Contrainte par le préfet de devoir la déboulonner, Nice veut sauver sa statue de Jeanne d’Arc

Par Nathalie Dieul
18 janvier 2025 20:13 Mis à jour: 18 janvier 2025 20:13

Saisi par le préfet des Alpes-Maritimes, le tribunal administratif de Nice vient d’annuler le contrat d’une commande publique. Résultat : la statue de Jeanne d’Arc qui a été installée en octobre dernier devra être déboulonnée. Le maire de Nice, Christian Estrosi, ne s’avoue pas vaincu pour autant.

La commande d’une statue de Jeanne d’Arc réalisée par l’atelier Missor, un collectif d’artistes niçois pour un coût de 170.000 euros, n’aurait pas respecté les règles d’attribution du marché, estime le tribunal administratif de Nice qui vient d’annuler le contrat cette semaine, selon Le Figaro. En effet, ce marché aurait été passé sans publicité ni mise en concurrence.

Le tribunal estime que la régie Parc d’Azur n’a pas prouvé que seuls les artistes choisis pouvaient réaliser cette grande statue de neuf tonnes mesurant 4,50 mètres de hauteur. « Un tel manquement aux obligations de publicité et de mise en concurrence constitue un vice d’une particulière gravité de nature à entraîner l’annulation du marché en litige », précise la justice dans un communiqué.

Une attaque « à la figure de Jeanne d’Arc »

Pour le maire de Nice, Christian Estrosi, il s’agit d’une attaque au personnage de Jeanne d’Arc.

Dans un communiqué envoyé ce jeudi, l’édile explique : « Quand la France peine à trouver son cap dans une période d’instabilité inédite, voilà que son représentant dans le département, le préfet des Alpes-Maritimes, s’en prend à la figure de Jeanne d’Arc que nous avons souhaité incarner par l’installation d’une statue de bronze face à l’église dédiée à l’héroïne qui libéra notre pays. »

Une souscription populaire

Au lieu de déboulonner la statue, M. Estrosi a annoncé le lancement d’une « souscription populaire » afin de financer et maintenir en place cette Jeanne d’Arc dorée devant l’église du même nom. La municipalité invite ceux qui désirent y participer à les contacter via cette adresse mail : sauvonsjeannedarc@gmail.com, indique actu Nice.

De son côté, l’atelier Missor, à l’origine de cette œuvre d’art représentant l’héroïne sur son cheval, a écrit sur X : « Après un an à se saigner, à user nos corps pour réussir à construire cette statue de Jeanne d’Arc, qui voulait rallumer une étincelle d’Espoir, il fallait un bureaucrate aigri pour, d’un coup de tampon, réduire à néant nos espoirs (…). Ironie de l’histoire : déplorant le manque de mise en concurrence pour la construction de cette statue, les aigris visent notre mort, dernier atelier en France qui pouvait encore construire une statue aussi belle. »

« Le moment est venu de se battre, c’est votre statue », ajoute le collectif Missor.

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