L’audience en référé pour examiner la validité de l’exclusion du président des Républicains Éric Ciotti s’est ouverte dans la confusion vendredi matin devant le tribunal judiciaire de Paris, en l’absence de l’intéressé. Le tribunal a indiqué qu’il ferait connaître sa décision aux avocats des parties vers 19h00.
Dès l’ouverture des débats, la présidente Maïté Grison-Pascail a demandé une suspension pour clarifier la situation de Mes Benoît Verger et Philippe Torre, qui se revendiquaient tous deux comme seul représentant légitime de LR.
Le tribunal a dû appeler à la rescousse la vice-présidente du barreau de Paris, Me Vanessa Bousardo, pour tenter de trancher cette guerre fratricide. Après plus d’une heure de suspension, le tribunal a décidé finalement d’entendre les deux avocats. Dans la salle d’audience, certains sourient mais au fond il s’agit du cœur de cette audience : qui aujourd’hui représente les Républicains ?
Éric Ciotti de nouveau exclu par le bureau politique
Me Philippe Prigent, l’avocat d’Éric Ciotti, est formel : son exclusion du parti ne repose sur aucune légitimité. « On apprend qu’Éric Ciotti aurait été de nouveau exclu par le bureau politique ce matin », dit l’avocat à la barre. « Cela veut dire que la précédente exclusion, le 12 juin, n’a pas de valeur », ironise-t-il, « on ne révoque pas deux fois ».
Selon Me Prigent, le bureau politique ne pouvait être convoqué qu’à la demande de M. Ciotti ou à la demande « d’au moins un quart des conseillers nationaux » du parti. Pour le conseil, donc, « le bureau politique s’est réuni au mépris des textes ». « Est-ce que le président (Éric Ciotti) a demandé sa propre exclusion ? Je ne le pense pas », insiste l’avocat, qui affirme n’avoir « jamais trouvé autant d’irrégularités en vingt-quatre heures ».
S’exprimant à sa suite, Me Philippe Torre s’étonne de la nomination d’Annie Genevard à la présidence par intérim du parti. « Elle prend décidément du galon », ironise-t-il en faisant remarquer que les statuts du mouvement ne prévoient qu’un vice-président délégué. Or, poursuit Me Torre, M. Ciotti, « n’en a nommé aucun ».
« Pas le droit de changer l’orientation politique du mouvement »
Me Benoît Verger, avocat des LR post-exclusion du député des Alpes-Maritimes, estime que M. Ciotti « s’est placé en dehors des statuts ». « Il n’a pas le droit d’utiliser le logo » du parti, insiste-t-il, il n’avait « pas le droit de changer l’orientation politique du mouvement ».
Éric Ciotti et les cadres de sa formation sont entrés dans une guerre ouverte depuis que le premier a choisi de s’allier avec le Rassemblement national (RN) pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
Dans un communiqué diffusé jeudi soir, le parti a assuré avoir déjà désigné plus de 200 candidats, dont les 59 députés sortants qui n’ont pas suivi leur président. De son côté, le président du RN, Jordan Bardella, a annoncé vendredi qu’« il y aura un candidat commun » RN-Républicains « dans 70 circonscriptions » lors du premier tour le 30 juin.
À l’issue d’une audience confuse, interrompue par une longue suspension, le tribunal a indiqué qu’il ferait connaître sa décision aux avocats des parties vers 19h00.
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