La crise du logement au Canada est évidente pour tout le monde dans ce pays. Elle est devenue un sujet de conversation majeur malgré les efforts du gouvernement fédéral pour détourner la conversation vers le changement climatique.
Les grandes banques ressentent le stress, car leurs marges d’intérêt nettes sont sous pression alors qu’elles travaillent avec les propriétaires pour restructurer leurs hypothèques. De nombreux propriétaires ne pourront pas faire face à des paiements à des taux plus élevés. Ne vous y trompez pas : ce qui se passe sur le marché du logement est une restructuration massive de la dette qui ne fait que commencer et qui réduira considérablement la richesse de millions de Canadiens.
Les médias grand public, les hommes politiques et les citoyens ordinaires parlent de la crise de l’accessibilité du logement pour de bonnes raisons. Compte tenu des revenus des Canadiens, la plupart des personnes à la recherche d’un nouveau logement ont été éliminées du marché, en particulier dans certaines régions.
Différentes régions sont confrontées à ce problème à des degrés divers. Les grands médias, dont la plupart sont situés et/ou travaillent dans un rayon de cinq kilomètres de l’immeuble de la CBC/Radio-Canada au centre-ville de Toronto, ont une vision myope selon laquelle la plus grande ville du pays constitue le Canada.
Lorsque nous examinons d’autres villes au pays, nous constatons qu’il existe encore de très bons endroits où vivre, même si la vie est chère, c’est toujours possible. Compte tenu de la tendance au travail à distance, nombreux sont ceux qui devraient envisager de s’installer dans des zones plus abordables. Les choses ne vont pas s’améliorer de sitôt. Lorsque les marchés immobiliers les plus chers s’effondreront, les prix des logements diminueront et l’économie locale connaîtra un grave ralentissement économique. Les maisons seront peut-être plus abordables à l’achat, mais moins de personnes auront les moyens d’acheter des choses.
La classe moyenne, la classe moyenne supérieure et même la majeure partie de la classe supérieure ont été exclues du marché dans des villes comme Toronto et Vancouver. Il convient également de noter que la qualité de vie s’y est considérablement dégradée.
Le prix moyen d’une maison individuelle à Toronto est d’environ 1,3 million de dollars (904.000 euros). Le revenu moyen d’un ménage est de 84.000 dollars (58.000 euros), soit un rapport d’environ 16 fois. Si une personne achetait une maison type avec un acompte de 10 %, son paiement mensuel s’élèverait à plus de 7500 dollars (5200 euros) par mois. (Bonne chance pour trouver 130.000 dollars – 90.400 euros – d’acompte sur un revenu avant impôt de 84.000 dollars – 58.400 euros). Si l’on considère que le coût du logement ne doit pas dépasser 35 % du revenu, un ménage devrait gagner 250.000 dollars (174.000 euros) pour pouvoir s’offrir une maison individuelle moyenne. Le marché de Toronto est en panne et est devenu inaccessible pour les jeunes familles qui ne sont pas issues de familles aisées.
Contrairement à Toronto ou Vancouver, le prix moyen d’une maison à Calgary est inférieur à 700.000 dollars (487.000 euros), soit un peu plus de la moitié du prix moyen à Toronto. Le revenu familial moyen à Calgary est de 118.000 $ (82.000 euros), soit 40 % de plus que la plus grande ville du Canada.
Calgary offre des opportunités et une meilleure qualité de vie. L’économie dépend de l’énergie, mais moins qu’à la fin des années 1970 et au début des années 1980, lorsque le père de notre premier ministre actuel s’est mis en tête de détruire l’économie albertaine en mettant en œuvre le désastreux Programme énergétique national. Les travailleurs à distance, en particulier, sont à l’abri de la volatilité de l’énergie. L’Alberta devrait s’en sortir relativement bien malgré tous les efforts des élitistes du centre du Canada pour l’appauvrir.
Des villes comme Winnipeg, Saskatoon et de nombreux autres endroits de l’Ouest et des provinces atlantiques sont plus avantageuses que Toronto et Vancouver. À Montréal, les prix moyens sont d’environ 500.000 dollars (348.000 euros). Montréal est charmante si vous pouvez assumer la question de la langue, l’économie médiocre et l’infrastructure difficile.
C’est le gouvernement qui nous a mis dans ce pétrin, et nous devrions éviter notre tendance canadienne à exiger que le gouvernement nous sauve. Il ne peut pas le faire et n’a pas le courage d’y remédier sans douleur. Ils semblent également réticents à abandonner leurs hypothèses économiques inadaptées.
Compte tenu du retard de productivité de l’économie, les revenus n’augmenteront pas de sitôt en termes réels pour rendre les logements abordables sur les marchés en surchauffe. Il est très improbable que les prix des logements restent inchangés en termes nominaux au moment où l’inflation augmente les revenus nominaux au point de les rendre à nouveau abordables. Si cela se produisait, le Canada connaîtrait une hyperinflation qui serait catastrophique.
Nous n’avons ni le temps ni l’argent nécessaire pour nous sortir de cette situation, et l’Ontario, par exemple, n’a pas la sagesse de se débarrasser des réglementations contre-productives relatives à la ceinture verte, qui empêchent la construction. Le million et plus d’immigrants qui sont arrivés récemment ne vont pas tous partir. Ils n’ont pas les revenus nécessaires pour soutenir le marché. Le résultat est inévitable. Les prix de l’immobilier vont chuter, et dans les zones chères, la chute sera vertigineuse. Les gens verront leur valeur nette s’effondrer, car une grande partie de la richesse des Canadiens se trouve dans leur logement. Il s’agira de la plus grande perte de richesse depuis la Grande Dépression.
Je m’attends à une chute des prix de l’ordre de 20 à 40 %. Certains propriétaires canadiens souffriront, et quelques-uns pourraient perdre leur maison. C’est particulièrement vrai pour les acheteurs récents. Toutefois, pour les propriétaires disposant d’un capital important, l’effet sera plus psychologique que financier.
L’illusion de richesse de ces dernières années prendra fin. Les prix récents sont aussi insoutenables que ceux du Japon en 1990. Espérons que le Canada ne connaîtra pas une génération de déclin.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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