La Banque de France ne veut pas « pousser au surendettement des Français », a réagi vendredi son gouverneur François Villeroy de Galhau, après que le ministre de l’Économie a dit jeudi vouloir discuter d’aménagements aux conditions actuelles d’emprunt immobilier.
Bruno Le Maire doit s’entretenir dans la journée avec M. Villeroy de Galhau, au moment où la hausse des taux d’intérêt pèse sur le marché immobilier en restreignant les conditions d’accès au crédit.
Seront évoquées les possibles dérogations aux règles selon lesquelles les banques ne peuvent prêter qu’à condition que le taux d’effort, c’est-à-dire le montant total des dépenses liées à l’habitation rapporté aux revenus, ne dépasse pas 35%, et pour 25 ans maximum (ou 27 ans en cas de travaux préalables à l’emménagement). Elles peuvent le faire pour 20% des crédits, à condition que ces dérogations concernent essentiellement l’acquisition d’une résidence principale et visent dans un tiers des cas à soutenir des primo-accédants.
?️ Le Gouverneur de la Banque de France, sur @radioclassique ce matin, a rappelé que le #créditimmobilier était en #France le plus sûr et le moins cher d’#Europe. pic.twitter.com/leMEnHplSo
— Banque de France (@banquedefrance) May 5, 2023
« Chaque chose en son temps » a réagi le gouverneur vendredi au micro de Radio Classique, rappelant que la décision appartenait au Haut conseil de stabilité financière (HCSF) qui se réunit en juin. « Il y a une chose certaine c’est que nous n’allons pas pousser au surendettement des Français, parce que la vraie crise sociale elle serait là », a-t-il poursuivi.
Le taux d’usure au cœur des débats
Sur le taux d’usure, un taux maximum destiné à protéger les emprunteurs mais accusé d’empêcher les banques de prêter, le gouverneur a affirmé que « c’est ce qui explique que le taux du crédit immobilier soit en France plus faible » que chez les voisins, sans s’exprimer sur un changement plus pérenne des règles. Le taux d’usure a été assoupli, recalculé tous les mois au lieu d’une fois par trimestre. Mais Bruno Le Maire a affirmé que les autorités allaient « étudier la possibilité de prolonger ce dispositif », supposé prendre fin en juillet.
?️ François Villeroy de Galhau, a rappelé, sur @radioclassique, que le taux du #LivretA était indexé sur l’#inflation et qu’il ne sera donc mesuré par la Banque de France qu’en juillet prochain. pic.twitter.com/ZqkBzjUiKy
— Banque de France (@banquedefrance) May 5, 2023
Bientôt une recommandation sur le taux du livret A
Sur le Livret A, le gouverneur a par ailleurs affirmé qu’il ferait en juillet une recommandation au ministre sur le taux de rémunération, en tenant compte « de l’intérêt des épargnants et des emprunteurs ».
Mercredi sur France Info, M. Le Maire avait affirmé que sa « première responsabilité, c’est de protéger l’épargne des Français », suggérant le souhait de voir ce taux augmenter. Le gouverneur de la Banque de France et le ministre de l’Économie ont la possibilité de déroger à la règle de calcul, déterminée en prenant compte de la hausse des prix et des taux interbancaires, auxquels les banques s’échangent de l’argent à court terme.
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