Bac 2023, c’est parti ! Les élèves de terminale planchent à partir de lundi après-midi sur les épreuves écrites de spécialité, qui se tiennent pour la première fois en mars, sur fond de menaces de grève des surveillants lancées par plusieurs syndicats contre la réforme des retraites.
Ces épreuves, nées de la réforme du baccalauréat de 2019, se déroulent à partir de 14h00, puis mardi et mercredi, et la semaine prochaine pour la Réunion. C’est la deuxième année qu’elles ont lieu, mais elles avaient été reportées au mois de mai l’an dernier, en raison du Covid-19.
Les 536.081 candidats (390.710 en voie générale, 145.371 en voie technologique) passeront chacun deux épreuves de spécialité : les deux matières « majeures » choisies par chaque lycéen en Terminale. Elles comptent à elles deux pour un tiers des résultats du bac, calculés sur 100 points. Les notes, attendues pour le 12 avril, seront pour la première fois prises en compte dans Parcoursup, la procédure d’affectation dans l’enseignement supérieur.
Appel aux collègues à « décider de la poursuite de l’action »
Les épreuves de spécialité pourraient être perturbées par la mobilisation sur la réforme des retraites : des syndicats enseignants, dont le Snes-FSU, premier dans le secondaire (collèges et lycées), la CGT Educ’ation, la Fnec-FP-FO et Sud-Éducation ont appelé « tous les collègues à décider de la poursuite de l’action » et de « la mobilisation pendant les épreuves de spécialité, y compris par la grève des surveillances là où cela est possible ».
« Il est évident que ce ne sera pas une décision simple à prendre. On a des collègues qui sont prêts à le faire et d’autres qui ne le feront pas car on a face à nous des élèves, nos élèves, qu’on a essayé de préparer », a déclaré dimanche Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.
« Mais il faut bien mesurer la colère des collègues après le 49.3 et deux mois de mobilisation » et « c’est cette colère qui va s’exprimer dans certains endroits », a-t-elle ajouté sur BFMTV. « La responsabilité du président de la République est immense ».
Des surveillants appelés en renfort
Samedi, dans un rassemblement contre la réforme, à Lodève, un gros bourg de l’Hérault, Léo, en classe de terminale, s’est dit prêt à accepter des perturbations du bac. « Ce serait dommage parce qu’on a beaucoup révisé, mais si ça permet un progrès social, ce sera largement compensé », a-t-il déclaré à l’AFP.
De son côté, le ministère de l’Éducation nationale a indiqué vendredi qu’il mobiliserait « des surveillants supplémentaires » afin de « permettre le déroulement des épreuves dans les meilleures conditions ». Il a aussi souligné que « les dispositions nécessaires seront prises pour permettre l’accès des candidats aux centres d’examens en lien avec les préfectures » si besoin. En cas de perturbation dans les transports à cause de grèves et de retard d’un candidat, n’excédant pas une heure, la fin de l’épreuve est décalée d’autant pour l’élève.
Épreuves en mars : un calendrier absurde
Dimanche, le patron de la CGT Philippe Martinez a souhaité que ces examens « se passent le mieux possible ». « Mais je peux souhaiter ce que je veux, la colère, elle est là », a-t-il ajouté sur BFMTV. Pour la CFDT, « on ne gêne pas le bac », a déclaré son dirigeant Laurent Berger dans un entretien à Libération. Les syndicats enseignants protestent aussi contre la tenue de ces épreuves de spécialité dès mars, plusieurs mois avant la fin de l’année scolaire. Plusieurs associations de professeurs de spécialités ont alerté le ministère dès septembre, dénonçant un « calendrier absurde ».
Le calendrier de terminale est contraint car les notes des épreuves de spécialité doivent être prises en compte par Parcoursup, qui délivre ses premières réponses aux vœux des lycéens début juin. Depuis la réforme du baccalauréat en 2019, la note du baccalauréat repose à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves terminales (le français écrit et oral, passé en classe de Première, les épreuves de spécialité, la philosophie et le grand oral, tous passés en terminale).
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