau contexte de confinement, les relations humaines authentiques sont dédaignées, voire carrément interdites, comme si les gens pouvaient survivre et s’épanouir sans câlins et sans rencontres personnelles. On nous assure qu’éliminer le virus en sacrifiant davantage nos besoins humains est essentiel pour relancer l’économie. Mais qu’arrive-t-il à ceux qui croient que la liberté est le fondement de la démocratie et qui croient également qu’un pays démocratique devrait être composé d’une variété de personnes dont les besoins et les droits individuels sont protégés par la Constitution contre un État autoritaire ?
Les politiciens nous disent que nous sommes « tous dans le même bateau ». Sauf ceux qui n’y sont pas. Au Manitoba, les employés municipaux pouvaient aller au fitness alors que le citoyen ordinaire ne le pouvait pas. À quelques exceptions près, chaque politicien, policier, professeur d’université, enseignant, travailleur social et employé du gouvernement gagne toujours le même salaire qu’ils gagnaient il y a 13 mois. On a dit aux citoyens ordinaires de ne pas voyager, tandis que les politiciens ont été surpris à revenir de vacances et de voyages à l’étranger.
Les gens ont été appelés à faire des sacrifices extrêmes au cours des 13 derniers mois pour aider et protéger leurs concitoyens, mais est-ce que toutes ces souffrances ont produit de réels bénéfices ? Malheureusement, à part des assertions et des spéculations, les politiciens n’ont pas avancé de preuves claires et convaincantes que le confinement de l’ensemble de la société et de l’économie a permis de prévenir les décès de personnes malades et âgées dans les maisons de retraite. Si les avantages du confinement ne sont toujours pas prouvés, ses inconvénients sont bien visibles : faillites, déclin de la santé mentale, report de traitements médicaux essentiels, annulation d’opérations chirurgicales, augmentation de la dépression, hausse du chômage et de la pauvreté ainsi que le fait de priver les gens du temps précieux passé auprès de leurs proches.
Il est encourageant de constater qu’un nombre croissant de citoyens s’inquiètent du fait que, avec chaque mesure additionnelle de contrôle de l’État, le retour à la liberté dont nous jouissions auparavant devient de moins en moins probable, voire impossible. Il faut que nous soyons plus nombreux à en prendre conscience – et rapidement.
Marnie Cathcart est directrice des communications au Justice Centre for Constitutional Freedoms, un cabinet d’avocats d’intérêt public et sans but lucratif qui défend les libertés des Canadiens en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. Elle a travaillé auparavant comme journaliste pendant plus de 15 ans.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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