Selon différentes sources, les mesures de confinement pourraient réduire 100 millions de personnes à une pauvreté extrême, en causant des souffrances et des décès d’une ampleur qui pourrait éclipser les effets du Covid-19.
Les experts indiquent que, ces dernières années, la liberté économique croissante a permis à d’énormes segments de la population mondiale de sortir de la misère.
« Au cours des 25 dernières années, plus d’un milliard de personnes se sont sorties de l’extrême pauvreté, le taux de pauvreté mondiale est aujourd’hui plus bas que jamais dans l’histoire », a déclaré en 2018 Jim Yong Kim, président à l’époque du Groupe de la Banque mondiale. « C’est l’un des plus grands exploits humains de notre temps. »
Cependant, la forte et soudaine contraction économique causée par le Covid-19 a infligé de graves dommages à l’économie mondiale.
Steven Allen, chercheur éminent au Capital Research Center, a expliqué à Epoch Times que l’expansion des marchés libres « a permis de sortir les plus pauvres de la pauvreté et, par la suite, cela [la pandémie] s’est produit et les a fait retomber ».
Le confinement « ne semble pas avoir eu d’effet positif en ce qui concerne l’arrêt du virus », a ajouté M. Allen qui détient un doctorat en bio défense de l’université George Mason.
« Les progressistes [qui ont soutenu les mesures de confinement beaucoup plus fermement que les conservateurs] ne pensent jamais vraiment à l’impact de leurs politiques sur ceux qui ne peuvent pas se les permettre. Il va falloir des années pour s’en remettre. »
Les perspectives économiques sont bien sombres, affirme Kenneth Rogoff, professeur de politique publique et d’économie à l’université de Harvard. La « catastrophe économique » causée par la pandémie « devrait rivaliser ou dépasser celle de toute récession des 150 dernières années », a-t-il écrit en avril dernier.
Extrême pauvreté
Les experts affirment que la pauvreté raccourcit la durée de vie. D’après le rapport de l’Associated Press financé par le Pulitzer Center on Crisis Reporting, Covid-19 et les mesures gouvernementales sévères prises pour faire face à sa pandémie seraient sur le point de retarder de plusieurs années la lutte contre l’extrême pauvreté – le monde se prépare à ce qui pourrait être la première augmentation de l’extrême pauvreté en 22 ans.
Selon les données de la Banque mondiale, le taux d’extrême pauvreté dans le monde a chuté de 36 % en 1990 à 10 % en 2015, alors que le nombre de personnes très pauvres est passé de 2 milliards à 736 millions. Cela signifie qu’en 2015, environ 736 millions de personnes – dont la moitié se concentrait au Bangladesh, au Congo, en Éthiopie, en Inde et au Nigeria – vivaient avec moins de 1,90 dollar par jour, le soi-disant seuil international de pauvreté.
De plus, n’oublions pas que, selon l’analyse de Texas Public Policy Foundation, environ 1,3 milliard de personnes dans le monde n’ont pas l’électricité, tandis que 2,5 milliards d’autres y ont un accès extrêmement limité. Cela signifie que 3,8 milliards de personnes – de la population mondiale d’environ 7,7 milliards – souffrent également de « pauvreté énergétique ».
D’après la Banque mondiale, les experts craignent que la pandémie et les restrictions qui l’accompagnent ne ramènent 100 millions de personnes en dessous du seuil international de pauvreté.
« Pour les gens aisés des pays riches, les confinements sont une gêne et un ennui. Ces confinements sont un désastre pour les gens pauvres des pays pauvres », a fait entendre Myron Ebell, directeur du groupe d’experts Center for Energy and Environment du Competitive Enterprise Institute.
« Des décennies de progrès dans la réduction de la faim et l’amélioration du niveau de vie sont anéanties par ces confinements insensés et criminels », a-t-il martelé dans une interview à Epoch Times.
« À court terme, je ne serais pas surpris si la faim et même la famine se répandaient dans certains pays pauvres. Et cela pourrait prendre une décennie ou plus pour surmonter la dévastation économique causée par la panique provoquée par le virus de Wuhan. »
Certains des problèmes économiques dans des pays en dehors des États-Unis et d’Europe peuvent être attribués à la faiblesse de leurs économies, explique l’économiste Christos A. Makridis, professeur de W.P. Carey School of Business de l’Université d’État de l’Arizona.
« Les chaînes d’approvisionnement partout dans le monde sont tellement liées qu’une baisse de la demande dans les pays occidentaux entraîne des baisses encore plus fortes dans d’autres pays en raison de leur dépendance du marché occidental pour leur propre activité économique », a-t-il précisé à Epoch Times.
« Le déclin de leur activité économique implique également une détérioration de leurs infrastructures de soins de santé. »
Même les pays en développement qui n’ont pas été durement touchés par le virus ont connu de nombreux problèmes liés au ralentissement économique aux États-Unis et en Europe, a-t-il ajouté.
« Pandémie de faim »
David Beasley, directeur général du Programme alimentaire mondial des Nations unies, a déclaré au printemps que si le monde est confronté à la pandémie du Covid-19, il est « également au bord d’une pandémie de faim ».
« Des millions de civils vivant dans des pays en proie à des conflits, dont de nombreuses femmes et de nombreux enfants, risquent d’être poussés au bord de la famine, le spectre de la famine étant une possibilité très réelle et dangereuse. »
Alors que 135 millions de personnes sont actuellement au bord de la famine, M. Beasley a déclaré que son organisation prévoit « qu’en raison du Coronavirus, 130 millions de personnes supplémentaires pourraient être poussées au bord de la famine d’ici la fin de 2020. Cela représente un total de 265 millions de personnes ».
On pense également que l’accent mis sur le traitement du Covid-19 et la recherche d’un vaccin contre le virus évince la recherche et la prestation de soins de santé pour les personnes atteintes d’autres maladies.
Jusqu’à 6,3 millions de personnes pourraient développer la tuberculose d’ici 2025 et 1,4 million de personnes pourraient mourir de cette maladie, car elle n’est ni diagnostiquée ni traitée pendant les périodes de confinement. Ceci retarderait de 5 à 8 ans les efforts d’éradication de cette maladie, a rapporté en mai dernier le Guardian, citant des recherches menées par l’université Johns Hopkins, l’Avenir Health et l’Imperial College de Londres.
La tuberculose est présente partout sur la planète, mais elle frappe le plus durement les pays en développement. Elle tue 1,5 million de personnes dans le monde chaque année, plus que toute autre maladie infectieuse. Il existe un vaccin pour les enfants, mais pas pour les adultes.
Le Covid-19 est, peut-être, plus répandu, mais il nuit à moins de personnes que la tuberculose.
Selon Worldometers.info, au 18 août, il y a eu 22,1 millions de cas de Covid-19 dans le monde, entraînant 778 000 décès. Le nombre de cas d’infection inclut 14,8 millions de patients qui se sont rétablis.
Cet effet d’éviction est bien inquiétant mais, indique Steven Allen, il y a également des raisons de s’inquiéter du fait que les gens ont tellement peur du virus qu’ils évitent d’aller chez leur médecin ou à l’hôpital de peur de tomber malades.
« Votre système immunitaire dépend de votre exposition à d’autres gens », a souligné M. Allen à Epoch Times. « Il doit être formé. »
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